samedi 29 août 2009

jeux dangereux






Avec les dernières chaleurs, les jeunes se jetent à l'eau mais sans réelle conscience du danger, depuis un pont sans surveillance autre que celles des passants, et encore ceux-ci ne leur concèdent qu'une indifférence presque bienveillante...

wallpaper 1440 * 900 : anges de pierre


L'Omnia, du pionnier Belle Époque au jouir sans entracte


Ils étaient trente après-guerre, on les compte sur les doigts de la main de Mickey aujourd'hui. Que sont devenus les anciens cinoches lillois ? Honneur au précurseur : l'Omnia.
PAR SÉBASTIEN BERGÈS
Le 30 septembre 1994, le rideau tombe sur l'Omnia. La salle, rachetée par un restaurateur, va être transformée, renommée «Taverne de l'Écu», à la joie des rieurs. Car le 9, rue Esquermoise a porté jusqu'au mitan des années 90, dernier des Mohicans, le flambeau du sexe sur grand écran.

Un pied de nez aux bonnes moeurs, à l'orée d'un quartier mué en enclave chic. «La clientèle entrait col relevé, chapeau baissé, et disparaissait fiévreusement dans l'ombre de l'étroit couloir», écrit un gazettier à l'époque. L'homélie est juste mais courte. Sous l'odeur de soufre qui se dissipe flotte un autre parfum. Celui de la Belle Époque. Décrochées, les affiches d'Esclaves pour orgies révèlent des vestiges longtemps soustraits aux regards bégueules. Des cartouches de style rocaille du XIXe, des programmes de spectacle placardés sous les majorats Legrand ou Delory... Du stupre émerge un grand témoin des distractions sous la IIIe République. Et avec lui, le premier temple lillois de l'invention des frères Lumière.

Le 1er mars 1908, le rideau se lève sur l'Omnia-Pathé, premier écran sédentaire de la région, au n° 9, dans les murs de la Grande Brasserie de l'Industrie. Les spectateurs s'y pressent par les deux accès, rue Esquermoise pour les belles gens, rue de Pas pour les pauvres diables.
On se pousse du coude : depuis une dizaine d'années, les «vues» remportent un succès grandissant. Ne manquait qu'un lieu dédié. Ce sera rue Esquermoise, à deux pas des projections de 1896. Le 9, rue Esquermoise n'est pas un inconnu : music-hall nommé l'Eldorado dans les années 1860, il fusionne en 1886 avec une brasserie. L'architecte Louis Gilquin, à qui l'on doit l'hôtel des Postes (rue Inkermann), appose sa signature sur le nouvel ensemble. Vingt ans plus tard, la firme au coq Pathé trouve là un écrin de 700 places, à la mesure de son aura. «On y projette des comiques de Rigadin, de Max Linder, des drames, des documentaires, des reconstitutions historiques , énumère Olivier Joos, historien du cinéma régional. Comme toutes les premières salles fixes, le spectacle est d'une durée d'environ trois heures, avec films comiques, grand film, actualités, entracte avec acrobate ou chanteur... »
En 1909, elle chante les louanges de son joyau dans L'Illustré du Nord : «Théâtre de l'Omnia, le plus grand établissement cinématographique du Nord.»

Fernandel et karaté
Les «vues» ont le vent en poupe. Elles essaiment à Wazemmes, rue de Béthune ou parvis Saint-Maurice. Au lendemain de la Grande Guerre, la ville compte dix salles. L'Omnia leur survivra toutes. Mais à quel prix ? L'aïeul peine. L'Entre-deux-guerres voit ouvrir dans le centre des salles somptueuses, comme le Familia. Au début des Trente Glorieuses, voilà l'Omnia, encore prisé des militaires voisins, réduit aux acquets. Dans les journaux, quand ses concurrents racolent à coups de superlatifs et d'illustrations, le vétéran se contente d'entrefilets laconiques vantant Luis Mariano ou Fernandel. Fanfan la Tulipe y atterrit avec deux ans de retard. Au début des seventies, l'Omnia se résigne aux bobines de karaté. Des valeurs sûres, mais moins qu'un genre en plein boom : le porno. Fin 1974, Les Savoureuses inaugurent une nouvelle ère. La dernière, qui éclipsera les autres.

Débaptisée en 95, la salle a retrouvé son nom en 2003. Plus d'un siècle après ses débuts, elle assume son histoire, de grandeur et de décadence. De celles dont on fait les grands films. •
in LA VOIX DU NORD, édition de Lille du 29 août 2009

vendredi 28 août 2009

le temps d'une promenade sur les quais ...














vent debout


de futures restrictions budgétaires aux Phares et Balises?


Dunkerque port baleinier


soir d'été marin


le temps d'une pause


dernières couleurs d'été


mercredi 26 août 2009

Tout savoir sur les épaves de Zuydcoote et les petites bêtes qui y ont élu domicile

Dans le cadre de notre série d'été « ça vous dit ? » nous sommes allés, dimanche matin, à la rencontre des épaves. Une promenade ensoleillée qui nous a permis de donner des noms aux bateaux échoués sur la plage de Zuydcoote et de découvrir toute la vie qui grouille dans le sable mouillé à marée basse.
PAR ANNE-CHARLOTTE PANNIER

La balade est une nouveauté de l'été 2009 dans le cadre des sorties proposées par le CPIE Flandre maritime, une association créée il y a 25 ans pour éduquer ceux qui le souhaitent à l'environnement, reconnue aujourd'hui par trois ministères (Éducation nationale, Jeunesse et sports et Environnement).
Notre guide, Bruno, un plongeur, est passionné d'histoire. C'est lui qui a proposé la mise en place de cette sortie.
Pour l'aider, parce que guide ce n'est pas encore vraiment son métier (il est bénévole) : une autre guide du CPIE, davantage branchée faune et flore du littoral. Un couple complémentaire qui a rendu la balade sur la plage de Zuydcoote (plus de deux heures) plus qu'enrichissante.

Avec une bonne soixantaine de personnes venues pour la visite, la décision est prise de faire deux groupes, qui apprendront, tour à tour, tout sur les épaves de la plage, mais aussi sur les petites bêtes et les coquillages qui continuent de vivre dans le sable à marée basse. Dimanche, le groupe a profité des gros coefficients de marée pour faire le tour du Crested Eagle, ou plutôt son épave. «C'est un vapeur roue à aubes anglais, un des plus grands de sa catégorie (91 mètres) qui assurait une ligne régulière sur la Tamise», raconte le guide. Sauf que ce bateau, comme tout ce qui pouvait flotter en Angleterre en 1940, a été réquisitionné pour l'Opération Dynamo. «Le 29 mai 1940, il est au mouillage sur la jetée Est de Dunkerque. Il embarque des centaines de soldats et il reprend la mer. Il passe devant Malo, quand il est attaqué par un vol de Stukas
Trois bombes le touchent et le capitaine réussi a faire s'échouer le bateau en flammes devant Zuydcoote. Les soldats qui ne savent pas nager sont morts noyés, sous les yeux des autres soldats qui stationnaient sur la plage. À l'évocation de cette histoire, le groupe voit d'un nouvel oeil l'épave sur laquelle subsistent le bois du pont, la rembarde du bateau, la trace d'une cuvette de toilettes, le canon arrière...
«Il faut se dire que sous le sable, il y a encore plus de trois mètres de bateau, et sans doute encore de nombreux corps enfouis», précise Bruno.

Une page tragique de l'histoire qui n'empêche pas les enfants, un peu plus loin, de découvrir la faune du littoral, ses coquillages, les anémones sur l'épave, mais aussi les moules échappées de la culture qui se sont réfugiées sur le bateau. •
in LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque, 26 août 2009

mardi 25 août 2009

wallpaper 1440 * 900 : fenetres sur rue


wallpaper 1440 * 900 : oldies but goodies


wallpaper 1440 * 900 : charme surranné des vieilles guimbardes


au coeur des marais de Millam

Flandre étrange où la vérité est ailleurs, il ne manque que Scully, Mulder a deja sa chapelle... Trêve de plaisanterie, Sainte Mildrède, venue d'Angleterre y séjourna quelques temps un peu avant 700. Princesse royale du Kent, elle vécut de 660 à 725. Venue faire ses études à l'abbaye de Chelles, près de Paris, elle refusa de se laisser séduire par le neveu de l'abbesse et se tourna alors vers la vie contemplative mais sa décision motiva son renvoi de l'abbaye. C'est lors de son retour en Albion qu'elle séjourna alors à Millam où elle soigna les malades de la fièvre des marais.



Au bout d'un chemin de terre, entre arbres et champs, la petite chapelle édifiée en 1702 est aujourd'hui privée. L'on n'y sert plus les messes que lors du pélerinage qui a lieu à mi-juillet.



Sainte-Mildrède est invoquée contre les fièvres ainsi que par les femmes enceintes ou celles qui désirent avoir un enfant dans l'année.


Le méconnu musée des Canonniers conte l'histoire du bataillon et de la ville


Situé rue des Urbanistes, le musée des Canonniers conte l'histoire des canonniers sédentaires - bataillon affecté à la défense de Lille. Et au-delà, l'histoire de la ville.

Claude Dervaux le concède d'emblée, "le musée des Canonniers est méconnu, même des Lillois». Mais, immédiatement après, l'administrateur plaide : «C'est un musée intéressant à visiter, car il raconte l'histoire militaire du bataillon, mais toute l'histoire de Lille aussi.» Créé en 1483, le bataillon des canonniers sédentaires de Lille était affecté à la défense de la ville. Il s'est notamment illustré en 1792, lors du siège par les troupes autrichiennes. D'abord installé rue de Paris, c'est en 1804 que le bataillon prend, selon le voeu de Napoléon, ses quartiers dans le couvent des Urbanistes - lieu qui abrite aujourd'hui le musée.

Lille, ville de siège
Au rez-de-chaussée, des plans. «Lille était une ville de siège, que ses remparts défendaient», explique Claude Dervaux. Dans l'escalier trônent les portraits du capitaine Ovigneur - qui reçut, en 1810, la croix de la Légion d'honneur pour le bataillon en récompense du siège de 1872 (?) - et du général Négrier - commandant mort sur les barricades parisiennes en 1848.
Dans la salle de la confrérie est racontée la légende de Maës (dont une rue de Lille porte le nom). Lors du siège de 1872, ce barbier, dont l'échoppe avait été détruite par les tirs autrichiens, rasait dans la rue, utilisant un éclat d'obus pour bassine.
Dans la salle Négrier, le visiteur peut admirer deux canons Gribeauval, offerts par Napoléon en 1804. «Des pièces très rares, car complètes», observe Claude Dervaux. Deux râteliers témoignent de l'évolution du fusil.

Au fond repose le costume du général Négrier. «L'emplacement blanc, c'est la place de la balle quand il fut tué sur les barricades», raconte Claude Dervaux. Enfin, la figure de Faidherbe qui repoussa les troupes prussiennes à Bapaume en 1871, est elle aussi présente. L'histoire de Lille, au-delà de celle de son bataillon. •
A. G.
> Entrée du public par la rue des Urbanistes. Ouvert du lundi au samedi de 14 h à 17 h. 6 E, 4 E tarif réduit, gratuit pour les moins de 15 ans.
Tél : 03 20 55 58 90
in LA VOIX DU NORD, édition Lille, 25 août 2009

dimanche 23 août 2009

Et Lille entra dans son siècle

Si, dans la majeure partie de son tracé, le Grand Boulevard filait à travers champs, sa naissance lilloise fut conditionnée à la mort d'un ancien quartier.
Rue des Fleurs, des Oyers ou des Suaires, place des Guinguants... Il y a cent ans que plus aucun plan de Lille ne fait mention de ces venelles. À l'aube du XIXe, elles formaient, avec d'autres, l'étroit lacis d'un quartier aujourd'hui disparu.

L'opéra n'existait pas. À sa place, mais plus près de la Vieille Bourse, s'élevait le Théâtre Lequeux. Son incendie, en 1903, annonce un vaste chambardement urbain étalé sur une dizaine d'années (en plus de la construction «en cent jours» d'un théâtre «intérimaire», le Sébastopol).



Se conjuguent trois grandes oeuvres : l'édification de la chambre de commerce, celle de l'opéra, et le percement du Grand Boulevard. Quelle plus belle entrée dans la capitale des Flandres qu'entre les deux majestueux bâtiments de Cordonnier ?

Alors on rase les constructions, on perce dans l'existant, on fraie un chemin à la modernité à travers le Lille ancien. Le quartier n'en est pas à ses premières coupes claires. Quarante ans plus tôt, alors que la ville agrandie en 1858 inspire à pleins poumons l'air haussmannien, le percement de la rue Faidherbe produit les mêmes effets : les ruelles pittoresques qui ralentissent l'accès à la nouvelle gare, de l'Éperon-Doré, des Douze-Apôtres, du Trou-aux-Anguilles, disparaissent, avec le minck (le marché aux poissons), au profit d'une artère digne d'une ville de son temps. Un demi-siècle plus tard, le Grand Boulevard achève de remodeler cette partie de la ville.

Et encore la métamorphose ne fut-elle pas menée à son terme. Les plans les plus audacieux prévoyaient d'ouvrir le passage du boulevard jusqu'à la Grand-Place, en livrant aux pioches l'actuel rang de Beauregard. Ainsi réalisée la jonction avec la rue Nationale flambant neuve, il aurait traversé la ville de part en part. Qui sait si les Lillois, aujourd'hui, ne rouleraient pas sous des minitunnels ? • S. B

In LA VOIX DU NORD, édition Lille métropole du 23 août 2009

jeudi 20 août 2009

une belle aux courbes sensuelles



L'humble pérégrin qui anime ces pages est loin d'être un amateur de voitures et autres bolides. Pour lui, c'est juste un moyen de se rendre d'un point A à un point B avec toutefois l'habitude que ce soit dans des conditions confortables, pas nécessairement dans une antique trapannelle ou un gros tape-cul... Coté courbes, il préfére comme tout à chacun les lignes sensuelles d'une jolie femme...
Ceci dit, promenant le chien que sa progéniture lui a laissé pour les vacances, il ne peuit s'empêcher de tomber en arrêt devant une superbe, pardon sublime Lotus de collection, carrossée tout en courbes fines et délicates, en stationnement dans une rue près de chez lui et de décider de la fixer sur pellicule, enfin carte mémoire... Pas facile toutefois avec un téléphone portable (il reste décidément fidèle à l'appareil reflex) et un chien qui tire sur la laisse... mais mission accomplie, il peut tout à loisir désormais se faire plaisir à voir ces courbes généreuses et attrayantes...

leur liberté que l'on envie



clocher en vue


La petite église de Ghyvelde se dresse au dessus des arbres qui cernent le village et joue presque à cache-cache comme un enfant facétieux entre les arbres de la dune fossile.

Bray-Dunes telle une île

Bray-Dunes, telle une île ou une oasis dans un ocean de verdure, apparait nichée sur la ligne d'horizon avec son clocher comme un mat dressé vers le ciel... Bien loin, on la crorait presque isolée et perdue, presque inatteignable...

quelques pas dans la dune fossile de Ghyvelde








Enfin, un peu de soleil, de la chaleur et une promenade bienvenue qui se conclue sous les frondaisons frâiches et ombrageuses. La dune fossile de Ghyvelde, espace naturel protégé, abrite ça et là quelques bunkers murés pour accueillir les chauve-souris qui nichent habituellement. Les zones les plus fragiles sont cloturées, les souches laissées en place pour la faune et le sable constellé de traces, de terriers et... de crottins de lapins de garennes... Souvent, il faut chercher l'ombre mais l'espace grand ouvert offre à la vue l'immense plaine de sable qu'herbe et lichens recouvrent. La surprise est surtout de découvrir des pins landais, essence qui s'adapte facilement mais qui semble déplacée ici... Chemins balisés, quelques bancs, calme absolu, il n'en faut pas plus pour trouver un havre de calme à quelques minutes de la bruyante ville de Dunkerque...