samedi 29 novembre 2008

les trésors de la littérature française

" Que peut-il ? Tout. Qu'a-t-il fait ? Rien.
Avec cette pleine puissance, en huit mois un homme de génie eût changé la face de la France, de l'Europe peut-être.
Seulement voilà, il a pris la France et n'en sait rien faire. Dieu sait pourtant que le Président se démène : il fait rage, il touche à tout, il court après les projets ; ne pouvant créer, il décrète ; il cherche à donner le change sur sa nullité ; c'est le mouvement perpétuel ; mais, hélas ! cette roue tourne à vide. L'homme qui, après sa prise du pouvoir a épousé une princesse étrangère est un carriériste avantageux. Il aime la gloriole, les paillettes, les grands mots, ce qui sonne, ce qui brille, toutes les verroteries du pouvoir. Il a pour lui l'argent, l'agio, la banque, la Bourse, le coffre-fort. Il a des caprices, il faut qu'il les satisfasse. Quand on mesure l'homme et qu'on le trouve si petit et qu'ensuite on mesure le succès et qu'on le trouve énorme, il est impossible que l'esprit n'éprouve pas quelque surprise. On y ajoutera le cynisme car, la France, il la foule aux pieds, lui rit au nez, la brave, la nie, l'insulte et la bafoue ! Triste spectacle que celui du galop, à travers l'absurde, d'un homme médiocre échappé ".




Victor HUGO, dans " Napoléon, le petit "
Réédité chez Actes Sud



>>> Vous pensiez à qui ?...

Une Nouvelle Légionnaire

de la Revue L'Illustration no. 3969 du 29 mars 1919

par Albéric Cahuet

Mlle. Louise Thuliez - une Femme Héroique


Tandis que quelques misérables, espions, demi-espions, dénonciateurs, trafiquants, sont envoyés devant les conseils de guerre où ils ont à répondre de leur lâche besogne dans les pays envahis, de nobles figures, plus nombreuses, sont révélées, chaque jour, par les reconnaissances qui les entourent, Mlle Louise Thuliez, que M. Clemenceau vient de décorer de la Croix de guerre et de la croix de la Légion d'honneur, est une de ces hautes physionomies de dévouement et de totale abnégation patriotique.

Etudiante à la Faculté des Sciences de Lille avant la guerre, surprise par l'invasion à Saint-Waast-la-Vallée, dans le Nord, où elle passait ses vacances, Mlle Thuliez s'ingénia d'abord à ravitailler les soldats, français et anglais, qui se cachaient dans la région, puis à faciliter leur évasion en Hollande par la Belgique. Avec l'aide d'une de ses amies, Mlle Moriamé, de Saint-Waast, morte en 1918, religieuse dans un couvent de rédemptoristines, elle en conduisit ainsi plus de deux cents, les uns après les autres, durant plusieurs mois, en Belgique, où elle les confiait à miss Cavell.

Le 31 juillet 1915, sur quelque dénonciation sans doute, Mlle Thuliez était arrêtée à Bruxelles, chez M. Baucq, architecte, et incarcérée. Deux mois après, un conseil de guerre la condamnait à mort, peine commuée en celle des travaux forcés à perpétuité sur l'intervention de l'ambassade d'Espagne et du Saint-Siège. Mais, le 20 décembre, un autre conseil de guerre condamnait une seconde fois à mort, sous l'inculpation d'espionnage, Mlle Thuliez, qui ne fut cependant pas fusillée. Emmenée à Siegburg, près de Cologne, elle fut enfermée en prison cellulaire jusqu'au 8 novembre 1918, où la révolution allemande la délivra.

Cette Croix de guerre avec palme, cette Légion d'honneur, récompensent une énergie jamais abattue, une vaillance obstinée, qui impressionnèrent jusqu'aux juges des conseils de guerre allemands, jusqu'aux geôliers qui manifestèrent presque des égards à une telle prisonnière.

Déportées par les Allemands

par Mme Henriette Celarié

Crimes de guerre
La civilisation, pensions-nous, avait consacré la liberté de l'individu et condamné à tout jamais l'esclavage. Nous nous trompions. Il appartenait aux Allemands de le faire revivre. Pour savoir à quel degré de barbarie, de cruauté peut en arriver un peuple sans scrupules, lisons le récit d'une Lilloise, Marie X... Quand elle a été enlevée, elle venait d'avoir vingt ans: «Une enfant, une vraie enfant», dira l'un des soldats chargés de l'emmener.

I

Les enlèvements ont commencé en avril 1916. Le premier a eu lieu le Samedi Saint, à Fives, en pleine nuit. Les Allemands prirent indifféremment jeunes filles, jeunes gens, pères de famille. Des scènes terribles se produisirent. Ceux qu'on avait désignes ne voulaient pas se laisser emmener. Les Allemands apportèrent des mitrailleuses et tirèrent sur la foule.
«A Lille, notre angoisse était grande. Vainement nous essayions de nous rassurer en pensant que Monseigneur Charost avait protesté, ainsi que le Maire, M. Delesalle, auprès du gouverneur allemand; nous savions les Allemands capables de tout.» Marie X... a raison de trembler. Vers deux heures et demie, dans la nuit du lundi de Pâques, elle est réveillée en sursaut,
Des soldats passent dans la rue. Devant chaque maison, ils s'arrêtent par petits groupes. Je me précipite dans la chambre de mes parents:
- Les Allemands sont là; ils vont m'enlever. J'ai peur; j'ai peur...
Mon père se lève et, pour me tranquilliser:
- Va te recoucher; «ils» font les maisons de l'autre côté de la rue; ils ne viendront pas ici...
Au même instant, la sonnette tinte, violemment agitée. Marie X... descend. Dix soldats sont dans le vestibule. L'un d'eux prend la parole:
- Tenez-vous prêts. L'officier va passer pour désigner les personnes qui devront partir.
- Nous habitions une grande maison à appartements, explique Marie X... Bientôt tous les locataires sont dans le vestibule. L'officier arrive.
Les Allemands ont décidé que les mères de famille ayant des enfants au-dessous de 14 ans ne seraient pas enlevées. Toutes les jeunes femmes qui habitent la maison sont dans ces conditions. L'officier parcourt la feuille de recensement apposée dans le vestibule.
Il arrive à mon nom, demande où je suis et dit:
Préparez-vous à partir.
Petite et gracile, Marie X...est d'aspect délicat. Ses cheveux tressés, pour la nuit, en une natte qui flotte sur son dos, la font paraître plus jeune que son âge. Son père supplie l'officier:
- Monsieur, ce n'est pas possible. Vous ne ferez pas cela. Ma fille n'est pas forte; elle est trop jeune...
L'officier répond, narquois:
- Justement, l'air de la campagne fera du bien à Mademoiselle.
- M. X.:. insiste:
- Prenez-moi à sa place. Vous y gagnerez. Je travaillerai mieux qu'elle.
L'officier secoue la tète et montrant sa victime, en riant:
- Non, non; c'est elle que nous voulons; elle, la petite «Mademoiselle ».
Il fait demi-tour. Alors, un des soldats considérant Marie X... s'écrie:
- C'est une enfant, une vraie enfant...
A quoi l'un de ses camarades réplique:
- La vie qu'on va lui faire mener la développera.
- Moi, raconte Marie X..., je sanglotais sans pouvoir m'arrêter.
Cependant elle doit s'apprêter:
Mon père, qui a un permis de circulation , peut m'accompagner; mais, il me faut dire adieu à maman, dont jusqu'ici je n'ai jamais été séparée.
C'est un vrai déchirement. Mme X... se cramponne à sa fille, les soldats la lui arrachent; Mme X... se traîne sur le dallage, s'accroche aux uniformes des Allemands, les supplie:
- Ma fille, mon enfant, ah! ah!...
- Dans la rue, raconte Marie, aussi loin que j'ai pu voir maman, je l'ai aperçue, penchée à la fenêtre de la salle à manger et me criant à travers ses larmes:
- Adieu, adieu...
M. X... porte la valise de sa fille. Dix soldats, baïonnette au fusil, les encadrent. Dix soldats pour emmener une enfant!

II

Marie est conduite dans un café. Cinquante captives y sont déjà réunies. Jusqu'au dernier moment, M.X... montre une attitude courageuse: "Pauvre papa, il m'embrasse sans verser une larme; mais quand il m'a quittée je le vois tirer son mouchoir; il pleure".
Captifs et captives continuent d'arriver: « Je cherche si je ne vois pas quelque figure amie. Soudain, j'aperçois Jeanne B..., une de nos voisines.
Je vais à elle; nous nous promettons de rester ensemble. L'ordre du départ arrive. On nous fait monter dans un tramway; mais au lieu de nous mener directement à la gare, on nous fait faire le tour de la ville.
On dirait que les Boches veulent nous exhiber pour narguer nos concitoyens.»
Après une longue journée d'attente dans le hall de la tir gare « Fives-Magasin », les captives montent dans des wagons à bestiaux dont on boucle la porte. Le convoi part. Et, voilà qu'en passant, près d'Hellemmes, une clameur parvient jusqu'aux prisonnières. Leurs parents, leurs amis, massés sur le pont du chemin de fer, leur crient adieu: « Nous ne pouvions les voir, nous ne pouvions leur répondre; mais leurs cris résonnaient dans nos cœurs. »

III : Le Voyage

Le voyage s'accomplit avec une extrême lenteur: «Dans notre wagon nous sommes entassés à trente. La plupart de mes compagnons sont des hommes. Au bout de peu de temps, ils ont lié connaissance. Ce sont de braves gens, sans doute; mais ils sont d'une grande grossièreté: Ils fument, chiquent, crachent.» La plupart sont en état d'ébriété. La fête de la veille, ils l'ont passée au café: «Ils tiennent des propos comme je n'en avais jamais entendu; des propos qui me révoltent et ajoutent à mon chagrin. Je me disais: Mon Dieu! où suis-je tombée!»
A la douleur morale de Marie, s'ajoute la souffrance physique: « Nous avons soif; depuis le matin où, à deux heures, nous avons été enlevés, nous n'avons rien bu qu'un peu de café dans le hall de la gare. Nous demandons aux soldats qu'ils nous donnent de l'eau. Ils ont pitié de nous et nous versent de leur café de malt dans un quart; nous nous le partageons buvant à la ronde. »
Pas mauvais au fond, dira-t-on, ces soldats; pourtant quel manque de respect ne montrent-ils pas, au cours du voyage, pour la pudeur de leurs prisonnières:
«Plus d'une de nous éprouve le besoin de descendre. La marche du wagon étant très haute, les Allemands nous portent dans leurs bras, nous serrent contre eux plus qu'il n'est nécessaire. Une fois à terre, la sentinelle prétend nous accompagner.»
Apercevant un wagon sur une voie de garage, Marie X... court pour s'abriter derrière. L'homme la suit et, au lieu de se détourner, il observe la jeune fille, la regarde curieusement avec une mine à souffleter. Après un long arrêt à Hirson le train repart, roule toute la nuit. Vers les six heures, les prisonniers arrivent à D... En attendant qu'on les emmène, on les parque, au soleil, sur la route. Ils y restent jusqu'au soir, sans que nos ennemis s'inquiètent de leur donner à boire et à manger.

IV

Vers cinq heures et demie les maires de communes voisines arrivent avec des chariots pour transporter les cap tifs dans les villages où ils devront travailler. «Celui dans lequel je monte avec Jeanne s'enfonce dans la campagne; nous traversons des bois, nous descendons dans des vallées. Enfin, vers neuf heures, nous arrivons dans un hameau. Le chariot s'arrête devant une ferme. Jeanne et moi descendons. La fermière nous guide à travers la cour, nous conduit à une maisonnette délabrée et divisée en deux parties: l'une sert d'étable, l'autre, depuis 15 ans, sert à loger les poules et les lapins.» Dans la journée, dès qu'elle a été prévenue qu'elle aurait à loger des «émigrées», la fermière s'est hâtée de déménager ses bêtes; mais une croûte épaisse d'ordures couvre encore le sol, des toiles d'araignées demeurent dans les coins; une odeur abominable imprègne la pièce. Les deux jeunes filles se regardent atterrées: «Nous sommes tellement fatiguées, cependant, que notre désir est de nous coucher au plus vite, dormir, oublier. Pourtant c'est ce que nous ne pouvons faire. Dans le wagon, où nous avons voyagé, nous avons attrapé de la vermine. Des démangeaisons nous tiennent éveillées. Puis notre poulailler n'est guère paisible: tantôt, par la cheminée, ce sont des chats-puants qui jettent leurs cris lugubres; tantôt ce sont de gros rats.» Ils viennent de l'étable, ils entrent par les trous du mur, ils grimpent sur le lit et inspirent aux pauvres petites, une peur, un dégoût insurmontables.

Au petit matin, à peine levées, Marie et Jeanne vont à la rivière faire leur toilette car elles n'ont ni broc, ni cuvette; puis elles bouchent de leur mieux les trous du mur; avec des brindilles, elles font un balai; après quoi, elles vont chercher du bois pour cuire leur repas. Jusqu'ici à Lille, chez ses parents, Marie X... aidait aux soins du ménage, mais tout gros travail lui était épargné, La plus grande partie de ses journées, elle l'occupait en travaux à l'aiguille ou à jouer du piano: «Ici, au contraire, il nous faut tout faire par nous-mêmes. Nous manœuvrons la hache mais nos mains sont écorchées; il nous faut plusieurs heures pour faire nos fagots, plusieurs heures pour les rapporter, les débiter en petits morceaux et quand nous avons fini, nous constatons auec désespoir que nous avons du bois au plus pour une demi-journée.»

V

Les captives sont menées militairement. Ne sont-elles pas « soldates »? N'ont-elles pas le grand honneur de faire partie du VIe corps de l'armée du Prince de Bavière! Des sous-officiers les commandent. Parmi ceux-ci, l'un, Hickel, se montre particulièrement odieux. Il a remarqué Marie X... Il ne cesse de tourner autour d'elle:«Il y avait environ 15 jours que nous étions déportées quand, un après-midi, le garde- champêtre publie que nous allions subir une visite médicale! » Pour en avoir entendu parler, Marie n'ignoré rien des détails monstrueux qui accompagnent cette visite. Des femmes qui ont refusé de la subir, ont été déshabillées de force par les gendarmes et, devant eux, ont eu la honte d'être examinées par le major:
- «Mon tour vient. J'entre dans la chambre où se tient le major. Hickel entre sur mes talons. Il ferme la porte.
Le major me dit:
- Déshabillez-vous.
Je me tourne vers Hickel:
- Pas tant que «Monsieur» sera là. Il n'était pas ici, pour les autres; pourquoi veut- il y être pour moi? Hickel rit; le major n'a pas l'air d'attacher d'importance à ce que je dis; il me réitère son ordre, mais je m'enferme dans la même réponse; alors le major dit quelques mots à Hickel qui se retire l'air vexé. La visite a lieu. Mais en sortant de la chambre, je dois signer sur un registre; Hickel est devant la table; il me sourit:
- Ma petite chérie, quand pourrai-je aller te voir?..
Je ne lui réponds pas; alors se tournant vers les soldats, il s'écrie:
- Elle est bien méchante; mais c'est un joli cœur!

VI

Son projet, Hickel le met a exécution. Profitant des moments où Jeanne est absente, presque chaque jour, il vient harceler Marie. Il entre, il s'assied sur l'unique chaise, il lance la fumée de son cigare:
- Bonjour, mon trésor; pourquoi es-tu si méchante avec moi?
Il se lève, s'approche du lit et avec un clin d'œil:
- Est-ce que ton lit est bon? Ma petite chérie, coucher toute seule! Pas bon!
Il essaye de prendre la jeune fille sur ses genoux, de l'embrasser. Elle se défend.
Mais, dit-elle, je suis livrée à sa fantaisie le jour où il voudra la satisfaire. Crier? Appeler? Personne ne viendra. Qui donc, dans le village, aurait envie, pour moi, une «émigrée», de s'attirer une affaire avec un chef!
Jeanne, elle, est importunée par l'un des gendarmes; un matin, elle est en train de faire sa toilette; elle a seulement sa chemise, son jupon. Le gendarme entre sans frapper, il va la saisir; Jeanne a juste le temps de sauter par la fenêtre.
- La crainte d'être prise par un de ces Allemands était pour nous ce qu'il y avait de plus épouvantable. Savoir si nous aurions de quoi manger, savoir si l'on nous ferait travailler encore davantage, nous n'y pensions que par instants. Une seule idée nous obsédait, nous faisait sursauter au moindre bruit de pas...
Une nuit, un choc léger éveille Marie. Avec le bout du doigt, on frappe à la vitre. Marie secoue Jeanne:
"Entends-tu?" A voix basse, mais très distinctement, un allemand dit:
- Mademoiselle, ouvrir, ouvrir vite...
Les deux jeunes filles, muettes de peur, se serrent l'une contre l'autre.
Le soldat continue son manège:
- Ouvrir vite.
Il fait le tour de la maison, il tourne le bouton de la porte. Heureusement, le verrou est poussé; l'homme essaye d'enfoncer le vantail; il revient à la fenêtre, répète les mêmes mots.
- Vite ouvrir, vite.
Jusqu'à quatre heures du matin, il tient les jeunes filles haletantes de frayeur.
- Nous n'osions faire un mouvement. De temps en temps, Jeanne me chuchotait:
- Il est toujours là!
Je répondais dans un souffle.
- Oui...
Des nuits analogues à celle-là, se renouvellent à maintes reprises.
- Nous n'osons plus dormir ou plutôt nous n'osons nous endormir qu'à l'aube; alors les paysans se lèvent, nous nous imaginons que Hickel ou l'un de ses camarades ne se risquera pas à pénétrer dans notre chambre. C'est épouvantable, ces nuits sans sommeil à cause de la peur.

Pourtant, nous n'étions pas encore les plus malheureuses:

A B..., village tout proche de notre hameau, cent cinquante femmes sont logées ou plutôt parquées dans un grenier. Elles couchent pêle-mêle sur la paille. Elles sont dévorées de vermine. Là, la prostitution est organisée publiquement. Chaque soir, sur le pas de la porte, des sortes d'enchères s'organisent; les soldats font l'appel des femmes qu'ils désirent pour la nuit.
« - Charlotte... trois tablettes de chocolat...
« - Louise... un mark et une tablette...
Les malheureuses sortent de la paille où elles sont nichées, suivent celui qui les appelle.
Pour s'excuser, les Allemands affirment que leurs prisonnières sont toutes des prostituées. Ils mentent. Nous savons qu'ils ont enlevé indifféremment les femmes honnêtes et les filles publiques: «Une des choses les plus pénibles de ma captivité, se rappelle Marie X..., ça a été de sentir peser sur moi le regard méprisant de ceux qui, ne me connaissant pas, me prenaient, sur le dire des Allemands, pour ce que je n'étais pas; ça a été d'entendre les petits enfants bien souvent me salir, au passage, de mots injurieux qu'ils répétaient pour les avoir entendu dire à leurs parents:
« - P..., garce..., femme à Boches!
Femme à Boches! Impossible de leur faire comprendre, de leur expliquer. Je n'avais qu'à rentrer dans ma chambre pour m'y cacher.»
Quelle tristesse dans cet aveu rendu plus poignant de ce qu'il est fait par une enfant de vingt ans.

VII

Courbées sur la terre, brûlées par le soleil, trempées par la pluie, les captives doivent travailler sans relâche. De sept heures du matin, jusqu'au crépuscule, elles n'ont d'autre répit qu'un quart d'heure dans la matinée et l'après-midi et deux heures au milieu du jour: onje heures de labeur: «Le soir, je rentrais tellement exténuée que je n'avais même pas le courage de manger. Je me jetais sur notre paillasse.» Les travaux se suivent ininterrompus. A la fenaison succède la moisson: « Les gerbes de blé sont lourdes, il faut les soulever, les tendre à bout de bras avec la fourche. A force d'appuyer le manche de celle-ci contre ma hanche, j'ai le côté meurtri. Une fois, dans un mouvement à faux, je me donne un effort. Je dois continuer de travailler. Quand je pense qu'à ta maison, je me couchais pour une migraine!... Les jours de pluie, nous ne pouvons même pas nous reposer. Le blé qui est rentré, nous devons le battre à la machine. La poussière est suffocante. Il y a des instants où je n'en peux plus, je suis à bout. Je voudrais me reposer, ne serait-ce qu'une minute; mais alors paraît Hickel ou le chef de culture boche:
- Vous n'avez pas l'air de vous donner beaucoup de peine. Travaillez.
Parfois l'ordre s'accompagne d'un coup de bâton, d'un coup de cravache. Celles qui refusent de travailler, on les y contraint sous la menace des fusils; on les condamne à quinze jours de cachot, dans une cellule absolument obscure ou encore: «on les met dans une cave avec de l'eau jusqu'aux genoux; on les y laisse plusieurs heures, plusieurs jours, jusqu'à ce qu'elles cèdent...»
La moisson finie, les avoines rentrées, les «esclaves» doivent arracher les pommes de terre. «Jamais un jour de repos; même pas une demi-heure, le dimanche, pour aller à la messe!» Tous ces travaux, les malheureuses les exécutent, à peine nourries. Les Allemands ne pourvoient pas à leur alimentation: « Nous n'avons que ce que nous fournit le ravitaillement américain: un peu de riz, des haricots et du saindoux. Pas un jour, où nous n'ayons eu faim!»

VIII

Ainsi, durant plus de six mois, Marie X... ne cesse de peiner pour ceux qui la tourmentent. Enlevée en avril, c'est seuement à la mi-octobre qu'elle est «repatriée».
Elle rentre dans Lille. « Mes parents n'ont pas été prévenus de mon retour. Personne ne m'attend à la gare. Je me dirige vers la maison. Aux fenêtres, des têtes, se penchent, on me reconnaît. Maman m'ouvre la porte: Je suis dans ses bras; nous rions, nous pleurons, nous nous embrassons puis nous recommençons à rire et à pleurer. Maman me regarde comme si elle ne pouvait croire que je suis là:
- Ma pauvre chérie, dit-elle, dans quel état tu es! comme tu es maigre; tes pauvres joues, tes yeux creux... Comme tu as souffert! ...
Cependant, tandis que je déjeune d'un bol de bouillon et d'un œuf, j'entends la voix de mon père. Il demande à nos voisins:
- Est-ce vrai que ma fille est là?
Je crie:
- Oui, oui!
Je cours au devant de lui; mais en me voyant, papa ne peut plus avancer. Il s'appuie au mur pour ne pas tomber. Je l'aide à entrer dans la salle à manger et tous les trois, nous recommençons à nous regarder, à nous embrasser, à pleurer, sans pouvoir nous arrêter.

Telles sont ces notes dans leur douloureuse simplicité. La victime les a rédigées dans la forme, non d'un réquisitoire mais d'un procès-verbal: «Les choses se sont ainsi passées; «Ils» nous ont fait cela...» Cette impersonnalité produit, sans y prétendre, une impression plus forte que ne le ferait une violence pourtant bien justifiée.
Quant à moi, je me bornerai à dire à chacun des lecteurs, à chacune des lectrices:
- Imaginez-vous que celle dont le supplice vient de vous être décrit est votre propre fille.
Et demandez-vous si de telles infamies peuvent n'être pas payées, si les nations civilisées peuvent renouer avec leurs auteurs un lien quelconque. Il ne s'agit plus ici d'actes de guerre, mais de simples crimes de droit commun. Ils doivent être châtiés comme tels. Flétrir les criminels ne suffit pas. Il faut les traduire devant les tribunaux qui, sans colère, mais impitoyablement, comme il convient à des juges, les jugeront et les condamnez!
(tiré d'une brochure)

les dernières nuits de Dunkerque...

Les 31 mai et 1er juiin marquèrent le point culminant, mais non la fin du drame de Dunkerque. En ces deux jours, plus de 132.000 hommes arrivèrent sains et saufs en Angleterre, près d'un tiers ayant été embarqués le long des grèves par de petits bâtiments sous des attaques aériennes acharnées et sous le feu continu des canons. Le 1er juin, dès l'aube, les bombardiers ennemis se montrèrent plus actifs que jamais, profitant souvent des intervalles pendant lesquels nos chasseurs se retiraient pour faire leur plein. ces attaques nous coutèrent un nombre important d'embarcations remplies de soldats et les dommages subis furent presque tous aussi lourds que pendant toute la semaine précédente. Dans cette seule journée, les pertes dues aux attaques aériennes, aux mines, au vedettes, ou à des causes diverses, s'élevèrent à 32 bateaux coulés et 11 endommagés.
La phase finale fut menée avec beaucoup d'habileté et de précision. Pour la première fois, on put établir des plans à l'avance au lieu d'être forcés de s'en remettre à des improvisations d'heure en heure. Le matin du 2 juin, il restait environ 4.000 Britanniques avec sept canons de D.C.A. et douze canons antichars dans les faubourgs de Dunkerque, tandis que des forces françaises encore considérables tenaient le périmètre décroissant de Dunkerque. L'évacuation n'était désormais possible que dans l'obscurité, et l'Amiral Ramsay décida de faire la nuit même une descente massive vers le port avec toutes les ressources dont il disposait. Outre des remorqueurs et de petites embarcations, 44 vaisseaux furent envoyés ce soir là d'Angleterre, dont 11 destroyers et 14 drageurs de mines. Quarante bâtiments français et belges participèrent également à l'expédition. Avant minuit, l'arrière-garde britannique était embarquée.
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Ce ne fut toutefois pas encore la fin de l'histoire de Dunkerque. Nous nous étions préparés à transporter cette nuit-là un nombre de Français considérablement plus élevé qu'il ne s'en présenta. Le résultat fut que lorsque nos vaisseaux dont beaucoup étaient encore vides, durent s'en retourner à l'aube, un grand nombre de soldats français, qui en grande partie tenaient encore le contact avec l'ennemi, demeura à terre. Il fallait faire encore un effort de plus. Malgré l'épuisement des équipages après tant de jours sans repos ni répit, l'appel fut entendu. Le 4 juin, 26.175 Français débarquèrent en Angleterre, dont plus de 21.000 sur des bâtiments britanniques. Malheureusement, il en restait des milliers, qui avaient vaillamment protégé l'évacuation de leurs camarades.
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Enfin, à 14 h 23, ce jour-là, l'Amirauté annonçait, d'accord avec les Français, que l' "Opération Dynamo" était terminée.
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Winston S. Churchill : "Mémoires sur la deuxième guerre mondiale", tome II -
Mai-décembre 1940, la Chute de la France, Paris, éditions PLON, 1949

vendredi 28 novembre 2008

Un fort pour garder Dunkerque...

Le Fort Louis ?

Un petit ouvrage militaire d’une importance cruciale pour la ville de Dunkerque avec son frère (presque jumeau), Fort Vallières, posé un peu plus loin sur le canal. Sentinelles de briques posées sur le canal de Bergues, ils en assuraient la garde, entourés de douves et d’un chemin couvert. Deux forts, de petite taille, devaient défendre les approches inondables au sud du port fortifié par Vauban. Avec eux, il achevait une place dont les ingénieurs allaient enseigner la virtuosité presque 200 ans après sa destruction.

Vauban choisit l’endroit parce que les Espagnols y avaient déjà édifié une redoute, un poste avancé qui ne pourrait résister longtemps. Ils s’appliquèrent à la renforcer. Le fort est un bel ouvrage : 500 mètres de long aux angles et quatre bastions : ceux de Dunkerque et du Bernardsleet au Nord, Coudekerque et Bergues au Sud. Entre les bastions, les courtines étaient protégées par des demi-lunes. Le fort, contrairement à aujourd’hui, n’était pas vide. Au centre s’élevaient les casernes et les pavillons des officiers, les logements du major et du commandant, la chapelle et le logement de l’aumônier, les magasins et les poudrières, trois citernes, un puits d’eau salée (le sable de la plaine en est gorgé). Quant à la porte, elle était surmontée d’un corps de garde. Le tout se complétait d’un bac pour traverser le canal de Bergues et de portes d’eau pour contrôler le niveau des fossés comme inonder les alentours. Modèle réduit de citadelle, on y vivait, on y mourrait et parfois on s’y faisait enterrer dans la chapelle.


En 1712, les Anglais l’occupent. Ils se préparent à la paix d’Utrecht qui sera fatale aux fortifications de Vauban et provoquera un temps la ruine du port. En raison du traité, ils font raser le fort en 1714, épargnant toutefois la chapelle. En 1742, le fort est reconstruit selon le modèle hollandais : on élève seulement des murs de terre, sans les couvrir de briques. Les militaires s’y réinstallèrent trois ans plus tard et renforcé après le traité de Versailles de 1783. A chaque guerre, il résiste vaillamment. En 1792, devant la menace anglaise, on reconstruit le parapet. Il reste donc le dernier verrou avant la ville de Dunkerque pour qui attaque par le sud.

En 1815, il sert de maison d’arrêt. Pendant la guerre de 1870, on l’utilise comme dépôt d’armes. On est bien loin de tenir garnison. La IIIe république lui rend une certaine importance avec l’installation d’un bureau de Télégraphie Sans fil, qui déménage en 1913 près des Sept-planètes. Le fort est pourtant déclassé en 1889. Il n’est plus, normalement, en état de combattre. On le remet deux ans plus tard à l’artillerie mais ce sont les Marins télégraphistes qui sont au fort quand survient la Grande Guerre. Les Allemands s’acharnant sur la ville, les bombes pleuvent sur le fort qui continue d’émettre et accueille en même temps des Sapeurs-Pompiers. En 1925, le Fort Louis est remis à la Marine qui le garde jusqu’en 1960 quand il est remis au domaine.

Entre les deux guerres, il sert aux transmissions radioélectriques de la marine, affecté au réseau de commandement du secteur de Dunkerque, sous les ordres du préfet maritime de Cherbourg. Essentiel aux communications, les pylônes de bois, cachés dans les arbres, sont remplacés en 1935 par des modèles métalliques. Ils ne résistèrent pas au pilonnage des Stukas qui les pulvérise ainsi que le fort… Le fort n’est plus, les enfants y jouent, les grands y cherchent des champignons et les vaches y paissent. Ce n’est qu’en 1960 que la municipalité de Coudekerque-Branche, dirigée par M. Mollet, décide l’acquisition de tout l’ancien terrain militaire pour en faire un parc public de 32 hectares qu’il achète en 1962. les travaux avancent vite et l’Etat prête même trois statues de pierre blanche dont « Les magiciennes » de Lagriffoul, grand prix de Rome qui dessina la pièce de 20 centimes de franc (malheureusement, elles ont été très dégradées récemment…) et les douves, grâce aux sociétés de pêche, retrouvent des poissons pour le bonheur des patients pêcheurs à la ligne.


Finalement, d’armure, le fort Louis est devenu un poumon vert dans l’agglomération dunkerquoise.

avec précision


Heureux possesseur d’un pc à écran de 17 pouces, tu galères pour trouver des fonds d’écran adaptés, qui ne se déforment pas… En cliquant sur l’image ci-dessus, tu pourras enregistrer un wallpaper inédit en 1440 x 900…

sourire figé

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parures 2


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parures

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entrée vespérale

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jeudi 27 novembre 2008

vol libre 2


vol libre

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Heureux comme Louis XIV en Flandre


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vendredi 21 novembre 2008

aux héros de la science

A Lille, la statue monumentale de Pasteur se dresse Place Philippe Lebon... Inutile de présenter Pasteur qui eut ses bureaux en faculté de médecine sans être médecin mais dont les travaux furent essentiels à la population et au corps médical tout autant qu'aux brasseurs... et qui fut le premier doyen de la Faculté des Sciences de Lille. De fait, l'hôte qui accueille le monument est tombé dans l'oubli...
Pauvre Philippe Lebon que l'on confond souvent avec le Duc de Bourgogne, Philippe Le Bon, qui aima tant la ville flamande qu'il fit érgier ce chef d'oeuvre aujourd'hui mutilé qu'est le Palais Rihour. Alors Erreur ou homophonie? Justement, le vrai Philippe Lebon est né en haute Marne en 1767.
Ingénieur chimiste, il invente l'éclairage public au gaz. En 1799, il obtient le brevet de sa "thermolampe" qui rapidement éclaire les rues de Paris et remplace bien vite les vieux lampadaire à huile. La fin de sa vie est tout aussi trsite que l'anonymat dans lequel il sombre car il est assassiné sur la route en Le havre et Paris le 2 décembre 1804 alors qu'il se rendait au sacre de Napoléon Ier.

Et l'enfant de dormir en confiance dans les bras de sa mère alors qu'on lui inocule la vaccine, si précieuse et salvatrice.


On ne saura jamais combien de mères furent reconnaissantes à Pasteur pour ses découvertes et le don de la santé qu'il offrit à tant d'enfants.

Au pied de Pasteur, l'industrie brassicole reconnait son génie. C'est que ces travaux sur les levures et la promotion qu'il fit de la bière, seule boisson hygiénique, changea pour toujours la face de cette production essentielle aux gens du Nord.


Plongé dans ses pensées, dans la contemplation des mystères du monde invisible, Pasteur se dresse sur la Place Philippe Lebon, à deux pas de la faculté de médecine où il avait un bureau et il consacra de nombreuses nuits à chercher à soulager les malheurs de ses contemporains.

Oraison portuaire

La flèche désormais immobile, la grue devenue inutile semble dressée en une prière funèbre.

géants endormis

Les élingues pendent dans le vide, plus rien ne se passe, le géant s'est endormi sur son quai déserté au fond du port d'Ostende

fantôme


arrêt sur image


silence

La lumière vespérale fige tout

silence

Plus de navires, plus de bruit...

souvenir de port


Ostende, le silence regne sur les docks

sens dessus dessous... mais ça vaut le coup...

tempus fugit

Vu comme cela, le temps passe (un peu) moins vite...

La grâce de la Vierge, encadrée de chérubins chantant sa gloire, la portant aux nues, la soutenant devant les hommes... Voilà un visage rassurant qu'offre la Chapelle des Jésuites de Cambrai et qui change de la dimension pénitentielle du Catholicisme.


Et Saint-Vaast de veilleur fidèlement sur ses ouailles, accompagné de toute éternité par l'ours qui forgea son histoire.

La douce lumière vespérale devient un auxiliaire merveilleux aux mains agiles du sculpteur venu orner la cathédrale saint-Vaast.


Et saint-Martin de perpétuer la tradition chrétienne de la Charité jusqu'au coeur de la cathédrale arrageoise.

Dans la clarté d'un bas-côté de la cathédrale d'Arras, saint-Remi brandit vers le ciel la sainte-Ampoule offerte par le Saint-Esprit pour le bapteme de Clovis et pour les onctions royales qui suivront longteps encore.

En un mouvement, elle se dresse et s'éveille au jour, offrant au regard les courbes gracieuses de ses hanches graciles.

memento

Beau comité d'accueil au Musée Saint-Vaast d'Arras... Un souvenir pour rappeller que l'Arrageaois fut longtemps Flamand.

mercredi 19 novembre 2008

le "Zorro" de Dunkerque

Sacré Michel ! Il trône dans la «galerie des ancêtres» sur la façade de l’Hôtel de ville et pourtant, bien peu le connaissent.

Né à Dunkerque en 1560, Michel Jacobsen est issu d’une famille de Hollande méridionale. Dunkerquois, il est donc espagnol or l’Espagne est catholique, il se bat donc contre les Provinces Unies, ancêtre des Pays-Bas, qui, elles sont protestantes. On le connaît bien à Dunkerque, il est un pilote remarquable qui sait louvoyer entre les bancs de sable. Grand capitaine, il ramène en Espagne les restes de l’Invincible Armada en 1588, cette flotte qui devait mettre à genoux l’Angleterre. Le rêve espagnol se brisa au cours de terribles tempêtes, de fiers vaisseaux sombrant devant Gravelines. Deux ans plus tard, il se distingue dans la guerre contre l’Angleterre. Sa virtuosité et son audace lui confèrent un surnom flatteur : «El zorro del Mar», le Renard des Mers. Sa réputation est faite !
A partir de 1595, il reprend la guerre de Course avec d’autres Dunkerquois, ramenant au port plusieurs prises hollandaises. Les marins bataves le trouvent partout, «insaisissable et ravisseur» ! Un vrai cauchemar pour eux…
En 1602, le roi d’Espagne le nomme Capitaine de Vaisseau. En 1609, il commande à une escadre de 11 nouveaux navires construit dans son port.
Sa renommée est telle qu’en 1624, il est reçu à la cour d’Espagne où il reçoit l’Ordre de Saint-Jacques, une des plus hautes distinction de ce royaume. Sa carrière, il la doit à son audace et son courage.
L’année 1632 voit alors sa consécration, il est nommé Amiral Général. La même année, c’est 4.000 soldats espagnols qu’il ramène à Dunkerque malgré le fort blocus anglo-hollandais. C’est sur l’embouchure du Quadalquivir qu’il trouve la mort à la bataille de Sanlucar. Preuve ultime de sa valeur, il est alors inhumé en la cathédrale de Séville, aux côtés de Christophe Colomb et d’Hernan Cortes. Quelles traces laisse-t-il à Dunkerque ? Un arrière-petit-fils qui deviendra plus célèbre en son temps : Jean Bart !


Tel père… tel fils… et ainsi de suite
On le confond souvent avec son fils Jean (Jan dans le texte !) dont la bravoure n’était pas moindre. Né en 1589, il fait vite ses preuves, la génétique sans doute… Mais on retient surtout son dernier fait d’armes. Le 3 octobre 1622, il réussit à quitter Ostende, déjouant le blocus hollandais grâce à un épais brouillard. Assez vite rattrapé, il est cerné par 9 navires bataves, en coule deux mais le combat est inégal. Rapidement, son vaisseaux perd gréements, mats et gouvernail. On lui offre de se rendre. Quelques uns de ses hommes acceptent mais une douzaine décide de rester avec lui. Au moment où les Hollandais se lancent à l’abordage, il préfère bouter le feu à la Sainte-Barbe, ses poudres en explosant endommagent plusieurs navires ennemis. Une fin digne d’un capitaine qui eut un retentissement même dans les gazettes de Hollande.

jeudi 13 novembre 2008

LILLE : Une tour médiévale découverte sur le chantier de la place Rihour

Démolir pour reconstruire... c'est ce qu'avait prévu de faire SwissLife avec son immeuble, place Rihour. On a quand même pris le temps de gratter le sol avec un oeil d'archéologue et on a trouvé quelque chose : une tour médiévale, datée du XVe siècle, posée sur des fondations presque deux cents ans plus vieilles.

Que se passe-t-il derrière cette palissade métallique posée au bout de la place Rihour ? On construit un immeuble pour la SwissLife. Mais depuis quelques jours et la découverte de vieilles pierres, le ballet des pelleteuses a laissé la place à une activité plus minutieuse. «On a trouvé la trace d'une tour médiévale», commente Dominique Plancke, le monsieur patrimoine au sein de l'équipe municipale lilloise. Évidemment, pas la tour dans son intégralité, mais trois mètres quand même, avec de la pierre blanche de Lezennes. «C'est une tour qui ressemble à la Noble Tour (en face de l'ancien commissariat central), précise l'élu, qui s'appuie sur des fortifications du XIIIe ou du XIVe siècle


«On savait que c'était là»
Le secteur va faire l'objet d'une attention particulière des archéologues, qui voudront sans doute aller explorer un peu plus profondément encore le sous-sol. Pour le moment, les fouilles sont protégées par un chapiteau.
La découverte est-elle extraordinaire ? «On savait que c'était là», reprend avec précaution Dominique Plancke. Le secteur est celui qui a porté le château des comtes de Flandre (qui a brûlé au début du XXe siècle).
La suite ? «Il faut attendre que les archéologues rendent leur rapport, dit le conseiller municipal chargé du patrimoine. Mais il se peut très bien qu'on fasse des photos de ce qu'on a trouvé et que tout ça disparaisse à tout jamais
In LA VOIX DU NORD, édition de Lille du 13 novembre 2008

mardi 11 novembre 2008

un 90e anniversaire de l'armistice sous des cieux dunkerquois incertains

Précédés par le 110, les jeunes de la Préparation Militaire Marine de Dunkerque peuvent faire la fierté de leurs prédécesseurs.

Rafraichissante fut la présence sous les ciels incertains du 11 novembre des enfants mobilisés par les écoles dunkerquoises.



Pour honorer la mémoire des anciens, les bleux de la PM Marine Jean Bart défilent à l'occasion du 11 novembre.



Retour à la maison pour le drapeau du 110e régiment d'infanterie...

Devenue traditionnelle, la présence des couleurs du 110e RI est assurée à Dunkerque.

Souvenir de l'Entente Cordiale, un bagpiper écossais défile devant les autorités dunkerquoises lors des cérémonies du 11 novembre en cette année 2008.

Un petit goût du passé, un shako perdu dans la foule...

Un colonel de gendarmerie coauteur d'une double « encyclopédie du Poilu »

En pleine commémoration de l'armistice de 1918, le colonel Stéphane Dekerle,
commandant de groupement à la région de gendarmerie à Villeneuve-d'Ascq, présente un superbe ouvrage de 640 pages et 1 700 photos : «L'Armée française dans la Première Guerre mondiale». L'histoire des Poilus à travers leurs uniformes et équipements
.

L'histoire débute à Vienne en Autriche, il y a environ quatre ans. Stéphane Dekerle, colonel de gendarmerie originaire de l'Avesnois, pousse la porte d'une librairie et tombe en admiration devant un ouvrage sur l'armée austro-hongroise. «C'était un bouquin superbe», raconte ce passionné de la Première Guerre mondiale. «Mon grand-père a fait 14-18. Notre région a été particulièrement concernée par la Première Guerre : en 1918, Lille était une ville de fantômes au milieu de ruines. Ma grand-mère disait que comparé à cela, "les Allemands de 1940, ils étaient gentils !" Et aujourd'hui, en bêchant un jardin ou en fouillant un grenier, on trouve toujours un vieux casque de 14-18.» Quelques mois plus tard, le colonel retourne à Vienne puis prend contact avec l'éditeur autrichien. Ce dernier constate qu'il n'existe pas d'ouvrage de référence équivalent sur l'armée française : «C'était pourtant La grande armée européenne après l'armée allemande», observe Stéphane Dekerle. Et tout s'enchaîne. Le gendarme se rapproche du musée des Invalides. Et l'éditeur, séduit, lui confie la rédaction du livre à venir avec Laurent Mirouze, un ami collectionneur du Sud-Ouest. «J'y ai passé mes soirs et mes week-ends.» Débute alors une passionnante aventure, où les deux spécialistes réalisent un inventaire complet des tenues, uniformes, armes, et équipements : «On a eu accès à des objets personnels de Foch, Pétain (dont le képi porté lorsqu'il était au 33e RI d'Arras) , Joffre, Maginot... C'était assez impressionnant.» L'Historial de Péronne, le musée de Notre-Dame de Lorette et d'autres (ainsi qu'une trentaine de collectionneurs privés) leur ouvrent leurs portes. Les pièces sont photographiées par un professionnel spécialisé et commentées, donnant naissance à un premier ouvrage de 520 pages et mille photos : «Une photographie de l'armée française au 2 août 1914

«Archéologie humaine»
Le second est sorti le 5 novembre, retraçant cette fois l'évolution des matériels et des techniques durant le conflit (650 pages, 1 700 photos). C'est le passage à une armée moderne, délaissant les pantalons rouges de la fin du XIXe siècle, au profit de couleurs plus discrètes avec le fameux «bleu horizon». C'est aussi le développement de l'aéronautique ou l'arrivée des chars de combat.
Un grand nombre de ces objets ramènent à l'histoire de la région, «où il y a énormément de collectionneurs sur 14-18». Les Poilus étant tous morts, ces pièces sont les derniers témoins du conflit. Stéphane Dekerle y voit d'abord des hommes : «Trouver un casque, c'est découvrir le nom du gars à qui il appartient, cerner son histoire et sa destinée. On est dans l'archéologie humaine.» •

ARNAUD DUFRESNE
«L'Armée française dans la Première Guerre mondiale» (T 2), 640 p, éd. Verlag Militaria, 99 E dans les librairies spécialisées et sur dekerle@club-internet.fr

in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 11 novembre 2008

dimanche 9 novembre 2008

La statue de Mademoiselle from Armentières prend forme

L'entreprise armentiéroise de M. Watrelot a été choisie par la mairie pour réaliser cette grande figure à taille humaine où la demoiselle d'Armentières est portée par quatre soldats de la Grande Guerre. Dimanche, à 10 h 30, on attend Line Renaud pour inaugurer cette statue au rond-point Léo-Lagrange, en face du café des Fleurs. Visite à l'atelier de fabrication.

Quai de Beauvais, dans son atelier, M. Watrelot passe la résine acrylique au pinceau sur le soldat anglais, couché sur des tréteaux. La machine à résiner est malencontreusement tombée en panne. Mais l'ouvrage sera terminé pour samedi, jour de l'installation sur le socle en béton, coulé par les employés municipaux, au rond-point, en face du café des Fleurs. Trois autres figures de soldats - un Australien, un Écossais, reconnaissable à son kilt, et un ressortissant d'Inde, comme l'atteste son turban - attendent le pinceau. Une seconde couche de résine, de polyester cette fois-ci, viendra rendre la sculpture de polystyrène résistante comme une coque de bateau.


Depuis un mois, l'atelier Watrelot, spécialisé en signalétiques, enseignes et impressions numérique de grand format, planche sur la copie à taille humaine (23 000 E) de la maquette retrouvée aux archives municipales. Elle date de 1964. Le 15 mars de cette année-là, La Voix du Nord présentait dans son édition du dimanche ce projet du sculpteur Mad Beat. «On édite une carte postale, les dons commencent à arriver à Armentières et des anciens combattants du monde entier. Madame Line Renaud téléphone de Las Vegas pour dire qu'elle parraine le projet. La souscription ne recueille hélas que 14 656 Fr soit 1/5 du coût total», précisait Régis Cazier, lors de la conférence consacrée à Mademoiselle from Armentières, en novembre 2007.

Cette figure de demoiselle, assise sur un plateau porté par les quatre soldats de la Grande Guerre, est scrupuleusement copiée par Patrick Nollet, qui sculpte le polystyrène le plus dense possible. Rendre le visage doucement expressif de la maquette n'est pas facile pour cet artiste qui travaille par ailleurs à la restauration de monuments historiques. Les cotes sont inscrites en rouge et le corps prend forme.

«Une fois le personnage sculpté, on le coupe en deux pour loger un squelette en acier», explique M. Watrelot. Le coloris choisi par la mairie sera paille, un ton pierre qui ressemble à celui du monument à Ernest Deceuninck sur la place Jules-Guesde.

Travaillant avec quatre ou cinq employés selon le volume de ses commandes, M. Watrelot est content de travailler avec sa ville. Installé quai de Beauvais depuis 1979, dans 1 000 m², il a commencé comme peintre en lettres dans le petit garage de son grand-père, rue Jules-Lebleu.
in LA VOIX DU NORD, édition d'Armentières du 08 novembre 2008

samedi 8 novembre 2008

Nos enfants nous accuseront (film)

Nos enfants nous accuseront, film qui vient de sortir méritent qu'on aille le voir.
D'autant plus que plusieurs scènes dans les champs ont été tournées devant nous, dans notre propriété avec Didier Muffat le fermier qui exploite nos terres!
Mais c'est surtout le message de fonds qu'il faut retenir..!
Pour que ce film qui dénonce les méfaits de la mauvaise alimentation et des pesticides,
réalisé par un français, avec les enfants de Barjac, la ville tout à côté de nous au Nord de Cruviers,
reste le plus longtemps à l'affiche après sa sortie en salle, il faut qu'un maximum de personnes
regarde la bande-annonce dans les 3 jours à venir. ( il suffit de cliquer sur le lien ci-dessous)
Regardez surtout le début, la conférence à Paris lorsque les gens lèvent la main.
Très fort !

http://www.nosenfantsnousaccuseront-lefilm.com/
Faites passer, c'est sérieux. Même si vous ne visionnez pas
complètement, c'est le nombre de visites dans les 3 jours qui fera son poids... Le
voir est encore mieux.

Faites suivre à tous vos contacts, vite !
Bonne journée !
Jean MignotDomaine de Cruviers-LarnacRoute de Saint Ambroix30700 Uzès0466225796 / 0676712328
http://cruviers-larnac.blogspot.com
http://saintandredemajencoules.com.blogspot.com

un certain matin d'automne à Rethondes...


Le 11/11 à 11 heures... à Dunkerque

Jeudi 7 novembre 1918... Les dépêches du Nord Maritime annoncent l’arrivée des parlementaires allemands. L’espoir se fait plus fort. On tente de rattraper le temps perdu en distribuant les prix aux collèges Jean Bart et Lamartine parce qu’on n’avait pu le faire en juillet. D’ailleurs, le maire Terquem en profite pour remettre la croix de Chevalier de la légion d’Honneur à M. Herlemont, principal du collège Jean Bart.

Le lendemain, la foule se masse devant le Nord Maritime mais rien ne vient. L’animation dans les cafés vient interrompre la longue attente.


Les locaux du Nord Maritime, point de rassemblement des Dunkerquois avides de bonnes nouvelles


Samedi 9, le soleil inonde les rues. L’évêque de Lille, Mgr Charost vient présider des réunions solennelles à St-Jean-Baptiste et à St-Martin. Quant aux nourritures terrestres, annonce est faite du transfert du magasin municipal de ravitaillement le mardi suivant de la rue royale à la rue du Sud. Bonne nouvelle, il ravitaillera les épiceries en pâtes alimentaires et en saindoux à vendre au prix de la taxe.

Le 11-11 à 11 heures

Lundi 11 novembre
: les têtes tournent, les regards s’illuminent. La nouvelle est tombée : l’armistice a été signé à 5 heures du matin et doit entrer en vigueur à 11 heures. Joie indescriptible, on danse dans les rues.

A 10 h 30, les sirènes du port et des bateaux mugissent. La foule explose de joie puis, brusquement, retombe dans le silence au passage du convoi funèbre d’un soldat anglais qui traverse la ville. Les femmes se taisent, les hommes retirent le chapeau. L’on pense à la veuve qui vivra seule de l’autre côté de la Manche.
A 11 heures, à l’heure où les combats doivent s’arrêter, toutes les cloches se mettent à sonner. Au port, les prisonniers allemands comprennent sans qu’on leur dise que la guerre est finie.


Le Monument aux morts de la guerre de 1870, érigé en 1906, reçoit les nombreux hommages aux poilus




La ville prend des couleurs : à l’Hôtel de ville, l’on pend le grand drapeau tricolore sorti pour la première victoire de la Marne en 1914. Les châteaux d’eau revêtent les couleurs nationales. Le monument aux morts de la guerre de 70, place de la république se couvre de fleurs et les anglais viennent tendre des drapeaux sur la statue de Jean Bart. Des siècles de rancœur en quelques minutes effacés ! Le soir, les réjouissances continuent : les canons donnent de la voix et rythment la danse des pinceaux de lumière des projecteurs de DCA alors que le Phare balade à nouveau ses rais de lumière sur l’horizon…



Le lendemain, Dunkerque célèbre la victoire : administrations, port, usines, écoles… tous chôment.


Les fenêtres sont pavoisées. Le soir, les dunkerquois s’arrachent avec avidité les exemplaires du Nord Maritime…


C’est enfin la paix !


Les enfants s’y mettent aussi en lançant force pétards mais personne ne s’en émeut ! Que sont-ils au regard des milliers d’obus et de bombes que leur ont envoyé généreusement l’ennemi ? Puis de toute façon, on revient à la tradition en faisant Saint-Martin… pour la première fois depuis 1913. L’Eglise n’est pas en reste : Mgr Charost célèbre un salut solennel à Saint-Martin en présence de l’archiprêtre de Dunkerque, Mgr Scalbert.

Pour l’heure, il faut panser les plaies, préparer le retour des soldats et des prisonniers, affronter le regard des « gueules cassées » et reconstruire ville et port. Il faut aussi garder le souvenir des années de plomb. Ainsi, au conseil municipal du samedi 16 novembre, les élus décident de baptiser les rues. La rue de l’église devient rue Clemenceau, la rue Neuve prend le nom du Président Wilson, la rue royale devient rue Albert Ier, la rue du Sud est baptisée rue du Maréchal Foch, le Maréchal Joffre donne son nom à la rue Saint-Jean, La rue des pierres honore le maréchal French et la rue des Bassins l’Amiral Ronarc’h. Quant la rue des arbres, elle devient la rue des poilus. Au port, le Quai de la Visite reprend son nom de Quai des Américains. Quant à la rue Nationale, elle devient rue Gambetta, grand symbole de la résistance à l’Allemagne en 1870… Plus loin, les rues des vieux quartiers et du magasin à poudre prennent le nom du Président Poincaré alors que la rue de l’abreuvoir prend le nom de 110e. Une page, finalement, se tourne lentement… Le chapitre de la Grande Guerre se clôt le 24 novembre. L’église saint-Eloi ruinée, les autorités civiles et militaires prennent place dans le chœur de la chapelle de la rue David d’Angers. On y trouve le général gouverneur Pauffin de Saint-Morel, l’Amiral Ronarc’h, les représentants de la municipalité et de la chambre de commerce, les officiers des bases anglaise et belge, et des militaires de tous grades de la garnison. La chapelle exigüe ne peut contenir la foule qui se masse dans la rue et qui ne peut voir les orgues ensevelies sous les drapeaux français, ni la ferveur qui emplit le lieu sacré.

Pour en finir avec la Grande Guerre

Officiellement, la Grande Guerre est terminée le 11 novembre 1918 à 11 heures… Mais ceci ne vaut que pour les combats et ne résout pas tous les problèmes pour autant. En décembre 1918, les autorités lèvent peu à peu les restrictions de l’état de siège. Si dès le 11 novembre, l’éclairage public est rétabli, il faut attendre un peu pour libérer les cafés, théâtres, cinémas, bals et autres lieux de plaisirs. Lentement, les dunkerquois retrouvent leur vie d’avant…

Et les absents ?
Bien que Dunkerque et les villes voisines n’étaient pas sur la ligne de front, elles occupaient une position stratégique et n’en furent pas moins des cibles privilégiées. Aux morts au champ d’honneur s’ajoutent les civils tombés sous le feu ennemi (le monument aux morts de Saint-Pol-sur-Mer, mêlant civils et militaires atteste de la saignée opérée dans la population). Il faut aussi réapprendre à vivre pour ceux qui, atteints dans leurs chairs, sont revenus blessés. La région dunkerquoise a son lot de «gueules cassées». Nombreuses sont les promesses de mariage reprises au retour de ces hommes défigurés, de rejet teinté de pitié à la vue des mutilés et de morts tardives et douloureuses pour ceux qui ont été gazés…

Puis il y a les prisonniers de guerre. A Dunkerque, on met en place des «centres de triage» dans les casernes et des cantonnements à l’entrepôt des tabacs, dans les hangars, dans des usines. On attend 2.000 rapatriés par jour. Dès le 23 novembre, des trains débarquent des centaines de prisonniers de toutes nationalités et le 27 à midi, on fait sonner le beffroi pour accueillir le premier convoi de prisonniers français arrivé aux Chantiers de France sur le Vapeur Nord. Nombreux sont ceux qui portent encore le pantalon de rouge de 1914 ! Chaque jour arrivent de nouveaux convois par bateau comme par train… Le centre de tri accueille des prisonniers militaires mais aussi des civils déportés par représailles. Jusque mai 1919, Dunkerque accueille environ 700.000 rapatriés militaires, prisonniers français ou alliés et évacués civils.

Enfin, il faut en même temps rapatrier les troupes qui quittent la région où leur présence n’est plus nécessaire. Le port est désigné en décembre comme l’une des bases de rapatriement des troupes britanniques. En attendant leur départ, elles cantonnent autour de la ville.

Ravitaillement et restrictions.
80 % des destructions de la Grande guerre sont sur le sol français. Le département du Nord accumule les épreuves. Sur l’étendue du front, il n’y a plus de routes, ni canaux, ni chemins de fer, ni téléphone, ni télégraphe. Des villes et des villages entiers ont été rayés de la carte, des milliers d’hectares sont balafrés de tranchées et de sapes, sans compter les milliers d’obus et d’explosifs qui jonchent les terres, souvent enterrés avec les cadavres des portés disparus… Nombre de cimetières improvisés constellent le département… Les autorités font le maximum pour relancer le trafic ferroviaire d’autant plus que de nombreux habitants regagnent leurs foyers. Rien qu’à Lille, un mois après l’armistice, plus de 200.000 habitants sont revenus chez eux. Revenir ne suffit pas, encore faut-il manger. Aussi deux organismes fonctionnent à Dunkerque : le Transit Maritime reçoit les marchandises amenées par vapeurs et la gare régularisatrice se charge de les expédier vers les grandes villes du département. Dès le début de janvier 1919, environ 600 tonnes de marchandises par jour sont expédiés depuis la cité dunkerquoise. Le monde entier est mis à contribution. Les navires frigorifiques débarquent sans cesse de nouvelles cargaisons de viande d’Argentine. La tâche est néanmoins énorme car Dunkerque manque de main-d’œuvre, de wagons, de camions…


atterrisage en urgence...

Quand l'envie de poser les pattes sur le plancher des vaches vous prend, ça ne prévient pas !


Imperturbable saint-Eloi aux traits figés et sévères qui continue de regarder les Dunkerquois déambuler...

mercredi 5 novembre 2008

à méditer... pour les historiens

Un jeune novice arrive au monastère.
La tâche qui lui est assignée est d'aider les autres moines copistes à recopier les anciens canons etrègles de l' Église. Il remarque que ces moines effectuent leur travail àpartir de copies et non des manuscrits originaux. Il va voir le Père abbé,lui faisant remarquer que si quelqu'un fait une petite erreur dans lapremière copie, elle va se propager dans toutes les copies ultérieures.
Le Père abbé lui répond : - Cela fait des siècles que nous procédons ainsi, que nous copions à partir de la copie précédente, mais ta remarque est très pertinente, mon fils. Aussi j'irai vérifier moi-même les originaux dès demain.
Le lendemain matin, le Père abbé descend dans les profondeurs du sous-sol du monastère, dans une cave voûtée où sont précieusement conservés les manuscrits et parchemins originaux. Cela fait des siècles que personne n'y a mis les pieds et que les scellés des coffres sont intacts. Il y passe la journée toute entière, puis la soirée, puis la nuit, sans donner signe de vie. Les heures passent et l'inquiétude grandit. À tel point que le jeune novice se décide à aller voir cequi se passe.
Il descend et trouve le Père abbé complètement hagard, les vêtements déchirés, le front ensanglanté, se cognant sans relâche latête contre le mur de pierres vénérables. Le jeune moine se précipite et demande :
- Père abbé, que se passe-t-il donc ?
- AAAAAAAAAAAHHHHHH ! Mais quels cons ! Quels cons !!!!!!!!!!!! C'était vœu de 'charité'... pas de 'chasteté'!!!!!!

samedi 1 novembre 2008

et arrive Novembre 2008

Neuvième mois du calendrier romain, novembre placé sous la protection de Diane chasseresse est désormais le mois du souvenir notamment à cause de la Toussaint et du 11 novembre. C’est le mois des brumes et il sera après le 21 le mois des frimas. C’est le mois de la sainte Cécile et celui de la sainte Catherine le 25, mais nous pourrions nous souvenir de bien d’autres dates marquantes de notre histoire ou d’autres grands saints fêtés ce mois-ci et qui ont très largement contribué à l’évolution de nos sociétés.

Voyons un peu cela.

«Hé oui ma fille, quand octobre prend sa fin la Toussaint est au matin» écrivait la Marquise de Sévigné. On a tout dit ou presque sur la Toussaint et on va encore en dire beaucoup, souvent en ne faisant aucune nuance entre la païenne et pernicieuse halloween et le respectable culte des morts du 2 Novembre, qu’on associe à tort à la Toussaint catholique. Une relecture de mes précédentes chroniques peut aider à rafraîchir notre mémoire. Je redirai ici seulement avec insistance, que le culte des morts est respectable. Et tous ceux qui se font vecteur d’informations et d’animations de tous ordres autour de la fête d’Halloween, ce dernier avatar de la fête celtique de Samain, ne servent pas le bien public. On ne fait pas de l’animation ou la une des journaux sur le laid et le mauvais ! Il y a mieux à faire !

Toussaint c’est d’abord la transformation du Panthéon d’Agrippa, cet étonnant édifice de Rome à l’extraordinaire coupole, dont la hauteur est presque égale à la largeur et qui reste une des plus grande coupole du monde, n’en déplaise à celle de St Pierre de Rome un peu inférieure, en église dédiée aux saints martyrs par le pape Boniface IV en 610 ap JC et la fête de sa dédicace en église, en date du 13 mai. Puis le transfert de cette fête au 1er Novembre par le Pape Grégoire IV, sous le règne de Louis le Débonnaire, avec l’institution de cette fête sur tout l’empire carolingien, pour tenter de prendre la place de la fête de Samain qui notamment en Grande Bretagne et en Gaule et dans les pays du nord de l’Europe dégénérait en banquets et beuveries, marquant le début de la moitié sombre de l’année.

Mais nul ne parle aujourd’hui des origines de ce jour férié qui marque notre milieu du trimestre, et permet une pose et des vacances bien appréciées de tous. Or ce jour férié, dans le contexte actuel de notre république, au milieu du concert de revendications de tous ordres et en plein dans les débats sur la laïcité, nous ramène bien à une vraie question sur nos origines et nous appelle à regarder les choses avec un peu plus de bon sens, et moins de sectarisme. Sans vouloir ranimer de vieux débats, il faut bien dire que la Toussaint est une fête purement catholique dans ses origines. Je ne dis pas «chrétienne» puisque nos frères réformés ne la célèbrent pas mais commémorent le 31 octobre la fête de la Réformation, c'est-à-dire l’affichage, le 31 octobre 1517, par le moine Augustin Martin Luther, sur les portes de la chapelle de château de Wittenberg en Saxe, des 95 thèses portant sur la vente des indulgences, ces «parts de paradis» contre espèces sonnantes et trébuchantes, et plus largement remettant en cause le rôle et la place de l’église catholique entre le Croyant et Dieu ; publication considérée traditionnellement comme le point de départ de la Réforme.

Quant au jour férié de Toussaint il est un rescapé du concordat de 1801 et des articles additionnels de 1802. La première constitution de notre république avait bien crée un état laïc, mais Napoléon, après des tas de déboires et de difficultés, avait rétabli la prédominance de la religion catholique. «Il me faut un Pape qui rapproche au lieu de diviser ; et qui réconcilie les esprits, les réunisse et les donne au gouvernement sorti de la Révolution pour prix de la protection qu’il en aura obtenue. Et pour cela il me faut le vrai pape : catholique, apostolique et romain, celui qui siège au Vatican. Avec les armées françaises et des égards, j’en serai toujours le maître. Il fera ce que je lui demanderai dans l’intérêt du repos général ; il calmera les esprits, les réunira sous sa main et les placera dans les miennes.» Le 16 juillet (27 messidor an IX), entre 0h et 2h du matin, après de longues heures de discussion, le Cardinal Consalvi, au nom du pape Pie VII, signe avec Joseph Bonaparte (pour le Premier Consul) le Concordat qui restaure la religion catholique en France et abolit la loi de 1795 séparant l’Eglise de l’Etat ; en retour, le Saint Siège reconnait la légitimité de la République. «De toutes choses entreprises par Bonaparte, écrit Châteaubriant, celle qui lui coûta le plus fut indubitablement son Concordat.» En 1905, la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, si durement discutée de part et d’autres ne toucha pas à certaines dispositions de ce Concordat et de l’arrêté du 19 avril 1802 qui instituait la Toussaint comme jour férié. L’article 42 stipule : «Les dispositions légales relatives aux jours actuellement fériés sont maintenues». Il n’y avait alors que quatre jours, Noël, l’Ascension, l’Assomption et la Toussaint. C’est le gouvernement de M. de Freycinet, qui dans sa loi du 8 mars 1886, en pleine querelle religieuse, et surtout dans le cadre des grands mouvements sociaux qui ont marqué la IIIe république, créa, entre autres jours fériés, le lundi de Pâques et le Lundi de Pentecôte. On se demande pose encore aujourd’hui la question du pourquoi de cette décision qui n’a rien de religieux. Sans doute Charles Louis de Freycinet, Président du Conseil, homme de conciliation et de compromis au point qu’on l’avait surnommé «la souris blanche» (il faisait le tampon entre Jules Ferry et Gambetta !) cherchait-il la paix sociale ! Cela valait la peine de rappeler ce point d’histoire. On imagine facilement le tollé qu’entraînerait, notamment dans le monde du travail et auprès des syndicats, la suppression de ce jour férié de Toussaint qui coupe si bien l’activité de ce trimestre et permet vacances et pont ! La Toussaint jour férié, nous appelle à un peu de recul face au débat des jours fériés.
On pourrait faire de même et s’éclairer par l’histoire, en regardant ce qui s’est passé dans les différentes législatures pour l’établissement du dimanche comme jour chômé. Je rappellerai ici simplement que si la liberté de culte était reconnue, le dimanche ne figurait pas parmi les jours de fêtes entraînant le chômage. «Le peuple mange le dimanche. Il doit pouvoir travailler le dimanche» fait-on dire à Napoléon. Ah les leçons de l’histoire !

Je soulignerai encore une question qui reste sans explication, à ma connaissance, pour ce jour de Toussaint : pourquoi le mot est-il écrit sans le «s» à la fin ? Il n’y a qu’en France que c’est ainsi : Todos los Santos en Espagne, Ognissanti en Italie, All saint’s day dans le Royaume Uni.

Après ce petit retour en arrière, un rappel de quelques dates parmi d’autres qui ont profondément marqué notre histoire.

Le 1er Novembre 1414, le concile de Constance met fin au grand schisme d’Occident qui voyait papes et antipapes s’entredéchirer depuis des décennies.

Ce jour, en 1755 c’est le tristement célèbre tremblement de terre de Lisbonne qui fit tant de dégâts. Et c’est le début de l’insurrection algérienne en 1954!

Etienne de la Boétie, humaniste et ami de Montaigne – «parce que c’était lui, parce que c’était moi» - (ça ne vous rappelle rien ?) naît à Sarlat le 1er novembre 1530 ; et Nicolas Boileau naît à paris en ce premier jour du mois de 1636.

Le 5 novembre 1922 Howard Carter découvre le tombeau de Toutankhamon : «de l’or, une montagne en d’or» se serait-il écrié alors, sous le coup de l’émotion.

5 novembre 1956 c’est le début de l’opération aéroportée franco-britannique contre l’Egypte, et l’ "affaire de Suez». Le canal du même nom avait été inauguré le 17 novembre 1869 par l’Empereur Napoléon III et l’Empereur d’Autriche François-Joseph en présence de l’Impératrice Eugénie.

Le 15 novembre 1793 – 26 Brumaire An II – un décret de la convention stipule que tous les français doivent manger le même pain : «la richesse et la pauvreté devant également disparaître du régime de l’égalité, il ne sera plus composé de pain de fleur de farine pour le riche et de pain de son pour le pauvre. Tous les boulangers seront tenus, sous peine d’incarcération, de faire une seule sorte de pain : le Pain de l’Egalité» A quelque chose près on croirait entendre nos ténors politiques !
Il en faut du temps pour que les choses évoluent ! Napoléon, encore lui !, devait tenter de réglementer la taille et le poids du pain : 40 cm et 300 g environ. Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale que se généralisa la baguette appelée aussi flûte ou «petite» selon les régions. D’une longueur de 80 cm et d’un poids de 250g, son prix a été fixé, jusque dans les années 1980, par arrêté préfectoral.

15 novembre 1889 ; le Brésil devient une république et en 1908 le Congo, devient une colonie belge. En 1927, ce 15 novembre, Léon Bronstein alias Trotski est exclu du parti communiste d’URSS. En 1924, impitoyablement il écrit : «Aucun de nous ne veut ou ne peut discuter la volonté du Parti, car le Parti a toujours raison..» Il s’efface devant Staline et s’exile au Mexique où il sera assassiné par un espion à la solde de Staline. Méthode comme une autre pour avoir toujours raison !

Plus proche de nous on s’accorde pour dire que le 15 novembre 1971 est né le microprocesseur qui devait connaître l’évolution que l’on sait.

On fête ce 15 novembre, le très grand, l’immense Albert le Grand, cette si belle figure du Moyen Age, représentatif des «intellectuels» de l’époque, qui enseignait à Paris la théologie et l’œuvre d’Aristote et qui eut pour élève Thomas d’Aquin, «le Bœuf muet de Sicile» tel que le surnommait ses condisciples. Albert les fit taire en leur disant : «les mugissements de ce bœuf retentiront dans le monde entier». Bien que son œuvre ait scandalisé en raison de ses références à la magie et à la doctrine de Platon, il a été proclamé docteur de l’église en 1931.

Le 16 novembre 1700 Louis XIV entérine le testament du Roi d’Espagne et autorise le duc d’Anjou son petit-fils à relever la couronne d’Espagne, Charles II de Habsbourg étant mort le 1er novembre sans héritier.

L’ "Armée blanche" est défaite en 1920 à Sébastopol, défaite qui consacre la victoire des bolcheviques et de Lénine.

Lyautey est né le 17 novembre 1854 à Nancy et le maréchal anglais Montgomery le 17 novembre 1887.

Le 21 novembre 1783 Pilâtre de Rozier et le marquis d’Arlandès s’envolent au bord d’une montgolfière.

Le 21 novembre 533 Justinien signe la préface d’une extraordinaire compilation de 50 volumes du droit romain, ancêtre de notre code civil.

Jean le Bon, le 21 novembre 1361 réunit définitivement le comté de Toulouse à la couronne. En bon «occitan» vous comprendrez que je sois tenté d’ajouter «hélas !».

1806, ce 21 novembre c’est le début du « Blocus Continental »

Le 24 novembre 1793, c’est l’entrée en vigueur du calendrier révolutionnaire ou républicain. Concrètement cela veut dire que vous ne trouverez aucun document qui soit daté de l’an I de la République qui elle a pourtant bien commencé le 22 septembre 1792. De même il n’y a aucun document daté entre le 5 et le 14 octobre 1582 puisque ces jours ont été tout simplement rayés du calendrier au moment de la mise en place du calendrier grégorien.

Saint Martin le 11 novembre ou Sainte Cécile le 21 et Sainte Catherine le 25 sont des fêtes trop connues pour que j’en parle cette fois. Je dois quand même souligner, par devoir de mémoire, le 90 ème anniversaire de l’armistice de 1918. De cela aussi vos journaux, les radios et tous autres médias vont largement nous ressasser.

Par contre, vous entendrez très peu parler de la lune qui pourtant reste bien fidèle à ses phases d’influence et nous en donne encore la preuve, depuis deux jours.
Depuis la nouvelle lune du 29 octobre, le froid pointe son nez. Après de grosses pluies notamment sur nos Cévennes gardoises, ce qui n’a rien de surprenant en ces périodes, le temps a bien changé avec la nouvelle lune, comme presque chaque fois cette année. Mais s’il fait froid cela n’a rien de nouveau: En 1981, nous pourrions nous en souvenir, le 26 octobre, il a neigé au sud de Paris et dans le Centre avec 4 cm à Orléans et 2cm à Chartres. En 1922 le 29 octobre la neige avait provoqué une catastrophe ferroviaire en Bretagne, en pays Goëlo, à Chatelaudren. Le 31 octobre 1941 la neige était tombée un peu partout avec 5 cm à Paris et à St Etienne. 3 cm de neige à Lille le 1er Novembre 1934 et le 2 novembre 1980, début d’une importante vague de froid. Il fait -10° dans le Nord-Est de notre pays. Et encore le 3 novembre 1966 neige sur les Pays de Loire, le Poitou, le Centre et l’Ile de France. Alors ? je continue.. ? oui je continue surtout de dire qu’en un siècle où tout est noté analysé, inscrit, fiché.. «informatisé»,on perd la mémoire ! Il n’y a que le sensationnel qui fait recette ! La nature est là heureusement pour nous ramener de temps en temps à plus de réalité. Histoire de ne pas perdre la tête et de nous ressaisir, pour prendre un peu de recul avec l’info qu’on nous distille et qu’on nous instille comme un goutte à goutte pernicieux, qui fait de nous des assistés !

Nos vieux dictons, nous laissent prévoir un hiver plus rigoureux : «Si l’arbre d’automne fleurit une seconde fois jusqu’en mai prochain durera le froid». C’est bien ce qu’on a pu observer cette année !
On lit encore : «A la Toussaint le froid revient et met l’hiver en train» et aussi : «Un mois avant, un mois après Noël, le froid est bon et naturel» Par contre les prévisions sont encore plus pessimistes «Autant d’heures de soleil le jour de la Toussaint, autant de semaines à souffler dans tes mains» ou «Telle Toussaint tel Noël» et enfin «Le vent souffle les trois quarts de l’année comme il souffle la veille de la Toussaint»
Pour vous donner un peu de baume au cœur, je me hasarde à prédire un bel «été de la saint Martin» car ce sera la pleine lune le 13. Mais il durera peu et il fera à nouveau mauvais et froid très certainement autour du 27 pour la nouvelle lune.

Comme un homme averti en vaut deux, couvrons nous bien et préparons-nous à affronter le froid de cet hiver qui approche !

Jean Mignot, en ce 30 octobre 2008, c'est-à-dire en ce qui pourrait être le 9 brumaire, jour de l’Alisier !