lundi 31 mars 2008

L'occasion d'une bonne action

Les 5 et 6 avril prochains
de 10 heures à 18 heures,
la communauté Emmaüs de Dunkerque ouvre ses portes pour vous faire découvrir leurs actions et vous propose la vente de meubles anciens, livres, électroménager, jouets, bibelots, vêtements, etc...

Possibilité de se restaurer sur place

L'adresse ?
62 rue de la gare à Grande Synthe
03 28 21 24 88

autoroute A 16 sortie Spycker, prendre direction de la gare et tout droit
sinon, sortie Moulin, la communauté est tout près...

Et maintenant...

Une scène de ménage !

Pour certains, ça manque !








RC Lens - PSG, finale de la Ligue

Etonnant de trouver ici une allusion au foot car ceux qui connaissent le maître des lieux savent ce qu'il pense de ce sport... mais cette fois, il faudrait que nous, flamands, ch'tis et aux boyaux rouges apposions désormais ces pancartes à la limite de nos terres vu le comportement exemplaires des supporters parisiens, fiers d'exhiber leurs banderoles si imaginaives et imagées...


Une génération seulement après la Grande Guerre et la France se retrouve sous le joug. Les Allemands, ici des batteries de DCA de la Luftwaffe, prennent le temps de flâner dans les rues de Calais...

Les villes s'ouvrent bien avant la Grande Guerre comme à Lille où l'on ébrèche le rempart pour percer le boulevard Carnot et laisser passer le tram...




Les Allemands photographiaient leurs "exploits" tout au long de la Grande Guerre, laissant ainsi de nombreux témoignages de l'âpreté des combats comme les ruines de l'église du Wez-Macquart...


Le Christ des Tranchées à Neuve-Chapelle... certainement une des plus célèbres images de la grande guerre chez nous... et si parlante devant la fin de la civilisation...

Moins de dix ans après la fin de la dernière guerre, Dunkerque peine encore à se relever de ses ruines, les vastes barres du centre ville ne sont pas encore sorties de terre, le lycée Jean Bart (inauguré en 1958) n'est pas encore dressé à la place des anciennes casernes du 110e Régiment d'Infanterie et la Place Jean Bart est encore encombrée de baraquements de dominent les ruines du Nord Maritime. D'ailleurs, la guerite surmonte encore le beffroi qui servit tant d'années de tour de guet.

dimanche 30 mars 2008

Son bombardier y avait été abattu en 1944, le soldat canadien de retour à Verchocq

Le 13 juin 1944, un bombardier canadien touché par l’aviation allemande s’écrase à Verchocq (Montreuillois).
Sur les sept aviateurs, quatre trouvent la mort.
Parmi les trois survivants, Keith Patrick trouve refuge dans la ferme des Hochart. Ses camarades et lui seront cachés trois mois, à Renty et Rumilly. Jusqu’à vendredi, Keith Patrick n’était jamais revenu sur les lieux de la tragédie.
Il avait 25 ans à l’époque, il en a 89 aujourd’hui. Le soldat canadien Keith Patrick n’était jamais revenu à Verchocq depuis 1944. «Il m’a fallu tout ce temps pour digérer tout ce qui s’est passé cette nuit-là», explique-t-il sobrement.
Le 13 juin 1944, l’Hallifax III dans lequel il était opérateur radio était parti pour bombarder la gare d’Arras. Au retour, il est pris en chasse par l’aviation allemande.Le bombardier est touché sur les hauteurs de Verchocq et s’écrase par le plus pur des hasards sur une batterie de DCA allemande qui se trouvait là. Keith Patrick, «Bunny» Wilson et Patrick Folton parviennent à sauter en parachute. Les quatre autres membres de l’équipage sont morts.
Blessé, Keith Patrick rampa à travers champs, évitant les patrouilles allemandes et finit par frapper à la porte d’une ferme. Bonne pioche, c’est celle des Hochart, une famille estimée dans le secteur. Charles Hochart ne réfléchit pas longtemps. Au petit matin, Keith Patrick est caché dans une carriole conduite par François Issac et Louis Hochart qui prend la direction de Renty où Charles Hochart connaît des résistants. Il s’agit de la famille Fillerin. Le père et la mère ont été déportés en 1943. Mais leurs enfants cacheront l’aviateur, jusqu’à ce que les troupes de libération arrivent en septembre 1944. Ses compagnons seront cachés eux aussi à Rumilly.
Après la guerre, Keith Patrick est retourné au Canada, travaillant pour le compte d’une grande aciérie mais il est resté en contact avec les Hochart et les Fillerin et avec ses compagnons d’armes. Il correspond toujours avec Folton. «Bunny» Wilson est décédé.

«Plus que du courage»
Mais Keith Patrick n’avait jamais osé revenir sur les lieux, jusqu’à vendredi. Il a fini par répondre à l’invitation de la petite-fille de Charles Hochart, qui était venu lui rendre visite, il y a dix ans au Canada. Et Verchocq s’est mis sur son trente et un pour le recevoir. Keith Patrick est revenu sur les lieux où son avion s’est écrasé. Il a revu la ferme des Hochart et des Fillerin. «Tout est remonté d’un coup, j’ai été submergé par l’émotion», raconte le vieil homme qui n’en finit pas, dans la salle des fêtes où une réception a été organisée en son honneur, de remercier tous les membres des familles Hochart et Fillerin. «Ce qu’ils ont fait, c’est plus que du courage.»
Il a aussi pu revoir les vestiges de son avion, exposé à la Coupole d’Helfaut. Hier, il s’est recueilli sur la tombe de ses camarades d’équipage enterrés au cimetière militaire de Leubringhen. Ensuite, il ira dans le Périgord, voir les descendants de la famille Fillerin. Un long voyage que Keith Patrick se devait de faire au soir de sa vie, «pour remercier ceux qui m’ont aidé. Je ne sais pas si je vais revenir, mais tous ceux qui se trouvent dans cette salle des fêtes de Verchocq doivent savoir qu’ils trouveront toujours la porte ouverte chez moi, à Kitchener, au Canada.»
• FABRICE LEVIEL

in LA VOIX DU NORD, édition régionale du 30 mars 2008

samedi 29 mars 2008

une date à retenir : le rata du poilu au fort de Leveau à Feignies


Incontournable, un grand moment pour les amateurs d'histoire et les amoureux de la convivialité nordiste...

dimanche 23 mars 2008

Février et mars: du jamais-vu ?

Je gardais l'article de notre ami Jean Mignot sous le coude mais comme hier soir il a neigé sur le littoral dunkerquois et que cette mince couche d'albâtre est restée sur certains toits et certains pare-brises, je ne résiste pas à la livrer maintenant...

Février 2008 a été particulièrement doux… c’est un constat que nous avons tous fait. Est-ce si exceptionnel ?

Si février a laissé dans nos mémoires le fameux «hiver 54» durant lequel l’Abbé Pierre a lancé son fameux appel et si dans le Midi nous gardons un si mauvais souvenir de février 1956 qui fit geler les oliviers… on oublie vite... !
On oublie que le gel de 1956 est dû au fait que la veille il avait fait 17 à 18 ° et que le temps doux de la fin janvier avait fait se développer la nature plus tôt que de saison. La sève des arbres était montée et dans la nuit du 2 février, elle a gelé à -18°. Cette nuit là : "on entendit les oliviers pleurer !». Sous l’effet du gel de leur sève, les troncs des oliviers se fendaient en craquant... en pleurant !

Pourtant le 5 février 1926 il avait fait une douceur printanière pendant une semaine. 25° à Pau, 20° presque partout. Ce n’est pas nouveau qu’il fasse doux en février comme ça a été le cas cette année.

15 février 1958, c’est presque l’été. 25 ° à Biarritz ; 20° à Paris où les lilas sont en fleurs.
18 février 1950, temps superbe sur toute la France avec plus de 20+ sur de nombreuses régions.
Bien plus près de nous, le 24 février 1990 les arbres sont en fleurs. On se baigne à Biarritz où il fait 26°. La sécheresse provoque des incendies en Ariège.
26 février 1994 journée d’été. Plus de 27° à Biarritz et 22° dans le Centre.
29 février 1960 records de chaleur. C’est pratiquement la canicule près des Pyrénées avec 31 °.

Dans la série des plus chauds ou des plus froids, je pourrais donner ici autant d’exemples en donnant des dates d’autres records de froid pendant ce même mois.

Comme cette année, le dimanche 1er mars mais en 1959, est un dimanche printanier. Les terrasses des cafés, à Paris, sont envahies de clients. A Dieppe on se baigne.
Mais le 4 mars 1970, une brutale tempête de neige paralyse le Nord de la France (15 cm à Paris).
5 et 6 mars 1971 il gèle partout en France. – 10° à Cannes, -18° à Luxeuil. En Corse 50 villages sont isolés par la neige.
Tempête de neige sur le Poitou et en Roussillon le 9 mars 1964.
12 mars 1958 neige ; 19 mars 1980 neige ; 20 mars 1975 équipements de neige nécessaire pour circuler en région parisienne…Ouragan le 13 mars 1967 et en 1940 un autre ouragan avait fait s’effondrer le clocher de l’église d’Auteuil.

A contrario le 16 mars 1961 c’est l’été avant l’heure. Le 17 mars 1990 la nature est en avance partout. 20° sur toute la France. 24° à Paris.
Déjà en 1929 le 18 mars on avait noté une vague de chaleur qui devait durer jusqu’à la fin du mois et le 21 mars 1990 une vraie canicule dans le Sud et sur la côte basque. Records de chaleur le 25 mars 1955 avec 31° à Pau.
25° dans le Sud-Ouest le 26 mars 1989 et la chaleur avait envahit toute la France le 28 mars 1968, même vague de chaleur qu’à la même époque en 1946. Mais dégâts considérables à Béziers en 1928 le 31 mars sous une violente tempête alors que le 30 mars 1975 les départs en vacances se font sous des giboulées de neige…

Alors : du jamais vu ? pourquoi cette ignorance et ce silence des médias et des spécialistes de la météo sur des constats pourtant récents dont je pourrais allonger la liste car on les trouve facilement, dans toute sorte d’ouvrage sérieux ou sur le net. Pourquoi vouloir tout mettre sur le dérèglement de notre planète et les atteintes à la couche d’ozone ?
Certes nos comportements en matière de protection de la nature, sont à risques et il ne faudrait pas que cette explication vienne s’opposer aux efforts déployés pour se battre pour elle.

Mais on ne peut pas expliquer les changements de temps et les sautes d’humeur de février ou de mars uniquement par ce dérèglement. Ou alors il faudrait que l’on m’explique la multitude de proverbes et de dictons du temps, qui TOUS, nous parlent tant du bon que de mauvais, et qui TOUS, nous alertent sur les changements subits dont il faut se méfier en ces semaines perturbées par l’approche de l’équinoxe.

Ils prouvent tous que nos ancêtres avaient observé longuement des changements tels ceux dont je viens d’en souligner quelques-uns.
« Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour !»
Alors restons prudents «en mars, vent ou pluie, que chacun vielle sur lui !»
A Diou sias !

Jean Mignot le 4 mars 2008
Domaine de Cruviers-Larnac
Route de Saint Ambroix
30700 Uzès

Li vaquerieu en 2008

Au moment où j’écris ces lignes, les prévisions de divers services météorologiques prévoient un retour du mauvais temps pour les derniers jours de ce mois de mars 2008, avec des températures voisinant le zéro et même largement au dessous. On peut donc s’attendre, une fois de plus, à ce que nos médias nous servent du «jamais vu !» ou «record de température» ou «nouvelle offensive du froid» et autres termes usant abusivement de toutes sortes de superlatifs alors que ce n’est pas si nouveau que ça qu’il fasse mauvais à la fin du mois de mars.

Je vous l’ai annoncé dans une de mes chroniques. Ces jours redoutés de la fin mars ont même donné naissance à une vieille légende que l’on retrouve avec des versions très proches, dans la quasi-totalité des pays d’Europe, tout particulièrement dans tous les pays méditerranéens mais aussi en Europe centrale et il semblerait aussi dans les pays scandinaves.

Si cette légende que je vais vous conter a pris naissance il y a au moins quelques centaines d’années sinon bien plus, c’est bien parce que des faits semblables à ce qui va se passer se sont déjà produits. Il ne faudra pas cette fois encore mettre cela sur le compte du dérèglement du système qui régit notre planète ! Bien sûr, il n’est pas question dans mon propos de dénier nos façons de faire non respectueuses de la nature, et polluantes au point d’attaquer sérieusement la couche d’ozone. Ne mélangeons pas tout, mais observons Dame Nature. Respectons-la et sachons regarder les leçons qu’elle nous donne comme celle des «jours d’emprunts» ou «jours de la vieille» ou «jours de la vache» ou «li vaquerieu».

Je fais remarquer simplement que si déjà nous croyons voir le printemps bien installé chez nous, et si nos Mr ou Mmes «Météo» des petits écrans ne veulent voir pas plus loin qu’à quatre ou 5 jours, l’EDF, bien informée, elle, nous réserve ces jours «rouges» des tarifs «Tempo» ou «EjP» pour la dernière semaine de mars. Tiens donc !

«Ce que mars couve, on ne le sait qu’après son trente et unième jour» nous dit un vieux dicton. Ou encore : «Soit au commencement, soit à la fin, mars montrera son venin». En pays d’Oc on dit «Mars marsejo» ce qui veut bien dire : mars fait son temps de mars, c'est-à-dire mars n’en fait qu’à sa tête ! Rien de sûr. Mars est capricieux.

Alors cette légende la voici dans une version adaptée par mes soins, selon ce dont j’ai souvenir lointain de ce que j’ai entendu dans mes Cévennes. Une étude plus approfondie des différentes versions serait un bon sujet pour des étudiants d’écoles spécialisées. Ceux qui sont intéressés peuvent se procurer l’ouvrage : «les jours de la vieille» de Marcelle Delpastre et Albert Pestour édité par la Société d’études historiques et archéologiques de la moyenne Corrèze, à Tulle en 1961.
«La vieille» prend une signification météorologique. En Provence elle représente souvent la nature.
Le journal local «le Républicain d’Uzès» qui se situait autrement que l’actuelle publication et publiait des textes sur les histoires et traditions locales, avait donné dans ses pages, il y a une trentaine d’années, la version la plus proche de celle que je connais par tradition orale et qui est aussi la version de Frédéric Mistral qui dans «Mireille» écrit sur ces jours des mars «e li jour negre de la vaco»


Une vielle dame, s’étant gaussée d’un hiver bien peu rigoureux, avait perdu son troupeau de brebis, à cause des assauts du mauvais temps, par périodes de rafales brusques et imprévues, que rappellent à notre mémoire quelques vieux dictons bien connus de nos Anciens.
Elle ne se découragea pas pour autant et remplaça son troupeau par autant de vaches plus robustes, pensait-elle…
Le mois de mars fut favorable à son élevage et elle n’avait qu’à s’en féliciter. A la lumière de l’expérience elle eût dû en rester là. Elle eut la sottise de dire : « En escapan de mars e de marséu, aï escapa mi vaco e mi vedéu. »,
(En échappant à mars et à ses giboulées J’ai sauvé mes vaches et mes veaux). Fâché d’une telle ingratitude, le mois de mars va trouver son voisin : « «Abriéu, n’aï plus que tres jour, presto-m’en quatre li vaco de la vieio faren batre.». (Avril, je n’ai plus que trois jours, prête-m’en quatre, les vaches de la vieille nous ferons battre= mourir). Avec l’accord d’avril, une gelée tardive tua la végétation et cette fois encore la vieille perdit son troupeau.



Je peux citer quelques variantes, tout en invitant ceux qui parmi vous connaîtraient d’autres versions à me les faire parvenir, ce qui serait certainement très intéressant pour notre mémoire commune.

Dans un vieil hameau de Provence, après un hiver peu rigoureux, une vieille se moqua du mois de février parce que celui-ci n’avait pas été très rude. Comme en cette année 2008. Le mois de février en fut très fâché. Il demanda au mois de mars de bien vouloir lui prêter trois jours. Souvenons-nous que février, même avec son 29ème jour de complément, improprement appelé «bissextile» - je vous ai expliqué pourquoi - est le plus court de tous les mois de l’année. Alors se leva un mistral fou qui emporta tout sur son passage. Il fit froid. Le troupeau de brebis – les bédigues- de la vieille moururent. Elle se lamenta quelques jours puis décida d’acheter des vaches car elle pensait qu’elles résisteraient mieux au mauvais temps. Vers la fin du mois de mars, il faisait beau, les arbres fruitiers avaient déjà fleuri, les rosiers commençaient à ouvrir leurs boutons, Pâques était là, l’équinoxe était passée, le printemps était là. La vieille dansait de joie pensant avoir sauvé vaches et veaux. Mars se vexa et voyant que le mois allait se terminer sans qu’il ait pu faire périr les vaches de la vieille, il se retourna vers son voisin avril et lui demanda de lui prêtre quatre jours. Des gelées survinrent et brûlèrent la végétation. Les vaches périrent. Ainsi, soit durant les derniers jours de février, soit les trois premiers jours de mars ou pendant les derniers jours de ce mois ou encore au début du mois d’avril on peut encore entendre, dans les campagnes de nos pays d’Oc, les lamentations de la vieille, portées par le fort vent qui souffle alors.

L’hiver se rappelle à nous en nous disant qu’il peut être tardivement très rude, même si nous avançons tranquillement vers le printemps.

Selon certaines versions, la vieille sortant trop tôt son troupeau de l’étable, voit celui-ci pétrifié. D’autres versions disent que c’est la vieille elle-même qui est pétrifiée comme chez les Aït Ouaran qui disent que les mégalithes du Mont Buiblan, ou le mont lui-même, au sud de Taza, au Maroc, sont la vieille pétrifiée au milieu de son troupeau.

A Fez, chez les Hayaina, on parle d’une vieille enlevée avec son troupeau de chèvres par un torrent en crue. Selon les lieux on trouve en effet des variantes sur le bétail : moutons et brebis, chèvres ou vaches. Ou même d’une seule vache et de son veau. Chez les Seksawa, plus au sud du Maroc, on dit que la vieille fit tondre son troupeau trop tôt croyant le froid fini, ce qui contribua à faire périr les moutons. Chez les Ntifa on parle pour ces jours de fin mars du «jour de la Chèvre».

D’autres légendes courent sur ce thème en Italie, en Espagne, en Grèce et chez les Serbes, en Roumanie et en Bulgarie, et dans bien d’autres lieux.
Des versions différentes sont transmises de bouche à oreille avec parfois des versions plus drôles ou plus grivoises. Je m’en tiendrai aux quelques références données.
Ce qu’il faut retenir, c’est que la nature n’a pas fini de nous surprendre. Qu’il faut la respecter, sinon elle sait nous rappeler à l’ordre.

Quant aux savants et météorologues et autres astronomes, ils pourraient fort bien nous expliquer, sur la base de leurs observations très précises, que le positionnement de la terre dans sa course autour du soleil, ou de la lune dans sa course autour de la terre et la situation de tout cela dans le cosmos planétaire présentent des coïncidences, attestées par des proverbes, dictons ou légendes qui pourraient permettre de dire que tous les éléments sont rassemblés pour que l’on puisse dire, avec peu de chances de se tromper, le temps qu’il va faire. En tous cas ne pas ignorer ces phénomènes et leurs influences. Tout juste si on évoque vaguement les saints de glace ou la saint Médard, à peine la lune rousse ! Je reviendrai sur ces points incontournables de notre calendrier dans mes prochaines chroniques.

Je relève simplement, à l’heure qu’il est et au moment où j’écris, que l’on nous annonce une chute brutale de température pour la fin de cette semaine.
Voyez plutôt : selon les prévisions du site «météo consult» il devrait faire -1° le samedi 22 mars à Uzès et le dimanche 23 et -3° le lundi de Pâques. La température sera presque tous les jours de la semaine au dessous de zéro, vers 8h du matin et ce jusqu’au 31 mars. A Paris, mais Paris ce n’est pas la France... il fera - 3° le jour de Pâques et – 1° le lendemain avec ensuite des températures, toujours vers 8h du matin, oscillant entre + 3° et + 1 degré. On devrait enregistrer -5° à Strasbourg le 23 mars et - 3° le 30 mars. Il fera + 3° à Brest le 23 et le même jour - 1° à Bordeaux. Sur Bourges on enregistrer – 2° le 23 et – 3° le 30, et sur Lyon - 3° le 23, - 2° le 24 et - 1° le 30.

Ces prévisions peuvent évoluer sensiblement. Mais ce qu’on peut affirmer c’est que tous ces derniers jours de mars il fera froid. Le présentateur du journal télévisé annonce aujourd’hui une chute des températures jusqu’à dimanche. Mais cela continuera jusqu’à la fin du mois.

Il nous faut prévoir en fonction de ces prévisions et maintenir les protections sur les plantes fragiles et surtout protéger les fruitiers qui ont déjà fleuri. En espérant que pour protéger leurs arbres du gel, les agriculteurs ne vont pas allumer en bordure des champs les vieux pneus qui y sont entassés en prévision des gels. Si on en voit de moins en moins on en voit encore !

Car «si l’hiver ne janvroie, si février ne févroie, mars vient que ne laisse rien» dit-on en Eure et Loir. C'est-à-dire que janvier se doit d’être froid et février pluvieux, sinon les effets de l’hiver surgiront en mars, anéantissant toutes les promesses de récolte.

Et il faudra s’attendre à des attaques semblables de mauvais temps, avec des risques multipliés, pour la prochaine «lune rousse» qui doit commencer le 6 avril pour se terminer le 5 mai avec sa litanie de «saint Cavaliers» et de «saints de Glace».

Prudence !
A Diou sias !


Jean Mignot
18 mars 2008
Domaine de Cruviers-Larnac
Route de Saint Ambroix
30700 Uzès

Envieux de sa liberté, je le regarde s'éloigner à tire-d'ailes...

A plonger les racines dans le ciel...

Les murs, les portes ont parfois de drôles de discours... Et vous, qu'y voyez vous ?

Et sur le pot, la mémoire reste...

Depuis des lustres, une coque de bois soutenue par des étais repose sur le quai près de Jokelson. Une autre image du gâchis culturel dunkerquois car l'on sait que ce modeste bateau de pêche a participé à de nombreuses campagnes, certains disent même qu'il a fait partie de l'escadre de l'opération Dynamo, qu'il est le dernier de ce type en France et pourtant, même s'il est désormais incapable de naviguer vu l'état de la coque, rien n'est fait pour le restaurer, le mettre en valeur et le poser comme d'autres dans le voisinage du Musée Portuaire.. Il est vrai qu'avec 18 derniers patrons-pêcheurs, le lobby des laboureurs de la mer n'est pas assez puissant... Tout comme les marins qui ont échoué à faire prendre en compte l'histoire navale militaire de la cité de Jean Bart... Hors des dockers et de Jean Bart, point de salut...

Désormais, l'étrave ne fend plus que les vents...


Finies les courses, les campagnes de pêches, elle n'est plus qu'une dépouille qui git sur le quai à deux pas du Jokelson.


Loin des flots, il ne reste plus qu'un squelette à peine couvert par le bordage.


calé sur des tains, la vénérabl épave subit les outrages du temps loin du coeur de la cité portuaire.


Voilà la récompense dunkerquoise aux bons et loyaux services. Un temps chantier d'insertion, le vieux Dyck n'a pas échappé aux arracheurs... contrairement au Sandettie, il a pris de l'âge, est resté à quai, il a été squatté, vandalisé au point de devoir souder toutes les ouvertures et finalement, plutôt que de le hisser hors de leau pour le préserver, plutôt que de le restaurer, on l'a laissé pourrir et finalement, on l'achève...


Ne restent plus que les ombres du passé pour jouer sur la coque désormais vide. Fin d'une histoire, le dernier bateau-feu a vécu et attend la mort dans une lente agonie.


On savait que le vieux Dyck ne prendrait plus jamais le large mais sa proue reste désespérement tournée vers le Large, comme si il appelait à une mort plus digne que d'être massacré par les chalumeaux et les pelleteuses.

jeudi 20 mars 2008

Je suis un dangereux terroriste !

Attention, je suis dangereux terroriste, pire, je fais dans l'espionnage économique... Sérieux? oui ! Je m'explique... Hier,enfin un peu de soleil, je baguenaude dans Dunkerque... A force, j'en connais tous les recoins, même les plus anodins... Décidé à aller jeter un oeil à ce qui reste du Dyck dont un ami m'avait dit qu'on le dépeçait littéralement à la pelleteuse (conception de la sauvegarde du patrimoine propre à Dunkerque, on laisse se dégrader et après on jette), je passe par le centre Marine qui occupe la place Wilson... quelques phtos de mannequin faites, on ne me dite rien, je me rends sur les darses et au retour, dans le centre commercial, je vois un mannequin dont la pose m'amuse, je vise, je shoote et là, deux gorilles me tombent dessus. S'ensuit un moment de pur irréalisme digne des Monthy Python.
- vous n'avez pas le droit de faire des photos
- je sais, il y a un droit sur le batiment qui le protège mais je photographie le mannequin
- oui mais vous photographiez la vitrine!
- oui mais pas le batiment, je sais qu'ici on n'a pas le droit
- vous devez effacer vos photos parce que vous n'avez pas le droit, la vitrine fait partie du magasin
- bof, on ne voit même pas le montant de la vitrine
- oui mais l y a un droit sur l'agencement des vitrines
- peut-être mais je ne photographie que la tête du mannequin
- vous n'avez pas demandé l'autorisation
- personne ne m'a rien dit alors que je suis devant la vitrine
- si vous voulez, on peut aller voir le chef au PC

De guerre lasse j'ai effacé les photos et suis parti, m'en fous, il y a des endroits plus accueillants à Dunkerque... N'empêche, quand il y a des agressions dans le périmètres, interviennent ils si vite? Put... qu'est ce que je risque gros quand je photographie la Porte de Berry que l'architecte a "mis en valeur" en collant son hangar à trois mètres d'elle. A la prochaine photo, préparez les oranges à m'apporter à la Centrale de Loos... Très fort cet architecte, il dessine et créé jusqu'aux mannequins des vitrines et conçoit même les étiquettes des marchandises... L'homme universel qui nous manquait et le début de la dictature... Franchement à deux sur ma tronche, ça m'a rappelé les banlieues les plus chaudes !
Soyez assurés, les gars, je ne suis plus prêt de dépenser une tune dans votre centre commercial, comme ça je ne risquerai pas les mises en inculpation pour viol du droit à l'image des mannequins de celluloïd ...

vendredi 14 mars 2008


Moment d'émotion devant une relique de la dernière guerre pieusement conservée au musée du fort de Leveau à Feignies. Dans la salle réservée au pilote américain Patton, dont les restes ont été retrouvés à La Longueville. Si les autorités américaines ont laissé les restes du P51D, ils n'ont pas emmené le parachute qui était replié sous le corps qui a laissé sur la soie ses propres traces, faisant de lui un saint-suaire laïque...

Dans le calme, une évocation des gourbis rappelle la dureté de la vie des poilus, au moment où, en France, il n'en reste plus...

Posé dans une salle du Fort de Leveau à Feignies, un crapouillot monte la garde derrière ses sacs de sables (plus loin, dans une gourbi reconstitué, un autre est mis en situation). L'intérêt est surtout d'en voir deux beaux exemples complets...

Vestige méconnu des promeneurs qui arpentent le Quesnoy, une caserne Séré de Rivières s'abrite au coeur d'un bastion construit deux siècles plus tôt.

L'arrondi du bastion en oreillon, agrémenté des faces des boutisses grises sur le mur rouge, dégage une impression de puissance tranquille.


Au fond des douves du Quesnoy, les racines ancrées dans la cunette, les saules têtard rappellent que la première défense est... l'eau.

Avec le temps, les briques de parement disparaissent de la muraille, dévoilant plus encore les boutisses de grès qui rythment l'enceinte de briques rouges.


Dégagées pendant les restaurations de l'enceinte quercitaine, une tour d'artillerie et ses canonnières se découvre, débarassée de sa gangue de briques alors que les murs de Vauban les cachaient à la vue.

Sous le ciel gris, chargé de pluie, les demi-lunes du Quesnoy semblent presque être une muraille infranchissable.

jeudi 13 mars 2008

Briques et eaux pour protéger la cité du Quesnoy.

Déjà les premières fleurs ornent de rares arbres telles des couronnes argentées sur les talus du Quesnoy.


Et les arbres qui peinent à se couvrir à l'approche du printemps donnent plus de relief aux hauts murs de la cité quercitaine.


Dans les eaux de la cunette qui cerne Le Quesnoy, un cygne, seul, baguenaude.

Et les eaux paresseuses, frémissantes sous le vent, serpentent au pied de la muraille du Quesnoy.

mardi 11 mars 2008

Uniformes et symboles militaires épinglés au musée des Canonniers

La salle Sainte-Barbe du musée des Canonniers abrite actuellement une exposition temporaire sur le thème des uniformes et symboles militaires. Cette exposition réunit des pièces issues du fonds muséographique du musée, mais aussi de la remarquable collection privée d’insignes régimentaires du lieutenant-colonel Didier Debray, commissaire de l’exposition et guide passionné.

De nombreuses personnalités civiles et militaires ont assisté, jeudi soir, au vernissage de la nouvelle exposition temporaire du musée des Canonniers. Elles étaient accueillies par le colonel Jean-Marie Lesaffre, président de l’institution du BCSL (Bataillon des canonniers sédentaires de Lille créé en 1483), Marc Bodiot, qui représentait Martine Aubry, le général Jean-Paul Monfort, gouverneur de Lille, et Michel Taeckens, le conservateur du musée.

Un portrait daté de 1635
Les visiteurs ont pu admirer de nombreuses pièces fort intéressantes, réparties en deux salles, sous le regard du connétable de la Confrérie de dame Sainte-Barbe, patronne des artilleurs, sapeurs et mineurs.
Daté de 1635, ce portrait représente maître Nicolas Durand en tenue de cérémonie bleue et écarlate de l’artillerie, assortie d’une lance, apanage des officiers (les sous-officiers étant armés d’hallebardes). Dans les vitrines, fourragères et aiguillettes, boutons, ceinturons, insignes, uniformes et hausse-cols témoignent de l’évolution des grades et des emblèmes du BCLS à travers les régimes de ces derniers siècles. •
C. D.-C. (CLP)

in LA VOIX DU NORD, édition de Lille du 11 mars 2008

> Uniformes et symboles militaires, jusqu’au 20 mars dans la salle Sainte-Barbe du musée des Canonniers, 44, rue des Canonniers. Du lundi au samedi, de 14 h à 18 h

samedi 8 mars 2008

en passant hier par le cinéma de Dunkerque

Ma réunion d'hier soir terminée, je pars traîner ma misère jusqu'au centre commercial où se trouve le cinéma de Dunkerque, histoire de dîner en ville, ne pas avoir à me taper le replissage du lave-vaisselle et me repaître du spectacle offert par la beauté d'une des blondes serveuses du restaurant où j'ai mes habitudes... de fait, passage obligé devant les caisses du cinéma où la file d'attente est toujours aussi conséquente. La vitrine arbore une affichette "séances tout sauf les ch'tis"...
Voilà qui va rendre la tâche compliquée pour les producteurs des autres films... et qui, comme toujours, n'offrira malgré tout aucune récompense au film, son réalisateur et ses acteurs au moment des Césars... La comédie en France est chose trop sérieuse pour être confiée aux comiques, même forts d'un succès populaire qui explose les records... En tout cas, et c'est rare chez moi pour ce genre de films (je suis un fervent amoureux de "Vos gueules les mouettes" et des "tontons flingueurs"), je suis conquis !

Journée internationale de la Femme...

Encore heureux que Ratman nous protège des mégères...

18 juin 1940, alors que De gaulle s'apprête à lancer son appel le soir sur la BBC, les soldats allemands profitent du soleil sur la plage d'Ostduinkerk, saluant le passage d'un hydravion de la Luftwaffe en maraude.

Vestiges de la Campagne de France, des épaves gisent à l'écart d'un terrain désormais tenu par les Allemands, dérisoires reliques d'une lutte acharnée.

Sur un terrain du littoral Nord, un bombardier allemand, Heinkel He 111 attend de partir en mission, de lourdes charges collées au ventre...


Entre Dunkerque et Boulogne, vraisemblablement à Marck, un Heinkel He 111 atterrit en douceur, sur de la puissance de ses deux moteurs.

Le bon saint-Eloi

Une procession d’enfants, une comptine, un restaurant connu en ville qui portait son nom et surtout une église… St-Eloi est un familier des Dunkerquois mais qui était-il réellement ?

Eligius est né vers 588 dans le Limousin dans une riche famille de paysans gallo-romains. Ses goûts et ses aptitudes le portent vers les métiers de l’orfèvrerie où il se distingue presque immédiatement par son habileté et son honnêteté : ne réussit pas le miracle de faire deux sièges d’or pour le Roi Clotaire II avec ce qui était nécessaire pour n’en faire qu’un, sans frauder, sans voler ? On lui doit aussi les bas-reliefs du tombeau de Saint-Germain, Evêque de Paris. Bien vite, il devient conseiller du Roi puis de son successeur Dagobert Ier. C’est ainsi qu’il entreprend pour lui une réforme profonde de la monnaie. Infatigable serviteur du roi, il passe son temps à œuvrer pour les pauvres, les esclaves qu’il rachète. C’est qu’il professe que Dieu a fait les pauvres pour que les riches puissent racheter leurs pêchés… Les détails de sa vie sont connus grâce à son ami Dadon, rencontré à la cour, future Saint-Ouen et évêque de Rouen.

Il est un fondateur inlassable de monastères, d’hommes comme de femmes. Pour Solignac, près de Limoges, il demande des terres à Dagobert en arguant qu’il y construira là une échelle pour qu’eux deux puissent monter au ciel. On lui attribue aussi la fondation du monastère du Mont Saint-Eloi, près d’Arras et dont les ruines sont aujourd’hui un vaste mémorial des combats de la Grande Guerre. Pour le Roi, il exécute aussi des missions délicates comme obtenir la soumission de Judicaël, le roi des Bretons en 636.


Au service de Dieu
A la mort de Dagobert, encore laïque, il est élu évêque de Noyon en 641 puis entre dans la cléricature. Il devient alors un infatigable prédicateur qui évangélise les Flandres et les Pays-Bas. Et surtout on lui attribue la fondation d’une petite église dans les dunes de Flandre ainsi que la conversion d’un terrible géant, Allowyn, qui devient le reuze, protecteur de Dunkerque… On dit de lui qu’il courait derrière les païens avec une croix en or en vociférant des mots en latin pour les distraire. Finalement, il décède le 1 décembre 660 à Noyon où reposent ses reliques, à l’exception d’un bras qui est transféré en 1212 à Paris. De fait, il est fêté deux fois l’an, une fois en hiver le 1er décembre, une autre en été le 25 juin…
Orfèvrerie hors-pair, l’on fit de lui le patron de tous ceux qui manient le marteau… Ainsi, il protège les orfèvres, les batteurs d’or, les serruriers, les forgerons, les maréchaux-ferrants, les métallurgistes, les taillandiers (qui fabriquent les outils pour les précédents) et les maquignons à la faveur d’un miracle : alors qu’il ferrait un cheval rétif, il préféra lui couper une patte pour mieux travailler et la rajusta sans difficultés. On lui doit la plus vieille association laïque d’Europe : pendant qu’une épidémie de peste ravage Flandres et Artois en 1188, il apparut en songe à deux forgerons qui fondent la Confrérie des Charitables de Béthune qui s’occupe du service des enterrements… Mais sur la côte, n’est-ce pas la balade involontaire de son âne qui recueille tous les suffrages des petits et des grands?

jeudi 6 mars 2008

finalement...


Moi qui n'aime plus trop les contraintes depuis que j'ai recouvré ma liberté, j'ai finalement cédé, je suis allé reservé ma place pour aller voir "Bienvenu chez les ch'tis". J'avoue que 'avais un peu peur mais bon, si en deux semaines, plus de 500.000 entrées ont été enregistrées à Dunkerque, 5.000.000 en France, si le film a explosé Titanic (là je n'ai pas aimé) et Astérix aux Jeux Olympiques, je me suis dit que pour une fois, il serait idiot d'attendre la sortie DVD (le vieil ours que je suis n'aime pas trop la foule)... Moment de pur bonheur, un peu à la Schrek, nous riions tous mais parfois de façon décalée, comprenant plus ou moins vite certaines situations, en fonction de notre connaissance de la région ou de la langue... Fort à parier que "hein'biloute" finisse par remplacer le "casssséééééé" de Brice de Nice.Vraiment, le film est pour moi dans le top5 de mes prochaines commandes de DVD et si le chtiot père Dany fait une souscription, je signe des deux mains... Parfois quelques libertés avec la langue ou les lieux (un coron près de Bergues, warfffff) mais bon, pour amuser le parisien qui ne voit que chez nous des Gueules noires, on peut fermer les yeux... et tous ces lieux communs sur le climat, même pas exagérés... Non franchement, profitez en, allez voir et revoir ce film, ça change des pseudo-élites intellectuelles parisiennes... Et puis, pour une fois qu'un film tourné chez nous ne fait pas dans le Zola, la drogue, la prostitution et le misérabilisme... Ce n'est pas à marquer d'une pierre blanche mais carrèment d'un arc de triomphe... et puis, en regadant, vous verrez même les tableaux de mon talentueux ami Gérard Deligny (à gauche sur la photo).
A bientôt

dimanche 2 mars 2008

Un teilleur de lin flamand à Paris : une tradition au goût du jour

Les Pays de Flandre ont suscité la curiosité dimanche dernier, porte de Versailles à Paris, pour le Salon de l’agriculture. Ses produits du terroir et son sens de la fête ont attiré le public. Comme une autre tradition atypique : le teillage de lin.Le lin est cultivé essentiellement en région normande. Mais elle se retrouve également sur le territoire de la communauté de communes de la Flandre.
Le teilleur de lin Arnaud Van Robaeys avait amené pour l’occasion d’anciennes machines. Ses démonstrations et ses explications pointues ont étonné un public attentif. En effet, le teillage extrait quatre produits du lin. Le principal est la filasse, qui est ensuite transformée en fil pour l’industrie textile.
Puis il y a les étoupes (ou déchets de filasse) qui sont vendus pour la papeterie ou l’industrie automobile. Les graines sont utilisées pour faire de l’huile ou servent d’alimentation pour le bétail. Enfin, les anas (ou paille) sont utilisés pour la confection de panneaux agglomérés.

Écomatériaux
La culture du lin est une spécificité du territoire. En juin, les champs sont «bleus de lin» : même si ce spectacle est réservé aux lève-tôt ! En effet la fleur de lin s’ouvre le matin et les pétales tombent avec le soleil de l’après-midi. Heureusement, la floraison dure plusieurs jours. Les champs se transforment ensuite en milliers de clochettes.Connu pour son textile durable ou ses graines riches en oméga3, le lin vit aujourd’hui l’ère des écomateriaux et des composites. Certaines structures sont entièrement dédiées à la valorisation de cette plante et vendent des «linoproduits» comme des isolants, des granulés de chauffage, du terreau ou de la peinture... Ces nouveaux produits sont réalisés en Flandre dans le cadre du pôle d’excellence rural Excel’Lin.
Le dimanche 15 juin 2008 aura lieu le 5e rallye bleu. Cette manifestation est l’occasion de découvrir en profondeur cette culture méconnue.
> Renseignements : office de tourisme du Pays du Lin, au 03 28 62 53 00.
in LA VOIX DU NORD, édition de Dunkerque du 2 mars 2008

samedi 1 mars 2008



Que n'aurai-je aimé un doux matin calme aujourd'hui pour entrer dans les dernières semaines avant le Printemps plutôt que cette tempête qui fait trembler les vitres de l'appartement, de ce vent qui s'engouffre sous la porte et la pluie qui frappe aux fenêtres...

mars 2008

Pendant longtemps mars fut le premier mois de l’année, en souvenir de Romulus premier roi légendaire de Rome qui se prétendait fils de Mars, dieu de la guerre. C’est donc lui qui nous vaut encore les noms des septième, huitième, neuvième, et dixième mois de notre année.
Commencer l’année à cette époque était bien plus proche de la réalité des saisons et du temps quand approche l’équinoxe de printemps, et que la durée du jour est égale à celle de la nuit, Mars est vraiment le mois qui marque le changement de saison, celui où la nature s’épanouit, même si c’est bien son compagnon, le mois d’avril, qui «ouvre» le renouveau de la nature (du latin aprire : ouvrir) et qui pour d’autres raisons a été à son tour le premier mois de l’année jusque sous Charles IX. J’ai souvent développé ce sujet dans mes chroniques, mais je le soulignerai encore car notre calendrier garde des traces si profondes qui ponctuent notre rythme mensuel des mois saisons, coutumes et traditions, si liés au rythme du soleil et de la lune, sans que nous y prêtions grande attention.

Je suis noble Mars florissant
Très gentil et très vertueux ;
En moy vient bien fructifiant
Car je suis large et plantureux,
Et Karesme le glorieux
Est en mon règne, si je vous dys
Que je suis en mon temps vigoreux
Pour avancer tous mes amys… ;
Grand calendrier des Bergers. 1496

Les rites anciens, issus du paganisme, des cultes ou des mœurs des peuplades, ou du christianisme, ont instauré des fêtes et des célébrations qui ont souvent donné jour à nos vieux dictons sur le temps qu’il fait.

Avec ces trois semaines d’hiver finissant et son unique semaine de printemps où vont s’affronter chaud, soleil, gelées, pluies froides, vents violents, grêle et parfois neige, mars est le mois le plus capricieux de l’année. «Mars qui rit malgré les averses, prépare en secret le printemps».
La vie reprend avec ardeur dans les champs. C’est le mois de la taille des fruitiers et de la vigne : «Taille tôt, taille tard, rien ne vaut la taille de Mars». Mais on taille en lune descendante, donc il vaudra mieux le faire après le 14 mars, comme le recommandent les différents calendriers de jardinage avec la lune.
C’est prudent, car le début mars s’annonce encore froid dans les dix premiers jours alors que nous serions tentés cette année de croire qu’il en est fini de l’hiver.
Donc après le 14, finissez de tailler vos rosiers et vos fruitiers, et terminez la taille de la vigne. Et comme le 16 mars on fête les Rameaux, c’est le meilleur moment pour tailler les oliviers. La taille faite dans ces jours où la lune sera descendante permettra aux jeunes poussent qui sortiront après cette taille de ne plus subir les attaques des gelées matinales de l’hiver, même si les saints de glace sont encore à venir au cours des deux prochains mois, et même si les fameux «jours de la vache» les «vaqueirieu» dont parle Mistral ne sont pas encore passés
La coïncidence du cycle lunaire avec la fête du grand saint Grégoire, le 12 mars, nous vaut ce proverbe : «A la saint Grégoire, taille ta vigne pour boire, et tond le mouton si tu veux m’en croire»
Ce Grégoire élu pape en 590, n’est pas celui qui a donné son nom à notre calendrier. Celui-là fut l’artisan de la grande réforme liturgique chrétienne et le créateur du «chant grégorien».

Les oiseaux migrateurs seront bientôt de retour et on va entendre les premiers chants du coucou et de l’alouette. Les grands dormeurs, hérissons, marmottes, chauves-souris et aussi crapauds, vont se réveiller, et tout ce qui est vivant va participer au renouveau général.

Les sautes d’humeur du temps de ce mois appellent à la prudence : «Ce que mars couve, on le sait après son trente et unième jour.» Ou encore : «Soit au commencement, soit à la fin, mars nous montrera son venin

Le commencement, ce sont les trois premiers jours, appelés «jours de remarque». Ils sont censés présager dans certaines régions le temps à venir : le premier jour le temps de mai, le deuxième jour, le temps d’avril, et le troisième jour, le temps de mars.
Ainsi dit-on : «Pluie au premier mars, pluie au premier mai». En Ille et Vilaine, on trouve ce dicton : «S’il pleut à la saint Aubin, il n’y aura ni foin ni lin», alors qu’en Aquitaine on dit : «A la saint Aubin, c’est du vin quand le buisson goutte au matin» et en Dordogne : «S’il pleut à la saint Aubin, l’eau sera plus chère que le vin».
La pluie en ce début de mois est en général trop précoce, sauf pour les vignerons : «Toujours la saint Aubin nous garde quelque chose en son pépin».
Saint Aubin (469-550) fêté le 1er mars, était un évêque d’Angers qui combattit véhémentement la tradition franque des mariages entre frères et sœurs.

Le 6 mars, pour la sainte Colette, on a coutume de dire : «à la sainte Colette, on voit à vue d’œil, au sureau pousser la feuille» ce qui parait fort bien observé. Tout comme les propriétés de cet arbre qui a des vertus thérapeutiques et éloigne les mouches et les moustiques.

La nouvelle lune se produit à 17h14 (TU) le 7 mars. Ce jour-là, dans certains endroits, on fête Saint Thomas d’Aquin (1228 – 1274) car c’est le jour de sa mort, alors qu’il est inscrit dans nos calendriers «modernisés» au 28 janvier, jour de translation de son corps d’Italie à Toulouse, dans l’église des Jacobins où il repose depuis 1369. A moins qu’on ait confondu avec Thomas Szombathely un célèbre théologien hongrois décédé ce même jour en 1488.
Saint Thomas, Théologien et Philosophe est surnommé «le docteur Angélique». Il enseigna surtout à Paris. Léon XIII le nomma patron des écoles catholiques. Il est aussi le patron des libraires et des éditeurs, des théologiens et des philosophes, des étudiants et des universités. «De Saint Thomas à la Sainte Mathilde ( le 14 mars ) le temps est à la neige souvent». En Guyenne on dit : «Pour la saint Thomas plante tes pommes de terre si tu en as
C’est aussi ce 7 mars la fête de saint Véronique qui marque un tournant dans l’évolution du temps : «A la sainte Véronique, le soleil à l’hiver fait la nique» ou encore «A la sainte Véronique, les marchands de marrons plient boutique
Il est amusant de rappeler que l’étymologie de Véronique vient du grec : vera icon – vraie image. Il ne me semble donc pas abusif de dire que Véronique est un «surnom» donné à une sainte femme qui s’appelait autrement. Elle aurait essuyé le visage de Jésus lors de sa montée au calvaire. Le linge ayant gardé l’empreinte du visage, cette femme est devenue Véronique. Elle est la patronne des lingères. Je n’ai pas recherché le lien avec les passes de «véronique» si belles et si bien connues des aficionados de tauromachie.

Le premier quartier de la lune est à 10h46 le 14 mars et le premier jour de la lune descendante. En Alsace on dit «Pluie de Sainte Mahaut n’est jamais trop tôt». Mathilde dite Mahaud ( morte en 968) était reine de Germanie.

Le 20 mars à 5h 48 nous sommes à l’équinoxe de printemps. Jusqu’en 2043 le printemps astronomique commencera toujours le 20 mars, et en 2044 ce sera le 19 mars, pour la première fois depuis 1796. Remarquons néanmoins qu’en 2011, l’équinoxe tombera le 20 mars à 23h21 ( TU ) soit à nos montres à 0h21 le 21 mars… !

On ne comptait jadis que deux saisons, l’été et l’hiver, puis trois avec le printemps. Les Grecs introduisirent l’automne que les Romains et les Gaulois adoptèrent. Au Moyen-Age, déphasage du calendrier aidant, l’hiver ne commençait qu’à la Chandeleur le 2 février, et le printemps aux «saints de glace» en mai. L’été à l’Assomption le 15 août, et l’automne à la sainte Elisabeth, le 19 novembre. La lune suscitait une grande méfiance. On lui prêtait une grande influence, alors qu’aujourd’hui on ne croit qu’à la «photo satellite». Il suffit de regarder, les phases de la lune sur le calendrier et, dans les jardins, les plantes et les oiseaux, pour dire que nos ancêtres n’avaient pas tout à fait tort. Ce n’est peut-être pas très scientifique ! Encore que le calcul des cycles et phases de la lune relève bien d’autre chose que de la simple observation ! sans parler des marées !

Nous n’oublierons pas le «printemps des poètes» fête d’invention récente, dont les vrais poètes avaient inscrit l’invention dans leurs vers il y a bien longtemps, sans parler des élections de cette année, comme à l’époque où Théophile Gautier écrivait Emaux et Camées. Mars poursuit sa route et nous prépare des lendemains qui chantent, sans parti pris… ! Voyez plutôt :

Tandis qu'à leurs œuvres perversesLes hommes courent haletants,Mars qui rit, malgré les averses,Prépare en secret le printemps.
Voilà une note gaie et pleine d’espoir avec la pleine lune le 21 mars à 18h40 et la fête de Pâques le 23 mars.
Il est rare que Pâques tombe si tôt dans l’année. Les trois dernières fois, ce fut en 1845, 1856 et 1913. La prochaine fois ce sera en 2160 !!!
La courbe de la lune sera à son périgée ( le plus près de la terre c'est-à-dire à 366298 km ) le 10 mars et à son apogée ( à 405092 km de la terre) le 26 mars.
Le 29 mars ce sera le dernier quartier de la lune.

Nous entrerons dans la période de «l’heure d’été» le 30 mars, c'est-à-dire qu’il faut ajouter deux heures depuis 1h ( TU) pour passer à l’heure légale. Pour nous, nous avancerons nos montres de 1 heure seulement puisque nous sommes déjà à une heure d’avance sur le TU ( Temps Universel).
Nous reviendrons à «l’heure d’hiver» le 26 octobre prochain.

La fin de ce mois, ce seront les fameux «Vaqueirieu», les jours de la vache qui sont si redoutés dans le monde paysan et qui sont les trois ou quatre derniers jours du mois, avec une belle histoire qui à elle seule mérite une chronique. Vous lirez celle des années précédentes sur ce sujet.

Il faut s’activer pour les travaux des champs, et cette année encore, les recommandations de nos vieux proverbes pourraient bien convenir et correspondre au cycle lunaire. «Au vingt cinq mars, prés et treilles tu nettoieras, ou la peau du dos y laisseras."
Avec le passage à l’heure d’été, à plus forte raison, plus de veillées ni de travail à la lueur des chandelles : «Le vingt-cinq mars, le compagnon rend la chandelle à son patron.»
Théophile Gautier nous offre une belle conclusion :

Puis, lorsque sa besogne est faite,
Et que son règne va finir,
Au seuil d'avril tournant la tête,
Il dit : "Printemps, tu peux venir !"


Jean Mignot
le 29 février 2008
Domaine de Cruviers-Larnac
Route de Saint Ambroix
30700 Uzès