samedi 29 septembre 2007

par Calais, dans la douce lumière qui baigne les oeuvres du musée

Calais, ville martyre de la dernière guerre, écrasée de bombes, laminée par l'occupation, perdit son musée dans la tourmente de feu et d'acier. Aujourd'hui, un nouveau musée accueille le passant depuis le milieu des années 60. Musée d'art mais aussi musée de la dentelle, cet ouvrage délicat qui fit et fait encore les riches heures de la cité... Il fallait bien un écrin pour les oeuvres qui survécurent au maëlstrom... Plûtot petit, il est parmi les plus accueillant que l'on puisse découvrir: de larges fenêtres permettent d'inviter la lumière jouant sur les statues, en changeant les formes et en laissant deviner de nouveaux détails... Le personnel, avenant et accueillant, est à l'écoute, souriant... On a l'impression à chaque visite d'être un invité de marque. Difficile de ne pas les remercier d'avoir laissé le modeste auteur de ses lignes de faire ses photos en totale liberté... Alors on déambule, on prend le temps, on scrute les visages de pierre ou de bronze, on s'installe et on prend le temps sous le regard bienveillant des personnels d'accueil... A ajouter donc absolument dans tout carnet d'adresse qui se respecte pour la quiétude des lieux, la discrète et bienveillante présence des agents et la qualité de nombreuses oeuvres...

Calais n'est pas célèbre que pour son beffroi, elle est la ville des Bourgeois qui durent offrir la clé de la cité au roi des anglais courroucé de leur résistance opiniâtre et qui ne durent leur salut quà la douceur et la pitié de la reine d'Angleterre. Il fallait bien un monument pour en garder le souvenir tant le sacrifice fut le fruit d'une volonté de sauvegarder les habitants de la cité posée sur le littoral... Rodin livra un premier projet qu'il concrétisa dans le platre, un platre blanc, immcaulé, avec lequel le soleil aime à jouer, lui offrant des reflets virginaux.

Happés par la lumière, les bourgeois de Calais, nés dans le platre de Rodin, se débattent avec la honte de la défaite.




Regard volontaire, attitude martiale pour un homme d'exception madré au feu des assauts, Vauban revient quelques temps en première ligne à Calais, lui dont le nom est à jamais associé aux terres et aux villes des Pays-Bas devenus Français.


Le temps d'une exposition, le Maréchal Vauban, revient prendre ses quartiers à Calais, rendu à la ville par le génie de Bartoldi


La chevelure bouclée et délicate laisse s'échapper des boucles tombant délicatement en encadrant un visage avenant, le regard semble perdu dans le lointain comme figé dans une éternelle attente, plongée dans un abime sombre des reflexions qui assombrissent les âmes et noyent le regard dans une tristesse insondable. La belle comtesse de Castiglione traverse le temps sans frémir et offre au spectateur d'inoubliables émois... autant qu'elle en laissa au coeur de son amant l'Empereur Napoléon III.


Une main posée sur la hanche qui se cache sous des drapés délicats et amples laissant deviner ses formes épanouïes et généreuses, des cheveux en escarboucles tombant sur de frêles épaules... La beauté de la comtesse est préservée pour l'éternité. Madame de Castiglione ne vieillira jamais.


Le drapé délicat qui n'est pas sans évoquer la beauté et la grâce des Tanagra entoure le corps fragile et sublime de la Comtesse de Castiglione...


La chemise déchirée offre le torse aux traits des vainqueurs, suprême humiliation d'une cité qui n'a pas su résister juqu'au dernier...

Corde au cou, prêt à subir l'ire anglaise, tête basse et couverte de cendres, les clés de la ville il apporte à son vainqueur, mettant le destin de toute la cité entre les mains d'un roi courroucé.

Desespoir abyssal qui efface toute lumière et recouvre l'homme d'impénétrables ténèbres...


douleur terrible et affliction profonde de Calais enlevée par les Anglais, figée pour l'éternité par Rodin.

Calais garde en les murs de son musée un souvenir du Prince Impérial, pauvre enfant privé d'Empire par la défaite paternelle à Sedan, obligé de prendre les chemins de l'exil pour finalement mourir au coeur de l'Afrique du Sud sous l'uniforme anglais... Cruelle ironie de l'histoire pour celui dont l'Oncle fondateur de sa dynastie eut si longtemps à tenir les britanniques en respect...

Après l'ultime confrontation, plus de face à face, on finit dos à dos, refusant l'évidence d'un rapprochement, retournant à la sublime solitude.

vendredi 28 septembre 2007


On ne sait s'il appelle ou rejette tout contact, s'il invite ou défie... Là est le débat, la question de point de vue...

Et d'un geste, il se rassemble et se concentre sur ses pensées, ses peines et ses espoirs.


Abandon et dénuement...

Ce n'est finalement qu'une longue marche...

Ombres et lumières pour un vibrant témoignage du temps qui passe, délabre les corps et ravage les âmes.


La vigueur semble encore habiter ce corps senescent où les muscles noueux s'étirent sous le poids des ans et les outrages du temps assassin.


sage jeune fille aux courbes à peine voilées, elle veille amoureusement, espérant que son amant vienne.

Pénitent éternel, Eustache de Saint-Pierre sort lentement de l'ombre, comme quittant un purgatoire dans lequel les affres de la défaite et de l'humiliation de la capitulation l'ont relegué pour des siècles de souffrance.

Tristesse ou sagesse, le sourire pincé, presque gêné, l'enfant aux boucles en cascades, les joues rebondies a le regard embué de ceux qui, magré leur courte existence, en ont trop vu...


Et un regard empreint de tristesse, en toute innocence, contemple le monde sans chercher à le comprendre.

Etrange rencontre qui ne laisse pas froid...

Ultime féminité toute exprimée dans la simple nudité.

Gestes précis, caresses lentes qui exprime la conscience qu'elle a d'elle-même, concision de la touche ultime de féminité... toute la grâce d'un moment rare.


Toute à sa toilette, la demoiselle, frêle et gracile, ne se soucie pas des regards qui glissent sur sa peau de soie.

Et seule, nue, vulnérable, elle s'offre aux regards et espère les caresses que ses formes généreuses, Vénus callypige, provoquent avec une certaine concupiscence.

Et la lumière joue sur les formes épanouïes d'une hétaïre qui s'offre au regard du passant, le sein gonflé de vie, les hanches larges dispensiatrices de plaisir...

Des bacchanales débridées, sans retenue, sans pudeur, toutes tournées vers l'explosion des sens et la jouissance la plus extrême, assouvie et libératrice, comme il se doit pour honneur ce dieu de sensualité qu'est Bacchus.


Pêtrie d'humanité, la Mater Dolorosa du musée de Calais exprime toute la douleur d'une mère sans emphase inutile contenue dans une retenue extraordinaire.

Et dans un poignant hommage à Victor Hugo transparaissent désespoir et drames de la misère quand le dénuement le plus extrême offrent au poète l'indignation et l'énergie des croisades les plus ardentes.

mercredi 26 septembre 2007

L'été est finalement terminé sans jamais s'être vraiment montré, laissant les maillots de bain et les peaux hâlées au rang des doux souvenirs et des regrets, espérant qu'on ne sera pas encore d'interminables mois sans les revoir, juste à les rêver..

sa chair froide se réchauffe au soleil timide qui peine à percer, il se joue de quelques reflets fugaces qui glissent le long de sa peau, offrant un spectacle charmant mais éphémère où l'esthétisme dispute au désir de toucher... Toute résistance au plaisir visuel est futile...

Le livre à la Mer... la rentrée !

Le Livre à la Mer fait sa rentrée des classes...mais garde le nez dans le sac de plage en invitant une partie de l'équipe de la collection "Polars en Nord", des éditions Ravet-Anceau, dirigée par Gilles Guillon.

Deux des auteurs de la collection, accompagnés de Gilles Guillon, viendront à votre rencontre samedi 29 septembre à l'hôtel Les Argousiers à Ambleteuse.

La collection "Polars en Nord" a pour particularité de placer notre région en toile de fond des intrigues les plus captivantes, palpitantes, passionnantes, angoissantes, poignantes, sordides, ignobles, viles, effroyables, tragiques, sanglantes, épouvantables.
Bref, vous l'avez un peu compris "Polars en Nord" est une collection de polars comme on les aime, presque comme les autres, à ceci près qu'on y voyage entre Saint-Omer et Arras, en passant par Dunkerque, la Baie de Somme et Lille.

Christophe Lecoules, auteur de Mort à Dunkerque, nous expliquera comment un détective privé désabusé peut réussir à enquêter sur la disparition d'un grand patron dunkerquois. a disparu, même si tout le monde n'aime pas les fouineurs, à Dunkerque comme ailleurs... Quant à Léo Lapointe, il nous présentera deux de ses romans, Le Vagabond de la Baie de Somme, ou comment un crime sans témoin, sans mobile et sans coupable peut se révéler une passionnante bobine à dérouler. Quant à la Tour de Lille, son second ouvrage, elle abrite des malversations qui paraissent plus vraies que nature. Aurons-nous encore confiance en la grande administration régionale après une histoire pareille...?

N'hésitez pas à consulter tous les titres de Polars en Nord sur le site Ravet-Anceau!
http://www.ravet-anceau.fr/f_menu.htm

Nous comptons sur vous pour venir débattre des polars de l'été (prochain...si si! il y en aura un!...)

Lydie George
Pour l'équipe du Livre à la Mer

Rendez vous donc au 54° café littéraire Samedi 29 septembre 2007 à 17h à l’hôtel Les Argousiers, 28 rue Clémenceau , à Ambleteuse, (entrée libre)


Lire en fête à Esquelbecq

Bonjour à tous,

Dans le cadre de "lire en fête" 2007, la médiathèque d'Esquelbecq vous rappelle la 1ère animation du mois d'octobre, spectacle offert par le Conseil général - Médiathèque Départementale du Nord.
Nous espérons vous voir nombreux à ce spectacle et
nous vous remercions de votre soutien.
A bientôt

Blandine Ammeux et l'équipe de la médiathèque

Lire en fête 2007

mardi 2 octobre à 19 heures dans la salle de la Maison du Westhoek :
spectacle "Gueules de l'emploi"
par les comédiens du théâtre de la Verrière de Lille : ce sont des lectures de textes contemporains : exemple témoignages d'ouvriers de Métaleurop ; "les derniers jours de la classe ouvrière", l'entreprise, "putain d'usine"...
Durée 45 minutes.

lundi 24 septembre 2007

curieux équipage qui sillonne la digue, recherche d'équilibre et une bonne dose de conviction pour celui qui attire ainsi les regards...

Et les façades du bord de mer se teintent de couleurs irréelles...

L'onde tranquille ne perturbe pas une mer d'huile qui se transforme en miroir...

Saveur passée d'une enfance enfuie à tout jamais qi fait regretter de ne plus pouvoir que regarder...

Et le soir tombe enfin, imposant le silence aux mouettes et goëlands, le calme s'installe et les candélabres balisent la plage comme un longue piste d'atterrissage...


Sur la digue de Dunkerque-Malo, une terrasse attire mon regard... Vide, les précautions graphiques sur les vitres n'ont pas fonctionné: est-ce pour retenir la clientèle ou les empêcher de venir s'installer? Bon, en tout cas il semble que les estivants n'aiment pas être captifs...

jeudi 20 septembre 2007

15 septembre 2007... sous le ciel de Flandre reviennent les souvenirs

Elevée dans le rempart de Vauban, sur la ceinture qui ferme la ville d'Ypres quatre fois martyre durant la Grande Guerre, la Porte de Menin se dresse telle un arc de triomphe pour garder le souvenir. Sous ses voûtes et tout au long de ses murs s'égrènent des milliers de noms de soldats britanniques... En ce 15 septembre 2007, civils et militaires, enfants et adultes, soldats de base et officiers supérieurs sont unis dans la célébraiion du souvenir... Mémoire de Guynemer, mémoire des soldats, souvenir des disparus... Au-delà même du recueillement pour l'As de la chasse française, c'est le sacrifice de tous ses frères d'armes, qu'ils soient fantassins, fusiliers-marins, aviateurs ou marins qui est l'objet de recueillement, au-delà de la peine, transcendant le souvenir, réunissant toutes les générations... Les drapeaux se mettent en place, les officiels s'alignent. Alors que des coureurs vont rejoindre Poelkapelle en portant des torches allumées à même la Flamme Sacrée venue de l'Arc de Triomphe de Paris, le Last Post retentit sous les hautes voûtes, les autorités déposent de lourdes gerbes en présence des descendants de Guynemer...


La foule se recueille, son silence est à peine troublé par les rumeurs de la ville puis se prépare à rejoindre le Carrefour des Roses près de Boezinge où eut lieu la première, tragique et inouïe attaque aux gaz avant de rallier le village de Poelkapelle où au sommet d'une colonne, une cigogne de bronze garde le souvenir du héros...

Venu de Paris, un caporal de l'Armée de l'Air, jeune homme à la poitrine déjà constellée de médailles militaires, porte la Flamme Sacrée amenée depuis l'Arc de Triomphe... Toute la journée, il portera le feu du souvenir, symbole des sacrifices et du souvenir...

Devant les murs portant les noms des disparus anglais dans les batailles d'Ypres, faisant mémoire des massacres inutiles, les clairons sonnent le Last Post... Moment rare, d'ordinaire la sonnerie se fait entendre le soir mais en ce 15 septembre, à l'occasion des cérémonies du 90e anniversaire de la disparition de Guynemer, perdu le 11 septembre 1917, elle n'en n'est que plus forte et terrible.

Moment intense de recueillement au coeur des Flandres où l'Armée de l'Air française honore son héros avec ses frères d'armes belges et britanniques. Ypres est un écrin magnifique pour les joyaux que sont les souvenirs des disparus...


Sous les voûtes de la Porte de Menin à Ypres, la litanie des noms des soldats anglais perdus dans les batailles de ce coin de Flandre s'égrène lentement, pesante, terrible, effroyable...

Lion Belge, symbole d'une unité nationale malmenée, stoïque et fier de l'union maintenue dans le souvenir...

A chaque génération son hommage...

Unis dans le souvenir, les drapeaux belges et français semblent porter le ciel de Flandre.


Gardien de la Mémoire, le monument de Poelkapelle se dresse contre le ciel des Flandres.