samedi 30 juin 2007


Poulie et fanal posé au milieu d'un fatras de drisses et de bouts, l'invitation au rêve comme au voyage est explicite.

Au nom de la tradition et de la sauvegarde des techniques anciennes, le matelotage est oeuvre de patience comme de réflexion.

Qui ne rêve jamais de liberté, de pouvoir aller où bon lui chante, d'être affranchi de toute contingence?

A tire-d'ailes, elle déploie toute son envergure, rame énergiquement dans le vent, prend de la vitesse puis disparait dans l'azur, me laissant seul sur un parking désert, oublié des dieux et des hommes...

Les ardoises luisent dans la lumière vespérale, la journée touche à sa fin et les chants des oiseaux se font plus rares.


La nuit vient se perdre dans la mâture de la Duchesse Anne, les nuages s'amoncèlent, le vent se lève, la nuit sera courte.

A chacun ses courses lointaines, ses rêves de gloire, ses désirs de voyage...

Le plus dur est encore dr'emprisonner le vent dans la voile, puis de le dompter, de le jauger, de s'y mesurer pour goûter à l'ivresse de la vitesse.

Que d'efforts avant de réussir à tendre la voile et la planter dans le sable pour s'offrir un abri...

Il ploie sous l'effort. Jouer avec le vent n'est pas toujours une partie de plaisir, il faut parfois mouiller sa chemise avant de prendre du bon temps... Le fardeau semble léger mais sa résistance est grande.


Il était un petit navire, il était un petit navire... à chacun ses vagues, à chacun ses courses lointaines... avec ou sans capitaine...

Retour au port sur une mer d'huile, la vue apaise les âmes tourmentées.

Et au-delà, la mer, le large, la solitude, la liberté peut-être?

Le ciel change vite, les nuages, dans leur course folle, jouent avec les rais d'un soleil agonisant. Il jette ses dernières forces pour percer la nuée, éclairant la campagne, enveloppant le clocher de Meteren de pénombre... Les promesses de pluie sans cesse renouvelées sont encore d'actualité...

vendredi 29 juin 2007

Un petit test pour vous, amis lecteurs...

Désolé mesdames, je n'ai pas encore reçu la version féminine... A vous de jouer, réponse spontanée souhaitée...

Lille, coeur de l'Europe au carrefour des civilisations et des voies commerciales...

Corsetée d'un haut mais fin échafaudage, le clocher de l'église du sacré-Coeur de Lille ressemble à une fusée sur son pas de tir, prête à mugir dans les cieux azurés. Longtemps empâquetée dans une filet pour protéger les passants des chutes de pierre, l'église votive entreprend enfin des soins de restauration pour lui rendre son lustre d'antan... Construite en ex-voto par deux grandes bourgeoises lilloises et leurs familles en remerciement de la sauvegarde de Lille qui n'a pas été occupée par les Prussiens pendant la guerre de 1870, elle est un édifice curieux. Pour l'heure, présenter la façade serait difficile, il faudra un peu de patience... Il faut donc faire le tour de l'église dont seule la façade est visible, suivre le trottoir des rues qui la cernent pour trouver, derrière une grille discrète, une porte ménagée dans le choeur et découvrir une église néo-gothique où la lumière passe tantôt dans des vitraux de verre blanc, tantôt dans des images extrêmement colorées et où le mobilier liturgique est d'une finesse rare... Le tout à découvrir dans une ambiance d'une rare sérénité où leshauts murs percés de baies ogivales filtrent totalement les rumeurs de la ville...


Bien que dédiée au sacré-Coeur, la vaste église qui se dresse sur la rue Nationale de Lille, reste une paroisse lilloise où oublier Notre-Dame de la Treille serait incongru..

Toute la tristesse de la Mère qui pleure son fils, malgré son essence divine, lui qui est né de sa chair, sera toujours un enfant fragile et chéri à ses yeux.

Dans l'attente de la resurrection...

Le Sacré-Coeur égrène les heures, le temps est précieux pour celui qui attend la seconde venue.

Le gisant délicat, finement ciselé, repose d'un sommeil éternel.

Les cuivres et émaux du retable attirent le regard dans la pénombre de la chapelle.

Simplicité des croisées d'ogives, belles dans la pureté de la ligne, la pensée s'envole avec quiétude à proximité de l'autel qui fait face aux fidèles...

A la croisée du transept, les prières s'élèvent vers des voûtes aux lignes pures.

Dépouillée, d'un style gothique élancé mais simple, le Sacré-Coeur est un écrin caché par les immeubles de la ville. Seule l'entrée majestueuse se voit de loin, le reste est noyée dans le quartier qui l'entoure. La porte passée, on se trouve confronté à un vaste endroit empli de sérénité.

Les vertus théologales assurent la stabilité de la Chaire de Vérité.

Surplombant la foule des fidèles, posé au sommet de la Chaire de Vérité, un Ange pèse les âmes en toute sérénité dans le calme du Sacré-Coeur...


Dans la pénombre ou dans la lumière, la pesée est toujours la même, consciencieuse et miséricordieuse.

Symbole d'une révolution industrielle révolue, la friche se dresse telle un fantôme au bout du baston saint-André, à l'aboutissement de l'ancien lit de la Basse Deûle.

A la naissance de la rue Thiers, au coeur de Lille, la "borne frontière" a au moins le mérite d'être originale ainsi posée au faîte d'une façade...


Un vénérable barbu au visage buriné par le temps veille, tel Sylène, sur les passants...

Au point de contact de la ville du XVe siècle et des quartiers du XIXe siècle, la loge maçonnique de la rue thiers en impose par ses colonnades et sa haute façade de briques surmontée d'un bas-relief orientaliste.


Briques, pierres, dorures, on ne peut pas dire que le bas-relief qui orne la façade presque aveugle de la loge maçonnique de la rue Thiers à Lille brille par sa discrétion.

Des reflets pour habiller la plus belle des mécaniques motocycliques.


Frappant la pyramide de verre qui éclaire la station de métro de la Place Rihour, l'eau s'éparpille en myriades de gouttes fraîches.

Et Saint-Michel de veiller sur les étudiants de la Faculté Catholique lilloise.

Placée sous la haute protection de Notre-Dame de la Treille, la Catho est un écrin néo-gothique pour le savoir, bâtie à une époque où la nostalgie de l'Ordre ancien était omniprésent dans l'Eglise de France au moment où la République donnait des airs de temples grecs à ses universités, optant pour le symbole de la démocratie poussée jusque dans les études.

Haut perchée, la coupole de l'Obersvatoire de la Faculté Catholique est un vestige d'un enseignement aujourd'hui tombé dans les limbes de la pédagogie.

Gare à celui qui viendrait à trop s'approcher de sa progéniture...

Elle veille, jalousement, sur les allers et venues au Palais Rameau.

Rescapées de Lille 3000, les fallas ont trouvé refuge au Palais Rameau où elles bénéficient d'un abri vaste et lumineux.

Les caresses d'une telle déesse doivent être bien agréables.

Au pied des galeries du Palais Rameau, les danseuses hindis se laissent approcher.

Avouons-le, j'ai un peu peur de l'explication que l'on pourrait me donner de ce graffito...


Prendrons nous un jour un rendez-vous gourmand dans une des plus vénérables institutions lilloises?

Quand le soleil n'est plus que sur les façades et les frontons, on peut désespérer de l'été.

Moment d'aller prendre une pause?


L'écrin de pierres et de briques de la Vieille Bourse n'attend plus que les visiteurs.

Lorsqu'étudiant je déambulais dans les rues lilloises, je ne manquais jamais de m'attarder à la devanture de la vénérable librairie proche de la Grand Place, et comme tant d'autres, je salivais sur les ouvrages anciens et autres cartes proposées à la convoitise des bibliophiles... Aujourd'hui, derrière la vieille façade, ce sont des téléphones que l'on vend... Le monde change trop vite pour moi, ne demeurent plus que les souvenirs.