jeudi 27 décembre 2007

ALERTE : Parce que le probleme peut tous nous concerner

ALERTE
Quand les prédateurs du net tissent leur toile, méfiance...

Noël est passé. Vous avez été nombreux à déposer au pied du sapin du matériel informatique, des disques durs ou des webcams, comme en demandent de plus en plus d’ados se réfugiant sur le net. Pourtant, il faut être prudent. Des cas récents de pédophilie via le web prouvent que, s’il ne faut pas parler aux inconnus dans la rue, il ne faut pas non plus répondre à n’importe qui sur internet. Petit guide

PAR SAMUEL COGEZ lille@lavoixdunord.fr
ILLUSTRATION ACTION INNOCENCE
Il y a quelques semaines, dans l’Arrageois. Au bout de la souris, deux personnes discutent sur un chat privé. D’un côté, une jeune adolescente qui, depuis plusieurs mois, se figurait que son amie virtuelle était une fille de son âge. Erreur. Il s’agissait d’un homme d’environ 25 ans. Après avoir gagné sa confiance, il vient de passer à l’offensive. Il a tombé le masque et exige de sa proie qu’elle se mette toute nue devant la webcam, sans quoi il prévient ses parents pour tout leur raconter… Dans cette affaire récente, les gendarmes ont heureusement pu intervenir, notamment parce que la jeune ado s’est confiée à ses parents… après avoir cédé.

Mais pour un cas comme celui-ci, combien de filles ou de garçons se trouvent piégés ? Difficile à dire, loi du silence oblige. Si les cas de pédophilie sont marginaux sur la toile, il convient d’être prudent car cela n’arrive pas qu’aux autres.C’est le message que tentent de faire passer de nombreuses associations qui militent sur le net, mais aussi les cybergendarmes de la cellule d’investigation criminelle du Pas-de-Calais. Leur hantise : «le grooming». Autrement dit le fait d’hameçonner une jeune fille ou un jeune garçon sur internet.Rien de plus facile. Il suffit de s’inscrire sur un forum ou un chat pour ados, ou même de fureter sur leurs blogs (le site skyblog, par exemple, dispose d’un moteur de recherche), pour en apprendre beaucoup. C’est le point de départ du grooming.«Ils mettent en confiance, en se faisant passer pour un ado, ou même un enfant. Ils parlent de la pluie et du beau temps, des problèmes des ados, de leur mal-être ; ils sont très avertis, pour certains, et cette phase de grooming peut durer de nombreux mois», commentent Laurent Frappart et David Cassel, de la gendarmerie. «Ils ne lâchent pas leur proie comme ça, précisent les deux gendarmes. Ils ont beaucoup d’attentions, offrent des cadeaux. Au début, ce sont des peluches, ensuite cela peut aller jusqu’au string.» Il ne faut pas non plus se voiler la face. L’attirance des pédophiles pour le net est aussi liée au fait que de plus en plus de jeunes filles «jouent» avec leur image, pour ressembler à des femmes. «Certaines, âgées de 11 ou 12 ans, se mettent à nu de plus en plus tôt sur leur blog, prennent des poses provocantes, le rapport au sexe est complètement biaisé», ont constaté les gendarmes, qui évoquent la liberté totale dont jouissent certains mineurs sur le net, à l’insu des parents. À tort. L’éducation est aussi indispensable sur le web. Les prédateurs y sont bien réels. •

In LA VOIX DU NORD, édition de Lille du 27 décembre 2007

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