dimanche 30 juillet 2006


Parti quelques jours pour une cure de venaisons et de gibiers autant à poils qu'à plumes, difficile de ne pas avoir une pensée pour le bon Saint-Hubert, patron des chasseurs...

Et puis après tout, n'est-il pas l'objet de dévotions toutes particulières dans nos régions, et plus particulièrement à Maastricht, ce saint-évêque converti au fond de sa forêt?


Allez un peu de sérieux, ça nous changera...

1895, le Front Populaire n'est encore qu'une utopie... Seuls quelques uns peuvent baguenauder sur les plages du Nord (� B.N.F.)

A l'ombre d'une croix, la palme des martyres de 1916... Aucune ville, aucun village n'a été épargné par les fleuves de sang de Verdun....

ILS ne sont pas passés... mais à quel prix!

La Halle aux poissons de Dunkerque, entre port et Saint-Jean-Baptiste, n'est plus qu'un vague souvenir aux Dunkerquois.

Il y a quelques semaines (le 24 juin), je laissais sur ces pages une photo de la Casemate de Bourges - vide - du Fort de petite-Synthe, voici ce que ce pouvait donner avec le canon de 75 (Fort de Vaux - Verdun).

mardi 25 juillet 2006

Lille a bien changé en quelques décennies ... Aujourd'hui la Fac de Médecine a fait place à des appartements de standing dans ses murs, le bureau de Pasteur n'est plus mais sa statue, déplacée à un autre endroit du vaste carrefour, veille encore sur les étudiants de la capitale des Flandres.

Une autre image des premiers mois de la Grande Guerre sur l'Yser... Qui l'imaginerait aujourd'hui?

lundi 24 juillet 2006

Plate la Flandre? Pas partout, la chaîne des monts vient rompre la monotonie du paysage... si monotonie il y a à contempler un paysage que le savoir-faire ancestral des Flamands a transformé en jardin... et dont le visage change à chque heure du jour, du lever du soleil à l'approche du crépuscule...

A quelques pas de l'Abbaye Sainte-Marie-du-Mont, comment ne pas voir que la Flandre est plate comme la main?

Classique mais tellement rassurante, la Flandre sous le soleil, le regard vers Boeschepe, l'Abeele et Poperinge sous un soleil baignant le Mont des Cats...

Quelques pas au coeur de Lille...

Dans un vieux Lille aux couleurs revenues... Je refuse que l'on dise que le Nord et la Flandre en particulier sont grises et tristes... Syndrome Germinal... Il est loin le temps du tournage de la "Femme-Flic" avec Miou-Miou...

Ordre classique qu'importent les architectes français dans une Flandre conquise au XVIIe siècle...

Typiquement lilloise, la façade a gardé ses arcs de décharge.

Qui ose dire que Lille est grise, froide et erne?

On s'attendrait presque que sorte un mousquetaire ou une tisseuse...

Et parfois, comme rue Saint-Joseph, un survivant de l'Histoire surprend le passant...

Le regard est retenu par les vieilles façades de l'Avenue du Peuple Belge.

Près de la Place aux Oignons, un endroit frais pour les artistes...

Un autre héros des Lillois, le Maire André qui résista vaillamment au siège de 1792, allant jusqu'à se faire raser sous les bombes en utilisant comme plat à barbe un éclat de boulet autrichien!

Lille donnerait l'impression de remonter le temps... s'il n'y avait pas la haute tour du Palais de Justice...

Prendre le temps de voir les heures passer...

Choc des styles, combat des couleurs, l'Hospice Comtesse est redevenu un plaisir pour les yeux...

Il n'y a pas que les pays méditerranéens qui connaissent la couleur, l'Hospice Comtesse a retrouvé les siennes...

Un dernier regard sur les liernes et tiercerons du porche de l'Hospice Comtesse.

Toute la force d'un cri...

Jeanne Maillotte, lilloise de choc!

vendredi 21 juillet 2006

par nos champs et par nos plaines...

Ce n'est pas un effet d'optique que provoquerait la vitesse: le lin est juste en train d'attendre qu'on le prenne pour le porter au teillage. Voilà une plante trop méconnue et pourtant si représentative du savoir-faire des gens de nos provinces du Nord...

Faites un détour par le Grenier du Lin à Hondschoote (voir le lien) et vous en serez vite
1. convaincus
2. des inconditionnels
(aucune mention à rayer...)

Tel des vagues végétales, le lin fauché prend le soleil avant d'être ramassé.

variations vespérales

Depuis plusieurs jours, le temps sur la côte flamande donne à la mer du Nord des airs de Riviera... Journées caniculaires record avec une température jamais constatée dans la cité de Jean Bart (plus de 38°c le 20 juillet au lieu de 24 normalement!), un vent qui se charge de chaleur comme les alisés... Un ciel d'un bleu pur et profond que viennent juste strier de temps à autre les Liners en transit entre Angleterre et Belgique... C'est au soir qu'il faut se décide à sortir pour tenter de trouver un peu de fraîcheur après avoir été claquemuré dans la pénombre des maisons... Petit bilan en image de quelques pas sur la plage de Malo pour ceux qui ont choisi de quitter le littoral pour quelques jours...

Encore temps de sauter par-dessus les vagues et courir pour les distancer... Peine perdue, la mer du Nord vous rattrappe toujours.

Demain sera encore un jour de canicule... Pas un nuage, pas un voile blanc...

Derniers feux sur la mer du Nord, Dunkerque et sa plage s'endorment.

Sur la plage, ne restent plus que quelques promeneurs.

Saint-Gohard, curé d'Arnèke, évêque d'Hildesheim, est intercesseur pour les maladies inflammatoires et incurables... La neuvaine: chaque année du 1er au 9 mai...

Bissezeele, sous le soleil, attend que les moissons commencent enfin...

mercredi 19 juillet 2006

été 33...

Fin août 1933, les cales des Chantiers de France sont vides, ce qui ne perturbe en rien la "Marie-Salope", la drague qui patiemment nettoie les fonds des bassins.

1933, depuis le Phare, la ville et le port de Dunkerque avant les heures tragiques de Dynamo et de l'Occupation...

En mer de Dunkerque, sur un navire de la Compagnie ALA, l'on croise le Flamand...

Quand on cherche la fraîcheur

La route "bouffe" la ville et s'empare du paysage... Pour une fois, la passerelle semble un abri propice au promeneur mais il faut s'accomoder du bruit des voitures et de l'aspect peu amène des lieux... Marcher encore un peu s'impose pour trouver quelques ramures accueillantes et se cacher d'un soleil devenu trop fort, trop présent...

Que faire, choisir la chaleur ou la laideur?

Difficile de trouver un peu d'air frais par ces jours caniculaires... ou alors il faut trouver refuge sous les frondaisons, sur des pelouses brunies de soleil, dans l'ombre de l'Ecluse Jean Bart, au confins de St-Pol-sur-Mer... Et d'y nourrir les canards pour passer le temps...

Armada d'eau douce...

Trouver un peu de frais sur l'onde claire...

L’histoire dans l’Histoire ou les romans de Flandre…

Conter
Conter une histoire dans l’Histoire n’est pas chose aisée. L’art du roman historique est tout aussi difficile que le travail universitaire, à ceci près que, excepté les gloires des rayonnages de librairie, les romans ont un plus large lectorat. Le roman historique peut donc être considéré comme un œuvre de vulgarisation à part entière, dans le sens noble du terme : rendre commun au plus grand nombre…

Il faut donc, pour ces auteurs, à la fois tenir compte de plusieurs exercices qui peuvent sembler inconciliables : connaître la grande Histoire, celle que l’on enseigne, la petite histoire, celle des anecdotes que l’on colporte en famille ou que l’on trouve dans les brèves des journaux et y faire entrer ses héros. Une gageure que réussissent parfaitement MM Eric Vanneufville et Régis Macke. En effet, l’exercice est périlleux : s’agissant de romans régionaux, il faut en plus parfaitement maîtriser le cadre géographique, la toponymie, les tournures de phrases, l’usage même du flamand… bref, tous ces petits détails qui rendent l’histoire pittoresque et en même temps proche des gens, notamment des lecteurs qui habitent les lieux où les auteurs plantent le décor de leurs actions…

Restent les histoires.
La Flandre est une terre rude, aux hommes âpres au labeur et aux femmes solides où, bien évidemment, les passions s’exacerbent et où les comportements sont excessifs dans la joie comme dans la douleur. Pour le romancier, il faut donc rester crédible en ayant le souci du détail qui étonnera même l’érudit local… Rien d’étonnant donc à ce que nos deux auteurs, Eric Vanneufville et Régis Macke fondent leurs récits (presque) imaginaires sur des documents d’archives ou des souvenirs familiaux. Il faut donc leur accorder le crédit du sérieux, de la connaissance mise à disposition du public en passant par le filtre du récit romanesque. Un type de récit qui rapproche le lecteur des héros avec moins de rigueur (disons plutôt de raideur) ou de sécheresse qu’un travail universitaire, souvent méconnus du grand public, lequel – semble-t-il au vu des succès des ouvrages – ne s’y trompe pas sur la qualité du contenu de leurs pages…




Vers le côté obscur…
Au fil des pages de « Marie-Jeanne, sorcière de Flandre », Régis Macke rappelle que la Flandre est terre de chrétienté, de ces pays où – encore à une époque récente – on n’hésite pas à appeler le rebouteux où l’exorciste avant de consulter le médecin ou le vétérinaire. C’est un monde où l’inconnu, le mystérieux, le côté obscur attire. Il est omniprésent et il est le pendant de la floraison des retables baroques.

Bref, dans les campagnes flamandes règne un équilibre précaire qui se rompt régulièrement au moment des grandes crises. On a brûlé - il est vrai - de nombreuses sorcières en Flandre, ce qui n’a jamais empêché les Flamands de dessiner des nœuds de sorcières et autres runes sur les façades des maisons et les pignons des églises pour attirer sur elles toute bénédiction imaginable. Avouons à la décharge de nos aïeux que la Flandre fut aussi une des dernières régions évangélisées et que forcément, cela laisse des traces. Morbecque n’aurait donc rien à envier à Salem, la cour des Brigittines non plus… Dans ces 290 pages, Régis Macke égrène le long chapelet des misères du règne de Louis XIVd’une Flandre passée sous une nouvelle souveraineté, soumise aux caprices du climat et où la misère abonde alors que le paysan flamand a toujours été assez riche pour pouvoir mettre du beurre sur son pain ! L’accusation de sorcellerie offrait alors à toutes les rancœurs l’occasion de ressortir, de trouver une explication aux malheurs, de désigner – comme l’auteur le dit si bien – un « bouc-émissaire » au point souvent de trouver des accusées persuadées d’avoir eu commerce avec le Malin. C’est donc autant un théâtre des mesquineries et des trahisons dans les villages qui vivent plus ou moins repliés sur eux-même que la scène d’une gigantesque hystérie collective où l’on peut, par la même occasion, régler ses comptes avec l’accusée. Et puis, la femme fait peur ou est jalousée, l’on en profite : pour un sorcier, mille sorcières… Condamner certes, mais la communauté va plus loin, elle exécute en public, ce qui renforce la cohésion du groupe. L’habileté de régis Macke passe aussi par la description de la mécanique implacable de la rumeur, de la vague déferlante des accusations que la Raison ne trouble pas et de l’engrenage des procès en sorcellerie qui finissent immanquablement par un bûcher, véritable manifestation festive pour les témoins. C’est donc un ouvrage incontournable au même titre que ceux de Robert Muchembled car outre l’histoire, c’est aussi une restitution fidèle des hiérarchies et des cascades de mépris de nos villages de l’Ancien Régime, des peurs, de l’irrationnel. Celui-ci nous a-t-il abandonné ? A voir les recours aux sectes, croyances ou médecines alternatives et autres jeux de hasard, rien n’est moins sûr.


Une autre époque charnière
Plus proche de nous, l’histoire contée par Eric Vanneufville dans « Une vie en Flandre » prend ses racines dans un monde complexe lui aussi, celui de notre terroir à cheval entre plusieurs mondes : la Flandre n’est française que par la volonté de Louis XIV, et ce depuis que la France a compris que ses frontières septentrionales étaient fragiles, mais notre Flandre est irrémédiablement attachée à la Grande Flandre, la Flandre historique et linguistique des Pays-Bas espagnols puis autrichiens qui, en 1830, a donné naissance à la Belgique.
La frontière que l’on avait espéré temporaire, se fige alors définitivement. D’autres mondes se côtoient : la Flandre industrielle des grandes villes et la Flandre rurale des bourgs et des clochers perdus dans les champs de blé et les houblonnières, où les séchoirs à chicorée ponctuent le paysage du Blootland. Autre temps, autres décors : l’auteur place son histoire à West-Cappel au tournant du siècle alors que très vite la région est abreuvée du sang des innocents dans les tranchées de la Grande Guerre. C’est après les ravages dans ces champs de bataille que la reconstruction amène son cortège de modernisations. Les mutations économiques et sociales sont nombreuses mais les transformations se font plus rapides encore, plus profondes et parfois plus traumatisantes après la Seconde Guerre Mondiale. Nouveau conflit, nouvelle occupation, nouveaux sacrifices et reniements.

Quoi ! Encore un roman rural ?
L’apparence est trompeuse ! Ici, l’on décrit les conditions de vie des temps difficiles des guerres comme des reconstructions. On évoque le rôle crucial des femmes en l’absence des hommes partis au front, où généralement, elles remplacent même les chevaux aux champs car ceux-ci ont aussi été réquisitionnés.


Région de frontière, la Flandre est aussi celle où certains hésitent : passer à l’ennemi ou rester fidèle à une République qui renie le droit de parler sa langue, de garder sa culture ? Plus encore, les choix opérés pendant la dernière guerre révèlent des fractures dont certaines ne sont pas encore refermées. Le choix, aussi dur soit-il, aussi réfléchi et pesé qu’il puisse être, divise les familles, brise les cœurs et, une fois la guerre terminée, remet bien des positions en question… C’est encore une fois un monde en profonde mutation, avec ses grands courages et ses petites lâchetés qu’Eric Vanneufville dépeint au fil de ses pages. Mais comme Régis Macke, il s’appuie aussi sur une solide documentation pour animer ses héros et les débats auxquels ils participent. Ici non plus, la question n’est pourtant pas traitée à la légère. On a tant dit sur l’engagement de certains Flamands qu’il fallait bien un roman pour remettre certaines idées, certaines réputations à leur juste place, surtout quand nous les traînons à la semelle de nos bottes dans certaines régions. Le choix de la route à prendre à la Libération pèse aussi cruellement, laissant dans les communautés de nouvelles fractures. N’y a-t-il pas pléthore de publications sur le sujet ? En fait, non, il n’y en a pas tant que cela et de même que l’on puisse parfois dire les choses les plus horribles en plaisantant, Eric Vanneufville réussit à rendre compte de façon plaisante et abordable par tous un sujet aride et souvent difficile, dont les explications échappent souvent au grand public… Quand on parle de vulgarisation, c’est bien dans le sens noble du terme qu’il faille ici l’entendre.

En définitive, deux ouvrages qu’il lire et relire sous peine de passer à côté de moments agréables relevant d’une pédagogie empreinte de légèreté et de sérieux…


Régis MACKE « Marie-Jeanne, sorcière de Flandre », Le Marais du Livre, 2005, 290 pages ISBN 2-914327-08-0, 22 €

Eric VANNEUFVILLE : « Une vie en Flandre » , France-Empire, 2005, 306 pages,
ISBN 2-7048-1010-9, 18 €

lundi 17 juillet 2006

En passant par la Côte d'Opale

Après la visite du Musée, on monte la motte castrale de Guînes pour découvrir la Tour de l'Horloge construite au XVIIIe siècle, découvrir ville et campagne alentour puis déambuler dans une évocation du Camp du Drap d'Or... Ensuite, direction Audinghen, histoire de parcourir mille ans de fortification...

Du haut de la motte castrale établie par Sifrid le Danois au milieu du Xe siècle, Guînes se découvre sous le soleil.

Guînes se souvient...

Là où tout finit, où tout commence, où tout se rejoint...