vendredi 30 juin 2006

Une visite des meilleurs pilotes de France

Une fois le survol du port de Dunkerque accompli, la PAF remet en route les fumigènes pour passer au-dessus de St-Pol, dernière demeure de Guynemer.

A vrai dire, sur mon perchoir, j'ai frissonné plus que si une jolie femme m'avait abordé... Parole de Spotter!

En formation impeccable, les huit alphajets de la PAf s'apprêtent à passer à la verticale du beffroi, pile à l'heure prévue, juste au moment où la cloche Guynemer s'est mise à chanter

Le long de la ville, les panaches tricolores strient le ciel...

En quelques secondes, le territoire de Saint-Pol a vu passer la PAF, une formation qui n'avait jamais fait de vol au-dessus de cette commune.

Finalement, la visite se termine par un virage vers d'autres cieux alors que les stries tricolores se diluent dans un ciel azuréen... Un grand merci au Cdt Nivard et à ses équipiers qui sont venus rendre un hommage appuyé au Cne Guynemer. Ce dernier aurait eu de quoi être fiers d'eux

jeudi 29 juin 2006

A noter dans les tablettes: prendre quelques minutes pour regarder le ciel vendredi 30 juin!

sinon, vous pourrez les retrouver au meeting national de la base de Cambrai (BA 103 René Mouchotte) le dimanche 2 juillet ou encore à Dunkerque le 13 août (en compagnie de Cartouche Doré) et au Portel le 20 du même mois. Pas de doute, la PAF nous fait la tournée des plages...

Bon vent...



Ca y est, hier, pot de fin d'année dans mon établissement...

Et ça ne fait pas que sentir les vacances, pour moi, c'est une nouvelle orientation de carrière puisque j'ai obtenu une mutation... salutations d'usage, discours et au revoir aux retraités... On dit que l'on ne parle pas des collègues qui ont eu leur mutation mais on salue le départ du chef cuisinier et du proviseur-adjoint qui est resté en stage trois ans...

Au passage un mot sur le carnet rose de l'Amicale de l'établissement où l'on ne signale la naissance que des enfants des membres mais pas ceux des autres. Normal, ils ne sont pas à l'(in)Amicale... Sont-ils de fait memebres du personnel? Nul n'a su répondre à cette question...

Pas un mot sur les autres, ceux qui partent pour leur mutation, on est quand même quelques uns à avoir réussi notre évasion.

Rien...

Il faut croire qu'au bout d'un certain temps l'on fait partie des meubles.

Après 3 ans de présence plus ou moins agitée comme élève, puis 14 ans comme prof, ^avec un peu plus de 2.000 élèves passés devant le bureau; pas un mot du Chef d'établissement, pas une allusion au sujet du tiers de carrière passé dans les murs! Classe, vraiment très classe qui prétend faire de la politique, cette activité qui veut que pour être élu, il faille faire preuve d'un peu de tact et de diplomatie. et moi qui pensait être un rustre!

Au moins, l'on part sans remord, ni regret, tête haute et mains vides... Même pas un porte-clés en souvenir!

A croire que 14 ans de vie professionnelle n'ont pas compté, n'ont pas eu lieu...
Une belle leçon de savoir-vivre en somme qui apprend à ne pas regretter de partir en tout cas.

Ce n'est peut-être pas plus mal comme çà en définitive, on se dit qu'on a fait le bon choix...
Bref, on est bien peu de choses pour ses chefs.

L'église d'Houtem se voit de loin aux alentours, elle qui domine le polder par sa haute tour de style gothique tardif.

De janvier 1915 à fin octobre 1918, l'élégant presbytère d'Houtem, superbe demeure du XVIe siècle, servit de Grand Quartier Général au Roi Albert Ier... au plus près de ses troupes...

A Houtem, côté belge, tout juste frontalière d'Hondschoote, le lin est encore en fleur...

mardi 27 juin 2006

La demoiselle, encore jeune, déroule ses anglaises, dans une attitude d'enfant sage ou qui voudrait donner le change.

Que veut-elle dire, elle qui est figée pour l'éternité? Est-ce l'attente d'un hypothétique amant? Est-ce le moment de se parer?
Le regard semble perdu, comme les gestes reflètent ceux qui sont mille fois répétés. Les mains lissent les mèches, remontent le chignon et le corps attend des attentions qui ne viendront pas...

Vierge de pierre qui lascivement joue de ses cheveux, qu'attends-tu vraiment?.

Un jardin d'hiver en ruines et c'est le souvenir des textes des auteurs romantiques qui se rappelle au souvenir du promeneur.

La serre a disparu depuis longtemps, relique d'une histoire ancienne faisant du ciel un nouveau toit pour les fleurs et les oiseaux qui nichent dans le creux des murs.

Le calme de douves bordées d'arbres à Attiches incite à la sérénité.

Le soleil estival se couche sur la paroise Sainte-Elizabeth de Hongrie d'Attiches.

samedi 24 juin 2006

Joli mais peu pratique, l'uniforme recouvert d'une cuirasse brillante, ce qui n'avait pas interdit aux Dragons des charges superbes sur le premier front des Flandres...

Esprit de contradiction typique en France : interdit de monter sur le talus, donc on y va tous ensemble pour poser pour le photographe...

Pour fair un pompier, il ne fallait pas manquer de bras...

Loin est le temps des voitures et des camions dont le chrome rutilant sous le soleil attirait les regards... comme pour cet ancien camion de pompiers dunkerquois.

visite rapide au fort de Petite-Synthe

Le Fort de Petite-Synthe, construit en 1906-1908, assurait la garde du Sud de Dunkerque, encore close de remparts, et s'ajoutait au Fort des Dunes de Leffrinckoucke et à l'Ouvrage ouest, détruit pour laisser la place à la sidérurgie dans les années 60.

© Le Phare Dunkerquois

Avis aux amateurs, il sera encore possible de le visiter jusqu'au 23 juillet tous les jours de 15 à 19 heures.

tel un leviathan qui se meurt lentement, la tourelle à eclipse ne bouge plus, ses canons de 75 ne tonneront plus.

Tout ce qui reste de la casemate de Bourges... des traces de l'histoire militaire de la ville, rien de plus...

La rouille a envahi les reliques de ce qui servit de prison pour les troupes allemandes une fois le Dunkerquois libre.

Une vieille cuisine qui ne servira plus les biffins git au fond du casernement...

Dans une casemate du Fort de petite-Synthe restent quelques traces des prisonniers allemands de 1945.

jeudi 22 juin 2006

Quelques photos "dans leur jus". Les stéréogrammes ont rencontré un large succès, que ce soit sur papier, papier-photo ou sur plaques de verres. Posées sur des lunettes (comme les vues Lestrade que l'on trouve encore parfois dans des villes de grand tourisme), elles permettaient de voir une photo avec un relief très net, en distinguant les plans qui composent l'image.

Combien de ces obus trainent encore dans nos plaines et nos campagnes?

Une photo des plus banales au Nord de la France entre 1914 et 1918.

Les campagnes du Nord et du Pas-de-Calais furent constellées de ces positions camouflées.

Image habituelle dans nos villes de frontière: l'artillerie de siège en action avec le poste le plus risqué: celui de pointeur, jugé en haut de son échelle.

Bien que cette vue ait été prise en Argonne, elle n'aurait pas choqué un photographe à Maubeuge ou à Dunkerque.

5 mars 1948: la date semble anodine mais la guerre n'est finie que depuis presque trois ans et tout est en ruines dans le port de Dunkerque, comme cette forme de radoub qui a besoin de grands travaux d'urgence... La ville et le port montrent aux habitants un visage semblable, celui de la destruction et des stigmates de la guerre.

Un petit coup de froid: la digue de Malo en fevrier 1954...

Chronique des heures sombres

La bataille d’Aubers-en-Weppes
9 mai 1915


Aubers, au cœur des Weppes, entre Lille et La Bassée, était avant 1914 un village calme et accueillant. Comme tous les villages des Flandres, il avait payé le tribut des guerres mais connaissait une vie tranquille, la région étant épargnée depuis les guerres napoléoniennes. Les grandes offensives de 1915, décidées par le commandement britannique pour dégager le front d’Ypres et l’Artois scellèrent le sort de la petite commune : Aubers ne pouvait que devenir un champ de bataille.

En effet, placée sur la ligne de front, la commune devient le théâtre d’affrontements sanglants. Planifiée depuis plusieurs semaines, ce n’est que le 2 mai que Joffre, commandant les armées françaises, fut averti de l’imminence de l’offensive britannique. La position est d’autant plus importante que Lille est occupée par les Allemands et que le front s’est stabilisé depuis de nombreuses semaines.


Des renseignements capitaux

Les Britanniques mirent peu de temps à découvrir le dispositif mis en place par les troupes allemandes. Ayant réinvesti Neuve-Chapelle depuis presque deux mois, ces derniers en avaient considérablement renforcé les défenses. Des observations aériennes rapportaient chaque fois des nouvelles sans cesse plus alarmantes.

Prêts à tenir à tout prix, les Allemands avaient disposé de nombreuses lignes de barbelés tout en fortifiant leurs positions et consolidé leurs tranchées peu profondes par des sacs de sable. Ils avaient pour mission tenir la position quel qu’en soit le prix d’autant plus qu’en arrière, ils avaient transformé plusieurs fermes en véritables réduits fortifiés. Les troupes qui tenaient le secteur étaient plutôt aguerries. L’Etat-major y avait installé 6 ou 7 bataillons des 13e, 14e et 6e bataillons bavarois de réserve, lesquels avaient connu le feu entre Fauquissart et Port-Arthur. Ces troupes, d’ailleurs, avaient fraternisé avec les Alliés lors du fameux Noël 1914, faiblesse coupable aux yeux des officiers supérieurs… Pouvait-on espérer de leurs remplaçants qu’ils fassent preuve de moins d’ardeur au combat?

Le front qui s’est stabilisé depuis la fin de la « Course à la mer » est la pire situation qui puisse se présenter à un Etat-Major. C’est une guerre d’usure, une guerre terriblement dévoreuse d’hommes. Il faut monter à l’assaut sans autre alternative qu’un choc frontal, à découvert, sans possibilité de contourner les positions adverses. La ligne qui s’est ainsi installée durablement de la banlieue d’Ostende en Belgique à la frontière suisse est un mur dans lequel il faut ouvrir une brèche pour briser ou, à défaut, qu’il faut faire reculer.

Cette fois-ci, l’avantage est nettement du côté de l’ennemi car, pour espérer une victoire décisive, la disposition des lignes oblige les Britanniques à concentrer de nombreuses troupes en vue de l’assaut, que devra compléter l’action des artilleurs et des fantassins français. L’assaut sera difficile : rien n’est prévu pour s’abriter ou se retrancher. Le terrain est d’une platitude extrême. Pire encore, il est sillonné de fossés de drainage parfois trop larges pour être franchis en sautant. Les positions allemandes sont bien étudiées. Elles sont pour la plupart difficiles à voir, plus encore à atteindre. Pour ajouter à la difficulté, les mouvements des hommes seront gênés car l’hiver précédant, les tranchées ont été inondées pratiquement en permanence. La progression des troupes ne sera pas facilitée s’il reste encore de l’eau. Pourtant, la distance séparant les deux lignes de front n’est pas extraordinaire : entre 100 et 600 mètres selon les endroits. C’est peu et c’est énorme car c’est une distance extraordinaire pour un carnage quand l’on doit monter à l’assaut !


Les plans de Sir Douglas Haig

L’Armée de Haig, encore confiante dans son succès à Neuve-Chapelle n’opte pas pour pas les mêmes dispositions que les Français avant l’assaut. Pour les Britanniques, une longue préparation d’artillerie lourde n’est pas comme nécessaire. Ils estiment qu’un intense bombardement d’une quarantaine de minutes suffira à entamer la résistance allemande. Ce parti pris est, il est vrai, conditionné par les problèmes de logistique : La Royal Field Artillery a peu de canons lourds et la plupart des pièces d’artillerie sont déjà des modèles obsolètes. Second obstacle à un bombardement de grande durée : le problème récurrent de l’approvisionnement en munitions, en qualité comme en quantité…

Le peu de canons disponibles devront donc concentrer le tir sur les premières lignes et surtout sur les fermes fortifiées. Les artilleurs, éloignés à l’arrière, devront suivre les fantassins pour se déployer sur les premières positions enlevées et sécurisées. Pour compléter le dispositif, l’Etat-major britannique créé pour l’occasion une petite force mobile en cavaliers et de cyclistes attachés à une section d’artillerie de montagne, légère et mobile, auxquels s’ajoute une petite artillerie de tranchée, alignant quelques véhicules blindés (sommairement) et des mortiers de campagne. Le maître-mot est ici rapidité et « réactivité ».

L’enjeu de l’engagement est de taille. Ainsi, les Britanniques ajoutent une couverture aérienne : 3 escadrons du 1er Wing du Royal Flying Corps sont détachés dans la Première Armée. A charge pour eux de patrouiller les derniers jours avant l’offensive et durant celle-ci de devenir les yeux du commandement britannique. Les pilotes sont des combattants avant tout : ils sont chargés en même temps de bombarder l’ennemi quand les conditions le permettent. Leurs coups doivent porter autant sur la zone immédiate de combat que sur les arrières des Allemands, qu’il faut absolument couper en prêtant une attention particulière aux voies ferrées et aux ponts plus lointains.

La bataille se fait aussi souterraine : la 173rd Tunelling Compagny of the Royal Engineers (formée au moment des combats de Fauquissart) entreprend de creuser deux tunnels pour miner les lignes allemandes et les faire sauter. La discrétion la plus absolue est de mise, d’autant plus que les Allemands ne semblent pas avoir remarqué le rassemblement des troupes alors qu’ils ont œuvré ardemment au renforcement de leurs lignes en multipliant les défenses. L’approche des troupes de Sa Majesté sera difficile car face à elles se trouvent de nombreuses mitrailleuses lourdes au ras du sol et balayant le No Man’s Land à hauteur des genoux.
Comme les Allemands ont approfondi leurs tranchées et ont installé des sacs de sable, la position leur est devenue « confortable ». Les Alliés sont bien face à une installation durable : les boyaux de communication entre les lignes sont de plus en plus nombreux.

La météo se met de la partie. Le 6 mai, de lourdes pluies engorgent le terrain. Le lendemain, c’est un épais brouillard qui recouvre les lignes. Les Français obtiennent un ajournement de l’attaque. Finalement la date est prise : ce sera le 9 mai pour concorder avec les plans dressés pour tout le secteur. Le 9 mai est une journée de dimanche radieuse, ensoleillée… La « bataille de la Côte d’Aubers » peut commencer !
Depuis le 3 mai, les soldats britanniques entendent de leurs positions le pilonnage de Vimy et de Notre-Dame de Lorette par les batteries françaises. L’ordre circule dans les lignes, l’offensive d’Aubers peut commencer. Elle sera menée simultanément depuis deux directions : au nord et au sud des positions allemandes.


L’attaque par le sud des lignes allemandes (vers Neuve-Chapelle).

Le soleil se lève à 4 h 06. La campagne est calme, rien ne bouge. 54 minutes plus tard, les canonniers britanniques ouvrent le feu en tirant au lance-grenades des shrapnells sur les défenses allemandes tandis que les lignes sont prises pour cible par les canons de siège Howitzers. Pourtant, les troupes du Kaiser ne mesurent pas l’ampleur de l’attaque, les soldats restent sur les parapets pour observer le déluge de fer.

Durant une demi-heure, les tirs vont crescendo. Les bataillons d’assauts du 1er Corps montent finalement en ligne : le 1er bataillon du Nothamptonshire Regiment et le second du Royal Sussex pour la Seconde brigade, sont appuyées par les 2e bataillon du King’s Royal Rifle Corps et le 1er bataillon du 5e Royal Sussex Regiment. La 3e Brigade lance les 2es Bataillons du Royal Munster Fusiliers et du Welsh Regiment renforcés par le 4e bataillon du Royal Munster Fusiliers. Ces hommes madrés au combat prennent position à moins de 80 mètres des lignes ennemies. Ils sont nombreux à tomber sous la mitraille allemande, les mitrailleuses lourdes sont redoutablement efficaces. Cela n’empêche nullement les survivants de d’avancer envers et contre tout. Un plus lourd tribut encore est payé par la division Indienne où les bataillons de tête (2e bat. du 2d Gurkhas et les Seafourth Highlanders) de la Dehra Dun Brigade (Division Meerut) ne peuvent même pas franchir leurs propres parapets. Leurs morts emplissent aussitôt les tranchées.

A 5 h 40, les bombardements anglais prennent pour cible les arrières des tranchées ennemies. Le véritable assaut commence et, malgré les pertes, les trois brigades déferlent sur le No Man’s Land. Cachés dans leurs tranchées, les mitrailleurs allemands ouvrent de larges brèches dans les lignes de fantassins alliés. Les rares hommes arrivant jusqu’au barbelés deviennent des cibles de choix lorsqu’ils tentent de les couper. Les pertes sont dramatiques pour la première vague d’assaut, particulièrement pour les officiers. Une centaine d’hommes du Norhamptonshire et du Royal Munster Fusiliers pénètrent les lignes allemandes mais, sans appui ni renforts, ils sont rapidement faits prisonniers ou abattus. Pour les soldats piétinant le No Man’s Land, il n’est plus possible ni d’avancer, ni de reculer. Aucune solution ne semble vouloir se dessiner.

A 6 h 15, les artilleurs de Sa Majesté reprennent les tirs mais il est difficile ne pas prendre pour cible les bataillons les plus avancés. A 7 h 45, une nouvelle préparation d’artillerie d’une heure reprend, avec pour seul bénéfice de forcer les Allemands à répondre, écrasant à leur tour les tranchées anglaises.

Un quart d’heure plus tard, Sir Douglas Haig apprend les premiers succès français à Vimy. Il décide de renforcer l’offensive par le nord en attaquant à nouveau à 14 h 10 mais les artilleurs ennemis sont efficaces et les pertes s’accroissent rapidement. Le Bois de Biez accueille de plus en plus de fantassins allemands, preuve de l’incapacité britannique à couper toute relation entre le front et les réserves.

A 15 h 20, nouveau bombardement, ses succès sont limités. La Brigade Bareilly qui devait relever la Brigade Derha Dun perd plus de 200 hommes sous les bombes allemandes.

A 15 h 57, le 1er bataillon du Régiment des Black Watch (Royal Highlanders) fait mouvement vers le No Man’s Land. Les hommes montent à l’assaut au son des cornemuses. Seuls quelques-uns uns parviennent à atteindre les parapets ennemis au moment même où reprend la canonnade. Les pertes sont extraordinaires. Un sort identique est réservé aux deux compagnies de tête des « Camerons » qui arrivent quelques minutes plus tard, fauchés par les mitrailleuses lourdes durant leur progression.

Au même moment, des troupes de la 3e Brigade, le 1er bataillon du Gloucestershire Regiment et le 1er bataillon du South Wales Borderers montent à l’assaut mais ils sont stoppés nets avant même d’avoir pu rejoindre les lignes ennemies. La Brigade Bareilly reçoit l’ordre de se mettre en marche sans même attendre un quelconque changement de situation. Quelques hommes seulement, encore une fois, parviennent à se réfugier dans un fossé à une quinzaine de mètres de leurs propres lignes. En quelques minutes, la Brigade perd un peu plus de 1.000 hommes…

A 16 h 35, la 1ère Division ordonne un nouveau pilonnage d’une dizaine de minutes… en vain. Cinq minutes plus tard, une formidable explosion secoue le Parc de munitions des Allemands à Herlies, frappé de plein fouet par l’artillerie lourde alliée. La fumée qui s’en dégage glisse sur les lignes anglaises, provoquant une alerte au gaz. Il est désormais clair que la situation n’évoluera pas au sud en faveur des Anglais. Tout effort supplémentaire serait futile et le carnage totalement inutile. A 17 heures, le Général Haig, comprenant que la situation est bloquée, se résout à ordonner la relève de la Première Division par la Seconde pour une attaque à la baïonnette entre chien et loup.


L’attaque au nord depuis les Rouges bancs (par Fromelles)

S’étant réunies tout au long de la nuit, les unités britanniques font savoir au Commandement qu’elles sont en ordre de bataille à partir de 2 heures et demi du matin. Le front nord est calme alors que le soleil se lève. L’on attend l’ouverture des hostilités qui ne tarde guère puisque à 5 heures, les artilleurs britanniques entreprennent leur pilonnage des lignes ennemies. De nombreux rapports font état que les canons tirent trop court. Réellement trop court : les tranchées des Anglais reçoivent de biens mauvais cadeaux de la part de leurs propres artilleurs, les obus pleuvent sur leurs lignes comme sur leurs arrières. Ce n’est que plus tard que l’on comprendra que les pointeurs n’étaient en rien responsables de ces bombardements. Il fallait en rechercher la cause dans la défectuosité des munitions et dans l’usure des batteries trop sollicitées depuis le début des hostilités.

A 5 h 30, le bombardement gagne en intensité, les canons de campagne prennent les parapets des lignes ennemies pour cible, en changeant d’ailleurs les charges. Désormais, l’on envoie des obus à fort pouvoir détonnant. Deux pièces de la 104e Batterie de la XXIIe Brigade of the Royal Field Artillery, intégrées à la 24e Brigade ouvrent le feu quasiment à bout portant sur les défenses bavaroises. La plupart de leurs coups font mouche bien qu’une des pièces soit moins efficace : la nature meuble du sol sur lequel elle est placée se révèle trop instable pour accroître la précision des tirs.

La tête des deux brigades d’assaut de la 8e Division (la 24e Brigade aligne à cette occasion les 2e bataillons du Northamptonshire Regiment et du East Lancashire Regiment sur le front, la 25e Brigade envoie le 2e bataillon du Rifle Brigade (The Prince Consort’s Own), le 1er bataillon du Royal Irish Rifles ainsi que du 1/13 County of London Régiment (Kensingtons), un régiment de réserve territoriale) se déploie dans l’étroit No Man’s Land. Il est vrai qu’à cet endroit là, il n’est pas large de plus de 180 mètres. On aperçoit même les baïonnettes allemandes au-dessus de la ligne ennemie.

A 5 h 40, les hommes du East Lancashire Regiment sont cloués sur place par une mitrailleuse lourde et des tirs de fusils alors qu’ils ont quitté leurs lignes depuis une douzaine de mètres. Le Northamptonshire Regiment, qui le suit dix minutes plus tard, reçoit le même accueil mais une partie des hommes trouve refuge dans des cratères de bombes ainsi que dans la première tranchée allemande.

L’attaque menée par la 25e Brigade connaît plus de succès. Une partie des barbelés ont été sectionnés. Les fantassins dévalent dans les tranchées ennemies pour se diriger vers leur premier objectif : un coude que forme la route de Fromelles. Les hommes de la Rifle Brigade en profitent même pour augmenter le nombre de tranchées occupées dans un rayon de deux cents mètres environ. Après que deux mines explosent à 5 h 45, les hommes du Régiment de Kensington occupent immédiatement les cratères, partent à la conquête de la Ferme Delangre et constituent le flanc défensif ainsi qu’il leur a été ordonné.

6 h 10 : le 1er bataillon du Sherwood Foresters (Nottinghamshire and Derbyshire Regiment) reçoit l’ordre de suppléer l’attaque du Lancashire mais leurs pertes sont élevées quand ils arrivent enfin au niveau des barbelés. Le front comme les tranchées de liaison sont bondées et la confusion y règne. Les bombardements ennemis ajoutent au désordre qui s’installe. Le feu nourri sur le No Man’s Land interdit toute progression. Le 2e bataillon du Lincolnshire reçoit malgré tout l’ordre de faire mouvement, en progressant par les cratères de bombes. Ils obéissent non sans perdre beaucoup d’hommes tout au long de leur court trajet…

A ce moment là, ce n’est plus la confusion mais un véritable chaos qui s’installe. Des hommes de la Brigade semblent même faire retraite, répondant à un ordre hurlé sur le terrain, emmenant avec eux des prisonniers allemands mais dans le vacarme et la fumée, ces derniers sont pris pour l’avant-garde d’une contre-attaque. L’officier commandant la 25e Brigade, le Brigadier-général Lowry Cole est alors blessé mortellement en tentant de restaurer l’ordre. Exposé en première ligne, l’officier général se tenait pour responsable de l’action de ses troupes.

A 8 h 30, l’attaque a permis de mettre en place trois positions au sein des lignes ennemies mais coupées les unes des autres, ils subissent une épouvantable pression. Quoiqu’il en soit, tout mouvement dans quelque direction que ce soit se révèle désormais impossible. Les hommes qui se sont littéralement incrustés dans les lignes ennemies sont coupés du gros de la troupe.

Après d’infructueuses tentatives de jonction, l’après-midi commence avec une nouvelle attaque prévue à 13 h 30 (avec la 2e bataillon du Queens Regiment de la 22e Brigade). Nouvel échec : les troupes sont clouées sur place sur les aires de rassemblement par un bombardement intense venu des arrières allemands. Les pertes sont terriblement élevées bien avant même que les troupes ne puissent monter à l’assaut. Le Major-général Cough rapporte qu’à ce moment-là, il était déjà intimement persuadé que toute percée serait vouée à l’échec et ce définitivement.

Il faut attendre 5 heures du soir pour que le Général Haig, ayant pris connaissance de l’échec de l’attaque par le sud et du statu-quo au nord, décide une attaque générale à la baïonnette pour la tombée de la nuit, comme pour les troupes menant l’attaque par le sud.

A six heures, le chaos règne en maître dans les tranchées et sur les pistes permettant de les rejoindre. Les hommes qui se battent depuis le lever du jour ne pourront pas être relevés par des troupes fraîches puisqu’il est clair qu’elles ne seront pas rassemblées pour l’attaque de 20 heures. Le Général Haig se résout à annuler ses ordres et se porte au Quartier Général du Corps Indien à Lestrem pour réunir ses officiers dans une ultime conférence tactique. La réunion se clôt à 19h 30sur la décision de reprendre l’offensive le lendemain. Si la nuit porte conseil, elle servira surtout à reprendre des forces et reformer les régiments. Cela n’empêche pas plusieurs tentatives pour rejoindre les positions établies dans les lignes ennemies depuis 8 heures du matin.

Lundi 10 mai

Les deux cents survivants (ou presque) des Rifle Brigade et Royal Irish Rifles sont rappelés à 2 h 30 du matin de leurs trois positions dans les lignes allemandes. Toutes les tentatives pour leur amener du renfort se sont révélées vaines.

A 3 heures, les derniers survivants des Kensington sont rappelés à leur tour : il n’y a plus aucun anglais dans les lignes ennemies. Au même moment, le Quartier Général de la Première Armée disposant enfin d’une idée précise des pertes et des impératifs stratégiques réunit l’Etat-major pour 9 heures du matin sur la route de Locon, à quelques kilomètres de Béthune.

A l’heure dite, les chefs de Corps réalisent que l’artillerie, par manque de munitions, ne pourra pas supporter une nouvelle attaque, d’autant plus que le Secrétaire d’Etat à la guerre, Lord Kitchener (le « héros » de Fachoda) a décidé d’envoyer la majorité des stocks existants pour l’opération des Dardanelles. Ils apprennent par la même occasion que les canons de 4,7 pouces posent tellement de problèmes au IVe Corps qu’ils sont déclarés inaptes à la poursuite des combats. Les fusées de détonation des obus de 15 pouces sont, elles aussi, défectueuses : les charges frappent sans éclater en touchant le sol détrempé. A 13 h 20, le sort en est jeté : la nouvelle offensive est annulée et l’ordre est donné au Quartier Général de la 7e Division de faire mouvement sur ses positions actuelles au nord de Neuve Chapelle vers le sud du village, en espérant pouvoir renforcer une éventuelle offensive qui pourrait s’y tenir.

Aubers-Ridge devient synonyme de carnage. Les unités d’ambulances de campagne ne cessent d’opérer dès le début de l’offensive. Il leur faudra trois jours pour venir à bout des hommes laissés sur le terrain.


Le rôle des Français

A Vimy, les hommes commandés par le Général Pétain ont littéralement survolé le terrain en envahissant les tranchées allemandes et en les repoussant près de deux kilomètres au-delà des hauteurs de Vimy mais les réserves sont trop éloignées pour exploiter ce succès d’autant plus que les fantassins ne peuvent plus être couverts par l’artillerie désormais trop éloignée. Cette victoire inexploitée, inachevée, laisse ainsi aux Allemands la possibilité de se ressaisir.

La nature du combat change : partout ce n’est que corps à corps et combats au creux des tranchées. Les combats font rage une semaine durant, plus âpres encore sur les hauteurs de Notre dame de lorette. Néanmoins, les Français enlèvent Carency et Ablain-Saint-Nazaire sans toutefois prendre définitivement les collines de « Vimy Ridge ».

Dans ses notes personnelles, Sir Douglas Haig, commandant la Première Armée, note des conclusions sévères le 11 mai en vue de prochains affrontements: « Les conclusions que je tire sont :

1. Les défenses sur notre front sont si précautionneuses et si fortes, la défense par les artilleurs est tellement complète que pour en venir à bout, un long et méthodique bombardement par l’artillerie lourde (canons et Howitzers) sera nécessaire avant de pouvoir envoyer l’infanterie à l’attaque.

2. Pour détruire le « matériel » ennemi, des canons de 60 livres seront utilisés, de même que des calibres de 15, 9,2 et de l’artillerie de siège Howitzers 6 pouces. Des observations précises devront être faites après chaque tir pour s’assurer de l’écrasement des points fortifiés ennemis avant d’envoyer l’Infanterie. »

Malgré la valeur des soldats britanniques face à des lignes allemandes consolidées et en position de force, abritées derrière leurs parapets, la bataille d’Aubers est et reste un échec flagrant lié à l’impossibilité de rejoindre les lignes ennemies sans l’appui de l’artillerie, du moins sans que la préparation d’artillerie ait été suffisante pour entamer les capacités des assiégés.

Ce n’est pourtant pas là la seule cause de cet échec, d’autres facteurs sont à prendre compte : les renseignements sur la fortification des lignes tenues par les troupes du Kaiser n’étaient pas valables ou n’ont pas donné lieu à une inquiétude légitime.

De plus, l’effet de surprise n’a pas été exploité. Autre circonstance aggravante, la préparation d’artillerie s’est révélée notoirement insuffisante en durée comme en volume et n’a pu, de fait, ni entamer les lignes et les fortifications allemandes, ni détruire l’armement défensif disposé au front des tranchées.

A cela s’ajoutent les faiblesses qualitative et quantitative de l’artillerie de campagne britannique : les matériels sont souvent usés ou défectueux. Dans le même ordre d’idées, l’artillerie allemande et les mouvements des réserves disposées dans leurs lignes arrières n’ont pas été suffisamment gênées.
Il faut aussi incriminer la logistique anglaise: l’arrière des tranchées britanniques, la sortie des tranchées comme la circulation entre ces dernières n’ont pas facilité la circulation des fantassins et cela surtout pour acheminer les renforts comme pour évacuer les blessés.

Enfin et surtout, bien que le théâtre d’opération soit de petite taille, il s’est très vite avéré impossible de dire exactement où se trouvaient les troupes anglaises, rendant impossible le travail d’appui de l’artillerie, ne pouvant prendre le risque de toucher des troupes amies.

Aubers, sur la ligne de front, s’enfermait pour le reste de la guerre entre les tranchées, s’intégrant aux lignes de front jusqu’à la fin des combats en Flandre. les Allemands s’y installent durablement, élevant ici des tours d’observation, là des bunkers… Un futur chancelier allemand, alors caporal, y séjourna dans un des blockhaus à la fin de la Grande guerre. Le paysage en porte encore aujourd’hui les stigmates mais dont la conservation rappelle les heures sombres du sacrifice de la jeunesse de l’Europe voire du monde, des Allemands aux Britanniques, des Français aux Indiens. La terre des Weppes devient alors une sépulture vaste et insondable où s’engouffrent les soldats de Sa Majesté comme ceux du Kaiser, puis ceux d’autres nations comme les Portugais en 1916.


Un bilan catastrophique.

Les pertes s’élèvent à 11.161 hommes dont 458 officiers, tués ou blessés, la majorité d’entre eux étant atteinte à quelques mètres de leurs propres lignes. En pratiquement quatorze heures de combat, le bilan humain fait d’Aubers une des batailles où le taux de pertes est un des plus élevés de toute la guerre. Elle se révéla d’ailleurs inutile, les Alliés ne gagnant pas de terrain et n’en tirant aucun avantage tactique.

Les chiffres allemands manquent mais leurs pertes sont en toute logique de beaucoup plus faibles que celles des Britanniques qui menaient une opération offensive à découvert avec une préparation insuffisante :


(Liste des pertes sur demande par courriel)


Officiers supérieurs tués pendant ou peu après le 9 mai

Colonel Arthur Lowry COLE, officier commandant la 25e Brigade,
enterré au Le trou Aid Post Cemetery, Fleurbaix

Lt-Colonel Walter ALEXANDER, officier commandant le 2d Yorkshires
inscrit comme porté disparu sur le mémorial de Le Touret, mort de ses blessures le 14 mai 1915

Lt-Colonel Osbert BAKER, officier commandant le 1st Royal Irish Rifles
inscrit comme porté disparu sur le mémorial de Ploegsteert

Lt-Colonel Herbert FINCH, officier commandant le 1st Royal Berkshire
inscrit comme porté disparu sur le mémorial de Le Touret

Lt-Colonel Frederick FRANCE-HAYDHURST, commandant le 1 / 4th Royal Welsh Fusiliers,
inhumé au Cabaret Rouge Cemetery à Souchez

Lt-Colonel Victor RICKARD, officier commandant le 1st Royal Munster Fusiliers
inhumé au Cabaret Rouge Cemetery à Souchez



La plupart des hommes perdus dans le No Man’s Land n’ont toujours pas reçu de sépulture… Ils sont honorés au Mémorial du Touret.

Avec 11.161 morts dans les rangs britanniques, quelques chiffres simples donnent la dimension de cette hécatombe (dans le sens originel de sacrifice sanglant) : en 14 heures de combat, les Tommies perdent 798 hommes par heure soit pratiquement 13 hommes par minute, soit un homme toutes les 4,5 secondes… Bien peu de batailles ont demandé effectivement un tel tribut pour un aussi faible résultat !


Quelques hommes remarqués à la bataille d’Aubers

HENRY BERRY (1883-1915)
Connu du public anglais comme star des terrains de rugby, Henry (« Harry ») Berry s’est engagé dès novembre 1899, au début de la guerre des Boers en Afrique du sud. Agé seulement de 16 ans, il ne put prendre part au service actif mais obtint néanmoins d’être transféré sur l’Ile de Sainte-Hélène pour garder des prisonniers Boers. C’est là qu’il semble avoir découvert ses prédispositions pour le sport, plus particulièrement le Hockey et le Rugby. En 1902, il obtient une mutation et rejoint sa nouvelle affectation en Inde et à Ceylan (aujourd’hui Sri Lanka). Atteint de malaria, il doit se résoudre à rentrer en Angleterre où il est rendu à la vie civile en 1909. Il se distingue au Tournoi des Cinq nations en 1910. Il est rappelé au Service dès le début de la Grande Guerre où on l’affectera à la défense de la Tamise. Plusieurs fois décoré, il semble qu’il arrive à Marles-les-Mines le 7 février 1915. Après avoir participé à la bataille de Neuve Chapelle, le régiment des Glosters auquel il appartient , il participe à l’assaut avec les Glosters et le South Wales Borderers, quand il est fauché par une mitrailleuse lourde lors de l’attaque de 16 heures le 9 mai.
Le corps d’Henry Berry ne fut jamais retrouvé.

Innes Owen HUTCHISON (mort au combat le 7 janvier 1916)
Diplômé en économie, engagé le 4 août 1914 dans le Artists Rifles (officiellement le 1/28th (County of London) Battalion of the London Regiment), un régiment territorial, il fut versé dans l’armée régulière lors de son entrée en France et participe aux engagements de neuve Chapelle, Aubers et Festubert. Son unité faisant partie de la Division Meerut, il arriva à Basra (Iraq) dans les derniers jours de 1915 pour être tué au feu quelques jours plus tard. Son corps ne fut jamais retrouvé.

Lieutenant Robert EDDINGTON (1895-1915)
Natif de Birmingham, il suit des études pour devenir officier par le biais d’un programme scolaire (Officiers Training Corps, créé en 1908) dont il sort avec le grade de sergent. En même temps, il suit des études de médecine à l’Université de Birmingham. L’ordre de mobilisation le surprend pendant les vacances scolaires qu’il interrompt pour rejoindre le 1 / 5th Battalion du Royal Warkwickshire Brigade avec le grade de lieutenant. Sans même avoir participé à des engagements majeurs, nombreux sont ses camarades qui périssent sous le feu de l’ennemi. Il manque de se faire tuer lors de l’attaque par le sud des positions allemandes d’Aubers en portant secours à un homme de son unité sous un feu nourri. En mai 1915, la Brigade prend le nom de 143rd Brigade et la Division devient la 48th Division. Le 3 juin 1915, il est tué au combat près du « point 63 » entre Wystchaete, Messines et Ploegsteert. C’est, semble-t-il, un tireur isolé qui l’abat. Enterré près des lieux de son décès, son corps est ensuite transféré au Bercks Cemetery Extension, Ploegsteert, Comines-Warneton en Hainaut belge.

mercredi 21 juin 2006

Pays monotone, les terres du Nord? C'est au creux de tant de chemins que les paysages attirent le voyageur pour prendre un peu de repos qu'il finira par quitter avec regrets...

Finalement, alors qu'on l'a tant attendu, on se surprend à jouer à cache-cache avec le soleil.

Quel meilleur endroit pour trouver un peu de fraîcheur qu'un chemin de halage bordé d'arbres.

Flandre Gallicane, direction le coeur du pays de Weppes

Wavrin, le fief des Bers de Flandres, hauts-justiciers de la châtellenie de Lille, a payé un lourd tribut à la Grande Guerre et en garde le souvenir gravé dans le bronze et le marbre.

A Wavrin, le souvenir est pieusement entretenu.

Radinghem, coeur des Weppes, totalement rasé, anéanti pendant la Grande Guerre, village plaisant sur les vallonnements de ce coin de Flandre Gallicane, n'oublie pas ses enfants tombés au Champ d'Honneur...

Ardoises et briques pour un nouveau village au Maisnil-en-Weppes...

Toutes souffrances et douleurs confondues...

Une croix parmi les autres... 1627 soldats allemands, tombés entre 1914 et 1918 reposent dans le cimetière militaire d'Annoeullin.

A l'ombre des arbres, le clocher de la plus ancienne paroisse d'Annoeullin attend le promeneur.

La paroisse saint-Martin d'Annoeullin ne pouvait rester ruinée. La haute tour de calcaire ne pouvait se dresser seule vers le ciel, aussi une église moderne, sans être dénuée de style, complète l'édifice.

Mélange subtil de patrimoine et de modernité, l'église Saint-Martin d'Annoeullin se dresse au coeur de la paroisse.

Dépositiaire des clés du Royaume céleste, Saint-Pierre, premier des Papes, accueille avec bienveillance ceux qui entrent dans la communauté des croyants à Beaucamps-Ligny.

En bordure de la route, derrière le château ruiné de Ligny, se dresse une chapelle, véritable lanterne sur le chemin du voyageur.