dimanche 19 mars 2006

Il a marqué le Nord

Foch, Ferdinand (1851-1929)

Natif de Tarbes, Foch a marqué profondément l’histoire de la Grande guerre et de nos régions septentrionales. Elevé à la dignité de Maréchal de France, il bénéficia du même titre en Grande-Bretagne et en Pologne. S’il est des officiers supérieurs qui se signalèrent tout au long de la Première guerre mondiale, il reste très certainement celui qui marqua le plus les mémoires.

Ayant fait sa préparation à l’école Polytechnique à Metz en 1869, il est témoin de la tourmente de la défaite française. Engagé pour la durée de la guerre au 4e régiment d’Infanterie, il retourne à Metz en 1871 pour y terminer sa préparation mais doit cohabiter avec les Prussiens, qui casernent dans le collège, et qui tenaient à « faire sentir le poids de leur victoire, et dans des assauts pleins de violence et de brutalité, affirmer à tout propos et sans plus de prétexte, le droit de tout faire qu’elle créait à leurs yeux ». Diplômé de Polytechnique en 1873, sa carrière sous les drapeaux commence dans une France exsangue et traumatisée par la défaite. Finalement nommé professeur d’histoire militaire et de tactique à l’Ecole militaire, dont il assuma le commandement en 1908, Foch prit une part active à la Première guerre dès le début du conflit.

Il bénéficiait d’une solide connaissance de la stratégie, remarquée dans Les principes de la guerre, qu’il publie en 1903 et La conduite de la guerre en 1904. Dans son esprit, rien ne surpasse la volonté de vaincre en s’appuyant sur l’histoire par l’étude de cas concrets. Il préconise des actions simples aisément modifiables : se concentrer sur la destruction des forces principales de l’ennemi, devancer les initiatives de l’ennemi pour ne pas subir ses décisions et de faire reposer l’ensemble sur un renseignement précis.

A la tête de la IXe Armée, il contribue à la victoire de la Marne en septembre 1914, interdisant à l’armée allemande de pousser jusque Paris. Von Kluck, à la tête de ses troupes, voyait le succès de son offensive lui échapper de peu.

L’issue de cette bataille obligea les belligérants à un ultime mouvement de grande ampleur en s’engageant dans la "course à la mer " , chacun cherchant à déborder l’autre. Au terme de celle-ci, le front se fixa durablement des faubourgs orientaux d’Ostende, en Belgique, à la frontière suisse, figeant troupes et états-majors dans une terrible guerre d’usure. Durant cette course, c’est à Foch qu’il échoit de coordonner l’action des troupes françaises, belges et britanniques. La bataille de la Somme marqua momentanément un coup d’arrêt à sa carrière : l’offensive qu’il prévoyait fut un demi-échec tant les moyens manquaient et l’on préféra, faute de coupable, le désigner comme responsable. Il dut attendre que Pétain, désigné commandant en chef des armées du Nord et de l’Est après la crise de 1917, le rappelle. Il est alors nommé chef d’état-major général.
Le 26 mars 1918, il est désigné commandant en chef du front de l’Ouest, commandant toutes les armées, à l’issue de la conférence de Doullens et arrête une nouvelle fois les Allemands à la seconde bataille de la Marne. La même année, le Président Poincaré vient lui remettre son bâton de maréchal. Son action résolue, ses choix offensifs, contraignirent les Allemands affaiblis par le blocus, à demander l’Armistice, qu’ils signent finalement dans le train son train personnel à Rethondes, mettant fin à un conflit de 1561 jours.

La guerre terminée, il s’attache à la rédaction de ses Mémoires pour servir à l’histoire de la guerre de 1914-1918, dans lesquelles tout le conflit est exposé, expliqué et détaillé et constituent un témoignage de premier ordre (publiées à titre posthume).

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