samedi 24 septembre 2005

Y-a-t-il de la place pour toutes les cultures à Dunkerque?

Face au Hollandais volant des bancs de Flandres, un ancien chalutier industriel ex-est-allemand s'est attaché au quai. Curieuse destinée que celle du Stubnitz, désarmé, devenu une "plateforme culturelle". L'idée en soi n'est pas saugrenue, cela vaut toujours mieux que de finir sous le chalumeau des ferrailleurs.
Arrivé depuis quelques jours, il propose une culture "alternative", une culture dont les quais résonnent depuis quelques années alors que les sirènes se sont tues - et c'est très bien qu'il y ait quelque chose, que l'on propose de sortir des sentiers battus - mais qui laissent aux tenants d'une culture plus "classique" un goût amer:

pendant ce temps-là, et sans méjuger de la bonne volonté de ceux qui s'investissent dans leurs projets de festivals ou d'exposition comme les artistes qui occupent l'entrepôt des Sucres ou Jokelson , devant souvent les monter contre vents et marées, on a l'impression que le reste disparait peu à peu dans les limbes de l'histoire...

Dunkerque est connu dans le monde entier pour l'opération Dynamo mais le Bastion 32 souffre d'un manque évident de notoriété et de visibilité malgré les efforts permanents des membres de l'association qui l'anime, d'ailleurs, très excentré, n'est il pas difficile d'accès et l'on ne peut qu'espèrer que le projet Neptune et le lycée en construction qui lui fera face permettra de le faire connaître.
Le musée portuaire fait l'impasse sur l'histoire du port militaire pourtant nous fûmes un maillon essentiel de la défense navale française, comme si avoir eu un passé militaire était "honteux" (alors même que les chantiers navals travaillaient aussi pour la Royale), pas plus que l'on ose évoquer le rôle de la ville pendant la première guerre mondiale permettant à tout le front nord de tenir. Si l'on va plus loin, on se demande l'intérêt à maintenir une mythologie locale en n'évoquant que Jean Bart pour les corsaires, comme s'il n'y eut que lui, seul et unique représentant de sa corporation alors que les armateurs privés qui se lançaient dans la course étaient pléthore et que l'escadre de la Royale, spécialisée dans ce type de guerre, a eu plusieurs chefs, et non des moindres.
Et si on cherche Vauban alors que l'Europe entière admirait ce qu'il avait fait pour la fortification de Dunkerque, bien peu de mentions (il est vrai ques Anglais ont tout fait raser mais quand même...) ou encore, faut-il déplorer que les Bains Dunkerquois n'en finissent pas de se dégrader au point que bientôt il n'y aura plus rien à y faire? Les chantiers sont nombreux mais les parti-pris aussi...
Est-il facile pour certaines associations de soutenir des projets pendant une quinzaine d'années pour ne pas les voir aboutir, nous avons eu des sous-marins à Dunkerque pendant des années, français, anglais, allemands (de poche certes mais ils étaient là!), pourtant pas moyen de voir se débloquer le projet "un sous-marin à Dunkerque". Le bleu marine donnerait-il des allergies?

Y aurait-il une culture à géométrie variable qui veut que l'on ne trouve même pas de musée résumant l'histoire de la ville, n'en offrant que des bribes à ceux qui veulent bien les chercher ?

correspondant-dmpa@tiscali.fr